Notre jardin

J’ai planté un petit pêcher
Pour ses fruits jaunes et sucrés
Tout là-bas au fond du jardin.
Et aussi trois jeunes figuiers.
Ses fruits tordus iront pleurer
Chez nos amis et voisins.

Sur la terrasse
Dès que le soleil revient
Quand tu m’embrasses
Je suis bien

Il ne reste qu’un cerisier
Dont les rouges boucles d’oreilles
Attendent nos petits-enfants
Tandis que le chasselas doré
Montrant sa couleur sur la treille
Régalera aussi les grands.

Il n’y a déjà plus de prunier
Car la furie de la tempête
N’en a plus laissé que la souche
Tout près de celle du pommier.
Bon Dieu faites que le vent arrête
Que tous nos beaux arbres se couchent.

Et que dire du grand poirier ?
Il est infesté de vermine.
C’est par grand nombre qu’on ramasse
Ses fruits pour l’aspergeraie.
Avant que sa vie se termine
De sa balançoire on en fasse !

Son remplaçant, c’est l’olivier.
J’aime son huile chaude et belleRoses blanches
Et l’étalerai sur tes joues.
Pour ta bouche un' fleur d’oranger
Vaut bien la douce odeur de miel
D’un très gros baiser dans le cou.

Tu vois bien que tous les rosiers
Sont si fleuris que leurs pétales
Etalés sur le gazon, là,
Entre les bouquets de lauriers
L’été à la belle étoile
Feraient le meilleur matelas.

Tulipier En attendant, le tulipier
Et ses fleurs veloutées et blanches
Qui ressemblent à des calices
Cachera le mirabellier
Dont les basses et frêles branches
Laissent aux voisins leur malice.

Pourquoi écarter les racines
D’un poème sur le jardin ?
Il est vrai que la rime en ier
Sur laquelle les vers se terminent
Aurait voulu qu’à la fin
J’évoque la mort du palmier.

C’est pareil pour l’abricotier.
Il était mort. Mais par hasard
A Poussan un jour je découvre
Une racine de cognassier
Qui par son allure de renardSculpture cerisier
Des trésors souterrains nous ouvre.

J’ai abattu le cerisier.
Et tant pis si on le regrette
Mais je l’ai remis à l’envers
Au fond d’un trou, sous le poirier.
Je l’ai sculpté selon ma tête
Japonais ou qui en ait l’air.

Le plus important, les bambous
Qui nous protègent des Fitou
Sont légers. J’en mettrai surtout
Près du sable et dans les cailloux.
Maintenant je t’embrass' partout
Comme on aime quand on est fou.

B