Des murs noirs, et puis gris, puis qui deviennent blancs,
A force de se battre, on finit par gagner.
Les semaines ont passé. La vie fait espérer
Des forces, des progrès, des gains, de nouveaux plans.

Je redresse mais patine, et droit vers la clôture,
J’essaie de m’arrêter. ça veut encore glisser.
Tant pis, laisser aller, finir dans le fossé.
Et le ciel se retourne, et blanche est la pâture.

Le fossé est franchi avec soudaineté.
Que faire ? Est-ce la fin ? Ah non ! Me mettre en boule
Comme un paquet de neige pour que le ciel m’enroule ?
Alors vient le silence, et sans rapidité

Je sors, comme l’on sort d’un étrange voyage
Entre ciel et montagne. Et sans toucher le sol,
Juste un pied dans la neige qui recouvre le col,
Je regarde devant, les yeux remplis d’images.


Extrait du recueil Echanges dans Carcasses