La bignole du 312 est le tome 3 de la série Les Le Menech.

Je commence ce nouvel épisode, qui nous laissera ensemble jusque vers la fin de ce mois, en souhaitant à tous et à toutes une très bonne année 2008, faite de joies, de réussite, de bonheur. Et je souhaite à ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur tête de trouver auprès des leurs, de leur famille et de leurs amis, tout le réconfort et la chaleur et les appuis qu'ils peuvent en attendre.

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Maurice et son fils Alain ont rejoint le café Le Vauban sur le quai Pénéroff de Concarneau. Ils y retrouvent Willy Vandenlood et Muriel Girardin finissant leur repas, attablés à la terrasse.

Odile est là aussi, mais ne s'est pas montrée. Maurice ne lui ayant laissé aucune instruction après la mission de bons offices – dont elle s'est admirablement acquittée –, elle ne connaissait aucun autre endroit où l'attendre. Elle s'est installée à l'intérieur, a commandé un café et observe : aux nombreux sourires de Madame Girardin, aux non moins nombreux hochements de tête de Willy Vandenlood, elle imagine que la négociation, si toutefois il y en eut besoin, se déroule dans les meilleures conditions et elle se réjouit d'avance pour son mari et « leurs affaires ».

Elle aperçoit Maurice et leur fils et les voit s'installer à la table des deux « futurs collaborateurs ». Elle décide d'attendre quelques minutes avant de s'approcher aussi. Simple geste de discrétion.

En ce tout début d'après midi, ce samedi 19 août, la police s'est faite plus discrète et les sirènes des voitures se sont tues. D'ailleurs ce silence lui pèse, elle qui ne sait rien de ce qui s'est passé depuis qu'elle a laissé Georges et René – le 'p'tit prince' et 'le singe', les deux collaborateurs de Maurice au Grand Garage –, les mettant au service de Boris et du Guilvinec. Elle n'ose même pas s'avancer jusqu'à l'entrée du pont qui mène à l'entrée de la Ville Close pour vérifier si la Blue Star (1) est bien là, si elle est chargée...

Et Sébastien ? A-t-il réussi sans se faire prendre ? Elle a vu passer tant de voitures de police chargées d'individus, souvent très jeunes, visiblement emmenés pour être interrogés, mais elle n'a pas pu reconnaître leur visage. « Le comble serait qu'il ait réussi, qu'il ait pu faire passer tous les coffres, et qu'on soit venu le chercher dans sa chambre pour une quelconque bêtise dont il est coûtumier et qu'à force de le cuisiner, il finisse par parler », se dit-elle.

Mais Odile se raisonne : « Parler de quoi ? Des coffres ? La police, ce ne sont pas les coffres qu'elle cherche, c'est l'auteur d'un crime supposé, un geste, une dispute, qui aurait entraîné la noyade de ce jeune « chinois ». Et ça, Sébastien n'y est évidemment pour rien. »

Rassurée – à moitié rassurée –, elle se décide à se lever et à rejoindre son mari, son fils et les deux autres à leur table.

(1) Voiture des Le Menech, une voiture électrique très récente.