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Il y a des moments dans ta vie que tu aurais voulu sauter
Et des jours où tu t'aperçois que tu as tout faux, tout raté,
Des matins où tu bois ton café froid quand les rêves de ta nuit résonnent
Et des soirs où tu ne t'endors pas, où tu as les oreilles qui bourdonnent
Quand tu te rends compte, mais trop tard, qu'il y a des gens autour de toi,
Des gens que tu croises tous les jours ou des voisins que tu côtoies
Qui attendaient de toi un détour pour une aide ou une poignée de main
Et ceux, plus loin, criant misère pendant que tu continuais ton chemin,
Ce chemin qui ne menait nulle part, les années tristes, la routine,
Le spleen, le bourdon, le cafard et la déprime où tu piétines,
Car ton cœur a cessé de battre mais on dirait que tu t'en fous pas mal
Tant que souffle la tramontane sur la garrigue et sur l'Aigoual.
Je ne sais pas si l'asile des fous existe encore à Charenton
Mais demande, on t'indiquera la route pour l'asile des cons.

C'est vrai qu'il y a un moment où il faut bien vider son sac
ça n'est jamais quand on s'y attend, et dans ce fatras, ce bric-à-brac,
Faire le tri n'est pas facile, il y a des trous noirs, des débris,
Des faits et gestes imbéciles et des secrets mis à l'abri,
On y trouve aussi par endroits le souvenir d'un sourire,
Un amour nouveau, maladroit et des moments de vrai plaisir,
Mais ce qu'on découvre partout, ce sont les pleurs et les douleurs,
Les maux des autres surtout, ceux qu'on a privés de chaleur
Et qui partent, comme à l'abandon, sans le temps de leur dire adieu
Ni même de demander pardon ; il est vrai que c'est un cadeau de Dieu.
Mon cœur n'a pas cessé de battre mais il y a des démons qui font mal
Bien qu'elle souffle, la tramontane, sur la garrigue et sur l'Aigoual.
Je ne sais pas si l'asile des fous existe encore à Charenton
Mais je demanderai qu'on m'indique la route pour l'asile des cons.