Dans ce qui constitue leur personnalité, et en particulier leur sensibilité et leur émotivité ; et dont l’arrangement est aussi complexe qu’un écheveau de fils reliés entre eux ou emmêlés en pelotes ; les êtres humains portent en eux des « champs de force » dont ils se servent, ou n’exploitent pas, ne maîtrisent pas ou méconnaissent…
Ces « champs de force » sont assez souvent de natures contradictoires et lorsqu’ils apparaissent ou se manifestent selon ou au gré de leur nature, ils surprennent toujours, ils déconcertent, ils horrifient même parfois…
L’un de ces « champs de force » peut être par exemple une combinaison faite d’intelligence, de connaissance du monde, de connaissance scientifique ou littéraire…
Un autre « champ de force » sera, lui, la combinaison d’une sorte de sensibilité ou de « voyance en soi », d’un don ou d’un talent particuliers associés à un regard, une « vision du monde », une conception intéressante du relationnel…
Il va de soi que de tels « champs de force » puissent être si bien accueillis dans la communauté humaine.
 Mais il en est d’autres de ces « champs de force », qui ont le même effet que les éruptions de lave ou qu’un souffle brûlant surgis des entrailles de la Terre… Ou comme un front d’air glacial qui brusquement pétrifierait un paysage…
 L’un de ces « champs de force » là, peut être par exemple une combinaison de violence soudaine et irréfléchie, et du sentiment que l’on a en soi de ne pas avoir été perçu ou reçu…
Cela peut être aussi une combinaison faite de « nombrilisme » et de surestimation de son Ego ; associés à une crainte que l’on peut avoir de l’Autre, ou à une remise en cause arbitraire et exprimée publiquement de cet Autre…
Ce sont tous ces « champs de force », dans leur ensemble et dans leurs contradictions, que nous portons en nous plus ou moins accentués, en perpétuelle opposition…
 Il est en effet paradoxal que l’intelligence, la connaissance du monde, la connaissance scientifique ou littéraire ; que le talent, le don particuliers et la sensibilité associés à ce talent ou à ce don ; puissent coexister avec ces « forces éruptives », ces réactions révélatrices de « nombrilisme », de peur ou de contestation de l’Autre… Et parfois même de cette bêtise, de cette cruauté à l’égard d’une ou plusieurs personnes en particulier… alors que tout cela même est en totale contradiction avec ces autres « champs de force » si bien accueillis et qui font l’unanimité.
 Dans cette tragédie qui se noue chaque jour par l’apparition et la manifestation de tous ces « champs de force » en perpétuelle contradiction… je n’ai trouvé qu’un seul « antidote » possible… Celui de l’image et du propos littéraire dans toute leur charge, leur forme et leur portée possibles d’une part… Et, une certaine bienveillance sans compromission ni hypocrisie à l’égard de bon nombre de mes semblables d’autre part…
      Ce ne sont jamais les êtres en particulier, personnellement et frontalement, que je vise en privé ou en public ; c’est cette part d’eux-mêmes en laquelle d’ailleurs l’on se reconnaît tous plus ou moins, cette part d’eux-mêmes dont ils ont une certaine conscience ou qu’ils ignorent… Mais qu’ils accepteraient de réduire à sa moins virulente expression possible sinon à faire disparaître…
 Quant à ces parts irréductibles de l’Etre, faites de dureté, de cruauté et d’absolutisme, il n’y a plus qu’à les combattre de front avec énergie et détermination…