Mon désert
Par BLS le mercredi 05 septembre 2007, 17 H 10 - Poésie - Lien permanent
Dans le désert de sable où je m'en vais, pieds nus,
Je penserai à ceux qui souffrent, à mes enfants,
A mon frère Matthieu que j'entends, sous le vent,
A tous ceux dont le fil de la vie s'est rompu.
Je penserai à toi, ma femme, qui m'aime tant,
Espérant tous les jours te sentir près de moi.
Au désert où je vais, tu sais, on dort sans toit
Et l'on voit les étoiles briller tout le temps.
Dans mon désert secret, les charognards sont rares
Et leurs traces s'effacent dès qu'il sont passés,
Le vent ne laissant rien, que les trésors cachés.
Il faut tendre l'oreille, ouvrir son coeur et par
Son tendre et doux élan, c'est l'amour qui réveille
L'accent de chants nouveaux et dont on s'émerveille.
Commentaires
Moi, j'aime bien, j'ai toujours pensé que la poésie faisait ressortir la richesse de l'âme, alors ! ! ! Merci
(je suis entrain de lire le V.Hugo de M.Gallo)
Plus que commentaires et analyses, les textes entrent en résonnance (parfois à contrario) avec quelques racines de mon jardin.
En réponse, je les offre à Bruno.
DESTINEE (Les irréguliers -- Paléo --)
Pauvre âme, le chemin n'est pas d'aller là, d'aller là, mais d'aller.
La cible belliqueuse que ton miroir gela
Est une graine d'orchidée jamais semée.
Tes randonnées dans la vaste foire du boulevard du jour
Ne connaîtront pas cette grotte de rêves essaimée
Qui t'apparaît comme l'essence unique
De tes voyages maléfiques.
Dans la rues des COSMOS
Où chaque échoppe abrite un astrologue,
Tu ne trouveras pas l'enseigne de l'amour
Car Vie n'a pas d'emblème.
Le désir est caché sous ces figures blêmes
Et ces théories d'os.
Au jardin des Désirs tournent des limonaires,
Valsent des mannequins se grisant d'être Dieu
Un instant.
Puis ils se déshabillent et prennent, débonnaires
L'archet de leur violon pour le casser en deux
Avant de verrouiller le portail du musée
Et d'aller se coucher
Doucement.
L'avenue des Intendants
Que la foule assemblée a mutée en impasse
Où tes frémissements de voyageur, agacent
Sonne des cliquetis, des timbres et des voix
De fourmilière en désarroi
Et de bavardages pédants.
Doucement au désert, pauvre âme prisonnière.
(Le désert est prison, bien plus qu'un froid cachot) Obstinée.
Sous l'enclume du ciel, voyageuse altière
Le soleil te rattrape, te dépasse et t'oublie.
Ton ombre qui s'étire et s'allie au chaos
Semble derrière toi dégurgiter la nuit.
Destinée !
Il est donc un jardin secret
Où le voyageur du désert
Déshabillé et débonnaire
Trouve des graines d'orchidée.
C'est où, Raymond ?
Le jardin des désirs n'est secret que pour les mannequins vêtus des oripeaux divins et étourdis par les limonaires tournants.
Aussitôt dévêtus les voilà, débonnaires, contemplant les graines jamais semées des orchidées du désir.
La destinée est d'enterrer l'illusion. Le désir de richesse est la forme absolue de l'indigence, le désir de pouvoir est une douloureuse addiction, le désir d'amour est angoisse d'absence et le désir de savoir est un aveu d'ignorance.
Il advint qu'un beau jour, décodant ses propos
Le poète vêtu d'une immense sagesse
Pour combler l'ignorant et montrer ses largesses
De son jardin secret ôta les cache-pots.