Pour un lapsus...
Par BLS le jeudi 03 mai 2007, 14 H 51 - Politique - Lien permanent
17% annonce Ségo, et les ressources en uranium sont épuisables. 50% répond Sarko, avec des ressources suffisantes pour un à deux siècles.
Il était question de la part de l'énergie nucléaire en France. Le téléspectateur a bien compris que Ségolène Royal voulait parler de la part du nucléaire dans notre consommation totale d'énergie, et le chiffre de 17% qu'elle citait est exact. Chacun a corrigé de lui-même ce lapsus, celui de prononcer énergie électrique au lieu d'énergie totale. Nicolas Sarkozy parlait, lui, du pourcentage d'énergie nucléaire par rapport à l'électricité totale consommée en France, et le vrai chiffre n'est pas 50%, mais proche de 80%.
Entre celle qui connaît les chiffres mais commet un lapsus (excusable après 90 minutes de débat !) et celui qui donne un chiffre totalement fantaisiste, qui choisir, s'agissant d'un sujet aussi grave ?
En plus, l'argument consistant à rejeter à plus de cent ans la date de l'épuisement en ressources (importées) d'uranium est bien la reconnaissance qu'il se moque du développement durable, ou qu'il n'a rien compris au film... du futur.
Ayant constaté que Ségolène Royal avait largement dominé le débat dans son ensemble, et donc gagné des points sur son concurrent, j'ai décidé de changer d'avis, de ne pas voter blanc dimanche prochain mais d'apporter ma voix à Madame Royal. Je ne voulais pas de Sarkozy, et je me sentirais trop coupable s'il gagnait avec seulement quelques voix d'avance.
Ceci n'ajoute rien, évidemment, au niveau de confiance que j'ai en Ségolène, notamment concernant la gestion économique du pays et les questions internationales. Sur ces deux points, les deux candidats se sont montrés à peu près aussi mauvais l'un que l'autre.
J'ajoute encore une remarque : je n'ai vu à aucun moment Sarkozy regarder son interlocutrice pendant qu'il lui parlait, lui qui s'est dit, tout au long de sa campagne, être le seul à pouvoir parler à chaque français les yeux dans les yeux... Ségolène, elle, fixait toujours Sarkozy quand elle parlait.
Respecter les gens, ça commence par les regarder quand on leur parle. Je sens du mépris chez ceux qui me parlent sans me regarder.
NON, L'ELECTION PRESIDENTIELLE NE SE JOUERA PAS SUR UN LAPSUS !
Commentaires
Le mépris, moi, mon cher jardinier, je l'ai plutôt ressenti chez Mme Royal qui, visiblement, détenait "la" Vérité comme si celle-ci était seule et unique !
Bien loin d'avoir marqué des points, Ségolène Royal a été menée par Sarkozy, lequel ne s'est jamais énervé et ne s'est jamais montré discourtois alors que Mme Royal révélait une agressivité et une goujaterie rares chez un candidat à la Présidentielle.
Quant à sa volonté de donner des gardes du corps aux policiers qui rentrent chez eux tard le soir, franchement, tout d'abord, je me suis dit que j'avais mal entendu tant j'ai jugé la chose puérile et inepte. Et l'un de mes proches - qui vote pourtant à gauche - a eu la même réaction avant de reconnaître que, effectivement, elle l'avait bel et bien dit.
Enfin, il était clair qu'elle ne maîtrisait absolument pas ses dossiers, quels qu'ils fussent.
Je ne suis d'ailleurs pas, semble-t-il, la seule à le penser. Allez voir la presse anglaise ou espagnole, regardez les sondages : tout le monde a eu la même impression.
Ceci dit, c'est parfaitement votre droit de voter Ségolène Royal. Je souhaite en tous cas que, si Nicolas Sarkosy est élu au soir du 6 mai, l'électorat de gauche sache se comporter en démocrate et respecte la volonté de la majorité. Moi qui vis en région parisienne, je puis vous certifier que, de cela, nous sommes loin, ici, d'être sûrs. Mais si des violences devaient avoir lieu, nous saurions à qui en imputer la triste responsabilité car, dans cette affaire, la gauche aura joué avec le feu de façon indigne. (Et question feu, un méchant diable comme moi s'y connaît. ;o) )
Cordialement :
Woland ;o)
Je ne pense pas que le feu soit une démarche politique saine.
Il desservirait totalement celui ou celle qu'il voudrait servir.
.
Par contre, je me vois rentrer en résistance, comme on a pu le faire sous l'occupation. Et utiliser, tout de suite, toutes les armes légales que la démocratie met à notre disposition : la plume, la réunion, un nouveau parti, une troisième voie, comme celle dont parle Levinas, et une mobilisation pour que les législatives donnent un contre-pouvoir pour limiter l'hégémonie. Mais ce contre-pouvoir, je le voudrais quel que soit le candidat élu.
.
Mais, je constate la mauvaise foi de Coppé, le mépris parfois de certains aficionados de monsieur Sarkosy, et mon esprit liégeois me pousse romantiquement vers le plus faible à première vue.
.
J'ai pensé que madame Royal allait se faire laminer au débat. J'ai trouvé qu'elle était, au contraire, très claire dans ses façons de défendre son point de vue et très réactive. Oui, il y a un certain flou. Il est impossible qu'il en soit autrement, elle veut laisser la place à un dialogue démocratique. Mais ça ne veut pas dire qu'elle n'a pas une vision globale des choses ni un projet pour la France. Je la crois quand je l'entends dire qu'elle veut que les formes en soient données dans un dialogue avec ceux qui sont concernés au premier chef. Je ne l'ai pas encore entendu dire autre chose que ce qu'elle avait dit quelques jours plus tôt. Je ne peux pas en dire autant de Monsieur Sarkosy.
.
Je n'ai pas le droit de vote, je ne suis pas Française. Je n'ai toujours pas confiance dans les compétences de madame Royal en matière de politique étrangère. Mais je la crois capable d'apprendre. J'ai été heureusement surprise hier. Même sa colère me semblait juste.
.
Je pensais que la seule façon de montrer qu'on voulait une autre France était l'abstention, qu'au moins, ça se voit. Je ne pense plus que ce soit la bonne voie. Mais je n'ai pas voix au chapitre.
.
Je me rattraperai pour les européennes en attendant que le droit de vote me soit accordé aux élections locales.
Bisatous
Marianne