Tant qu'on est dans les livres, pourquoi ne parlerais-je pas de celui que mon frère Jean a écrit sur la Chine et qui a été publié par les éditions Flammarion en 2002 : L'empire de la poudre aux yeux.

L'empire de la poudre aux yeux Jean a rassemblé, en une trentaine d'années de journalisme passées pour la plupart en Chine, un grand nombre de notes - des malles de carnets - dont il livre ici la quintessence. Pour lui, ces carnets n'ont pas d'autre prétention que de rendre compte de son cheminement de journaliste dans un pays auquel il s'est profondément attaché. Ses notes, souvent griffonnées à la hâte pour rendre compte de l'actualité quotidienne, sont rassemblées comme dans un kaléidoscope qui n'a pas l'ambition d'être le Livre noir du communisme chinois, ni son Livre d'or. Jean offre à partager des souvenirs, des sentiments et des observations. Il laisse aussi découvrir les émerveillements et les déceptions qui ont nourri une grande partie de sa vie ainsi que le portrait vécu et vivant de tous ces Chinois méconnus, ceux d'en bas.

Pour se résumer, Jean propose de s'en tenir à un dicton chinois : Ne pas prendre l'oeil du poisson pour une perle. Le gouvernement, qui parle en expert, en ferait un synonyme d'imposture ? Pour Jean, la perle se trouve au fond de cet océan d'humanité qu'est la Chine, et ce que l'on croit voir à la surface n'est que l'oeil du poisson, aveugle aux frémissements des profondeurs.

L'empire de la poudre aux yeux est intelligemment préfacé par Jean-François Kahn, par deux belles pages dont je reproduis ici la fin :
... quelle fabuleuse expérience pour un observateur dont aucune exaltation n'était capable d'ébranler le scepticisme cartésien.
D'où ce livre. Qui se lit comme un recueil de nouvelles. Tendres, féroces, pointues ou gouleyantes. Non point une somme à assommer un boeuf, mais une série de saynètes qui en disent plus que tous ces lourds volumes aujourd'hui oubliés, et qu'un jour peut-être on adaptera à l'Opéra de Pékin. Un livre sur le mensonge avant tout. Sur l'instrumentalisation des apparences. Et à cet égard, plus qu'utile. Nécessaire.

Journaliste à Ouest France, puis à l'Agence France Presse, au Quotidien de Paris, au Matin de Paris, à l'Express et au Figaro, Jean a également collaboré au Nouvel Observateur, à Marianne, à la Revue des Deux Mondes, et à diverses publications économiques et radios.
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En Chine, le déclin d'une éternité est un article récent écrit par Jean pour Le Figaro. Cliquez ICI pour lire ce papier.