Dans la foule anonyme des disciples obscurs
L'un tenait un bâton, témoignant s'il fallait
De ces nombreux chemins où il était allé
Pour fuir les propos vils, ce dont il n'avait cure.

Un autre gémissait, étendu sur le sable,
Levant une coquille avec ses mains noueuses
Comme pour expliquer que ses jambes boiteuses
Revenaient de sentiers par trop inconfortables.

Or chacun d'eux conta à l'autre son voyage
Omettant d'écouter, debout sur le rivage,
Le maître de la mer, du ciel et de la terre

Promettre à tous du miel. Le silence se fit
Quand les deux pèlerins lancèrent ce défi,
S'appuyant l'un sur l'autre, de lever une haltère.