Hememene m’a dit [Et pour une fois il ne tenait aucun bâton brandi à la main ni caché derrière son dos]…
 « Dans tous ces univers à travers lesquels tu voyages, et dans lesquels tu fais halte ou séjournes, tu as certainement observé que ces univers ne devaient pas forcément avoir entre eux de passage, ou de porte de communication… Et qu’ils devaient demeurer bien séparés les uns des autres. Et que, par conséquent, tu ne devais pas tenter d’ouvrir un passage entre eux, bien que l’un ou l’autre de ces univers soient pour toi comme un havre, un refuge, un monde familier avec des repères culturels ou de sensibilité…
Il y a entre ces univers comme un écran mouvant, en fait une sorte de continuum en couloir ou en courant peu aisé à traverser. Et l’idée pourtant si belle qui vit en toi, que ces univers là puissent se rapprocher et s’unir ; ne doit pas cependant s’imposer dans ton esprit… Tu ne peux que la rêver cette idée, tu peux même la dessiner si le cœur t’en dit sur les pages de ton carnet de voyage… Mais tu n’as pas le pouvoir de la faire exister. Aucun être au monde, nulle part, n’a ce pouvoir là !
Et c’est vrai aussi, et heureusement pour toi, qu’il y a de ces univers entre lesquels existe un passage, des univers qui communiquent entre eux… Ou même des univers entre lesquels le continuum en couloir est traversable, sans frottements de fuselages ou autres objets célestes émis et reçus entre les mondes de ces univers…
Et tous ces univers dans lesquels tu voyages, ont chacun, pour toi, cette beauté à laquelle tu demeureras toujours fidèle, cette beauté que tu as perçue… Et tu garderas en toi sans peut-être jamais la crier dans tous les univers, cette beauté qui t’a, toi, convaincu et ému…
 Si des passages doivent s’ouvrir un jour entre les univers séparés, ils s’ouvriront d’eux-mêmes par le seul et immense pouvoir de la connaissance… Et du dénouement de tous ces fils enchevêtrés autour du cœur de la chrysalide… »
      NOTE : Je ne savais pas que Hememene pouvait « ne pas avoir de bâton à la main » … Et encore moins qu’il puisse se montrer « poète »…