La bignole du 312 (suite)
Par BLS le lundi 14 janvier 2008, 09 H 21 - Polar - Lien permanent
– Écoute mon chéri, je veux bien pour « ta » gratif, mais pour le Guilvinec, c'est ton affaire. Tu connais suffisamment de patrons pêcheurs dans les ports bretons. Tu passes un accord avec l'un d'entre eux et voilà, tu ne t'embête pas avec ça.
– T'as l'air d'oublier k'le père Boris, c'était pas pour la poiscaille qu'y f'sait la navette avec la Norvège. Et j'vais t'dire, ma puce, son histoire à Vandenlood, j'y crois même pas. Je sais, j'étais pas là quand il est r'venu au bistrot, mais j'imagine qu'y d'vait pas avoir la même tronche que d'habitude.
– C'est vrai mon chéri, il se montrait d'une nervosité épouvantable après cette entrevue avec Boris. Et ça n'avait même pas duré dix minutes.
– Ben c'est gagné, ma puce. J'vais y r'mett' la père boris su' l'Guilvinec. C'est sûr que c'est pas lui qu'a donné sa dem, c'est Willy qui l'a débarqué quand il a compris qu'y lui manquait kek dollars, dans sa Mercedes. J'me mets à sa place, il a pas dû s'éclater le ptit père Willy. Et p'tet bien k'c'est l'père Boris qui s'est fait éclater. J'le verrai d'main, kek part sur le port, et les traces de marron. Et c'est bien s'que t'avais écrit sur ton papelard : « Faire travailler Boris en lui laissant, à chaque tournée, un dédommagement. Par exemple un quart de son chargement. »
– C'est exactement ça, mon chéri. Mais ses matelots, tu les y remettrait aussi ?
– Ça c'est moins sûr. J'y r'mettrai p'tet sui-là d'la cuistance, mais pas les aut'. Aux machines, on pourrait y coller le p'tit prince. Y connaît un peu les diesel. Et y faudrait k'Willy y nous r'file un ou deux gars d'sa boutique, à Saint-Hélier. Ça s'rait dans la logistique comme y dit Willy. Y s'raient donc sous la ordres à M'sieur Girardin. Y aura plus qu'à briefer Muriel et son Jules et c'est dans l'sac.
– Ça fait d'une pierre deux coups, c'est génial mon chéri. Parce que l'autre question que j'avais notée, rappelle-toi, c'était à propos de Vandenlood : « Affaire complexe. Lui vendre encore des voitures à prix d'or et en dollars. Mettre la main sur sa banque avant qu'elle soit dépouillée par la Brigade Financière. Éventuellement récupérer ses autres affaires : le magasin d'accastillage Vawi à Saint-Hélier et la bijouterie en Belgique. Trouver preneur pour ces affaires. Attention, retirer notre compte joint avant toute chose. Voir le montant actuel du compte. Partager avec Fernand. » Et à propos du partage avec Fernand, j'avais même écrit entre parenthèses le mot « équitablement », avec un point d'interrogation.
– Même que j't'avais répondu qu'avec Fernand, y fallait rester clean. C'est un pote qu'on aura toujours besoin d'lui. Mais pour le reste, tu vois ma puce, j'sens qu'on est su'l'bon filon. Y a qu'à attend' demain.
– Alors mon chéri, tu crois que tu le mérites, ton câlin ?