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Écrire encore le soir sans jamais m'arrêter de raconter l'espoir
Écrire pour dire la vie qui sortira toujours de blessures mortelles
Écrire seul sans savoir où commençait ni où finira mon histoire
Écrire pour me donner la chance de me trouver vivant dans l'immortel
Tels sont les vrais moments, mouvements de l'esprit
Apaisements de l'âme, recherches des génies
Laissant les frayeurs à l'oubli.

Écrire pour dire les noms de ceux que je voudrais davantage revoir
Écrire ma prière sans connaître le jour où viendra l'éternel
Écrire pour un adieu en évitant les mots dont la couleur est noire
Écrire pour renaître à moi-même comme au printemps une hirondelle
C'est le déni du doute, la fin de l'infini,
Le couvercle posé sur sur ma table à midi
Invitant encore mes amis.

Écrire ce qui dépasse du carnet de voyage, le trop-plein d'un tiroir
Écrire avec des fleurs allongé dans un pré, reposé, auprès d'elle
Écrire ce que je vois en regardant mes yeux derrière le miroir
Écrire la fin avant que l'oiseau ne commence à déployer ses ailes
Pour connaître l'amour, me coucher dans son nid,
Appeler une étoile, le berger des brebis
Et déclarer forfait à minuit.

Écrire pour me connaître et apprendre à m'aimer sans m'en apercevoir
Écrire avec des lettres aux dessins provenant d'une vieille aquarelle
Écrire des vérités à faire se déchirer en lambeaux mon mouchoir
Écrire à l'ombre d'un platane en espérant mieux saisir l'étincelle
Et ne jamais conclure, m'avouer dégarni
En prenant sur moi-même au temps de l'insomnie
La mesure de l'indéfini

Écrire des poèmes où les rimes et les vers inversent la mémoire
Écrire pour m'amuser quand les rires incessants des enfants m'interpellent
Écrire et laisser l'autre libre de lire mon livre, le fermer et s'asseoir
Écrire les moissons de blés d'or et des feuilles ramassées à la pelle
C'est se fondre à l'étrange, émerger de l'ennui,
Embellir par les songes les murs gris de la vie
Avant que tout soit fini.