La bignole du 312 (suite)
Par BLS le jeudi 17 janvier 2008, 11 H 10 - Polar - Lien permanent
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Maurice sait qu'il trouvera Boris au Vauban, à 500 mètres du commissariat. Il s'y rend à pied. En passant avenue Pierre Guéguin, il aperçoit le Guilvinec. Au mouillage, sans signe de vie à bord. À l'horloge du beffroi, il est 11 heures. « Y va falloir emballer vite fait si j'veux êt' rev'nu pour midi », et il Maurice presse le pas. Il trouve Boris au comptoir, comme prévu, s'approche derrière lui et lui pose la main sur l'épaule. Boris se retourne.
– Toi ici Maurice, un dimanche ?
– Tu sais bien k'dans les affaires, le dimanche, c'est..
– Oh que oui, sauf que pour moi, c'est p'têt' encore dimanche demain, et mardi, et les aut' jours.
– Boris le touriste quoi ! Ben c'est pourtant ton taf, le tourisme, tu d'vrais pas t'plaindre.
– Sauf que sans bateau, c'est pas l'tourisme comme j'l'entraves, tu vois.
– Pas'que t'as plus d'barlu ? Là tu mastiques Boris, avec la mine de jaune que tu ty pourrais t'mettre à gauche, tu peux pas laisser tomber. Faut k't'assures Boris. Si j'peux t'aider, entre amis...
– C'est k'le Guilvinec, c'est pas vraiment mon barlu, y a encore kek' traites à raquer, si tu m'comprends.
– Cherche pas, Boris. T'y r'tournes dare dare, su' l'Guilvinec, et tu gardes ton guss de la tortore et un mataf de pont si tu veux. J't'envoie un d'mes louffiats et un lardon qui f'ra mousse. Faut k'tu sois prêt à partir mercredi, comme d'hab. Avec des clients autant k'possible.
– Mais, Vanden...
– T'occupe, Vandenlood, c'est mon truc. Toi, c'est Bergen. À la tienne Boris, et faut k'j'te laisse. J't'amène le môme dans une heure su'l'quai. Tu prépares l'annexe.
Maurice finit son verre, sort du café.et repart au pas de course vers le 1 avenue de la Gare. Il entre sans frapper, fait un signe de la tête au brigadier en faction dans l'entrée et se dirige vers le bureau de l'OPJ. Entendant la voix de Sébastien, il s'arrête, revient sur ses pas pour dire au brigadier :
– Vous voulez bien prév'nir M'sieur Le Goff que j'suis là ?
Le brigadier s'exécute et l'officier arrive dans les secondes qui suivent.
– Alors, quel est le résultat ? Avez-vous trouvé un patron ?
– Mieux k'ça, M'sieur, s't'un barlu qui fait l'Atlantique nord tous les quinze jours. Le pacha est prêt à embarquer mon gamin. Il attend su'l'quai à 13 heures.
– Et c'est quoi, le nom du bateau ?
– Le Guilvinec. Et l'patron, c'est Boris.
– Le Guilvinec, vous dites ? Mais c'est le bateau où vous étiez, le jour où cette histoire d'appareil photo est arrivée.
– Le soir vous voulez dire. Oui, on avait fini la fête sur ce barlu. Faut dire aussi k'Boris, s't'un pote qu'on était ensemble à la Royale. Alors, entre marins...
– Ah, j'imagine. La mer, ça crée des liens. Bon, c'est que le temps passe. Si nous devons accompagner notre jeune matelot pour 13 heures, nous n'avons plus de temps à perdre.
– M'sieur Le Goff, j'peux l'accompagner...
– Non, Monsieur Le Menech, nous l'y conduirons. Le mieux serait que vous partiez, que Sébastien ne vous voie pas. Nous laisserons nos instructions à votre ami Boris. Dites-moi seullement où nous pourrons le trouver.
– Y s'ra à 13 heures su'l'quai, d'vant l'beffroi. Il attend avec l'annexe du barlu, prêt à embarquer.
– Très bien. Nous y serons. Il me reste à vous dire au revoir.
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, ci-après.