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Ça fait maintenant trop de longs mois que je suis triste et malheureux
J'ose à peine raconter pourquoi, tellement il y eut de moments douloureux
Je ne parle pas de quand j'étais môme, avec les accidents de vacances
Mais ceux de ces deux années, ceux auxquels maintenant je pense
Comprendre ce que je veux dire, que si j'en parle ce soir
C'est bien pour tenter de survivre alors que je voyais tout en noir
Alors peut-être ces vers de ma main me permettraient de retrouver
Un chemin plus clair pour demain, quelques raisons d'espérer
De mettre d'un côté les souvenirs des moments les plus difficiles
Et de l'autre les certitudes, les clefs d'un avenir moins fragile
Mais est-il possible d'oublier le passé et tous les malheurs
Pour n'en voir que les bienfaits, les succès et les jours de bonheur
Ce passé où j'ai pleuré demeure, il restera toujours gravé
Dans ma tête et dans mon cœur, avec des poids comme des pavés
La profondeur d'une histoire qui montre que ce qui manque toujours
C'est l'amour que l'on reçoit et celui qu'on donne à son tour
Rien à foutre des maladies, des accidents qui te rendent invalide
Si tu as quelqu'un près de toi qui t'aime et te rend plus solide

Un crash en avion dans un champ, une main écrasée sur la route
La chute en pleine nuit d'un étage et la collision d'autoroute
Où tu prends une voiture de plein fouet, tout ça laisse des cicatrices
Et pas seulement sur la figure qui sont pas très décoratrices
Mais celles qui sont dures à fermer, même avec de bons chirurgiens
Qui te mettent des vis, des ferrailles, comme si à l'intérieur t'avais rien,
Et puis le cancer qu'on te découvre et c'est l'estomac qu'on t'enlève
Après quoi tu bouffes plus rien, que des trucs tout prêts, des conserves
Que t'ouvres 5 ou 6 fois par jour, le temps que l'intestin s'habitue
Alors tu te dis que la vie veut encore de toi, un effort et tu continues.
Mais je voudrais savoir pourquoi c'est à mon fils que le sort s'en est est pris
Ça je ne peux plus le supporter, que ce soit lui qui ait payé le prix
D'un système où rien n'est fait pour soulager ceux qui souffrent de l'intérieur
Pour les aider, pour les aimer sans les laisser dans l'angoisse et la peur
Au point qu'ils n'osent même plus se montrer, ni appeler sur leur portable
Que le vide absolu se crée, un vide écrasant et redoutable
Rien à foutre des maladies, même de celles qui te rendent invalide
Si tu as quelqu'un près de toi qui t'aime et te rend plus solide

C'était pareil pour mon frère qui avait des tonnes de qualités
Plein d'amis, plein de bonnes idées et une grande générosité
Un artiste, un créateur, un homme qui construisait avec ses mains
Et qui a si longtemps cherché à rendre le monde plus humain
Et c'est aussi sur lui qu'est tombée l'écrasante souffrance qui épuise
Celle contre laquelle il luttait mais sans jamais empêcher qu'elle détruise
Malgré sa femme qui l'aimait et qui faisait tout pour le rendre plus solide
Et sa fille qu'il adorait mais qui le voyait tomber dans le vide
Repenser encore à tous les deux, les voir dans ma tête se pendre
Est devenu si odieux que je ne sais plus quel chemin prendre
On me dit que je ne suis pas coupable, mais j'ai du mal à l'accepter
Je crois toujours que j'aurais été capable au dernier moment de les aider
Rien à foutre des maladies, des accidents qui rendent invalide
Si tu as quelqu'un près de toi qui t'aime et te rend plus solide

Si je crois que la mort est la fin de la peine et le début de la sérénité
Alors sans doute ça vaut la peine de m'accrocher, de surmonter
De sortir de moi le meilleur pour tenter de retrouver l'envie
De continuer avec celle avec qui j'ai voulu construire ma vie
Rien à foutre des maladies, des accidents qui me rendent invalide
Si j'ai quelqu'un près de moi qui m'aime et me rend plus solide