Coffiots : la fin de casses... est une nouvelle policière qui retiendra l'attention des visiteurs de ce blog jusqu'à l'été qui vient. Le synopsis de cette nouvelle est déjà dans l'ordinateur. Le scénario aussi, mais il est plus souple et peut encore évoluer. Quant au récit proprement dit, il en sera écrit et publié une courte page tous les jours. Aussi bien, cher lecteur - et vous l'avez déjà compris -, cette nouvelle peut aussi devenir un peu la votre, selon la pertinence des apports que vous soumettrez dans vos commentaires. Il s'agit bien entendu de la pertinence par rapport au synopsis, qui reste caché. Il se peut même que l'un ou l'autre de vos commentaires soit si pertinent qu'à lui seul il constitue une page entière !


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Ce jeudi, comme chaque matin, Maurice prend son petit noir en lisant Le Parisien sur le zinc, au Montparno, au coin du boulevard Edgar Quinet et de la rue du Montparnasse. A la une, deux gros titres : Casse meurtrier à la Société Générale, rue de Rennes et, plus bas sur la page, La Loi Ysoult enfin en application.

Un peu triste, le Maurice, mais assez fier aussi. Triste, parce que lui et ses deux comparses se seraient bien passés de faire usage de leurs calibres : trois morts et cinq blessés. Tuer, c'est pas leur truc. Fier quand même d'avoir fait partie des derniers braqueurs de banques, d'être les derniers à vrai dire : la loi Ysoult, du nom du député PMP qui l'avait proposée, officiellement loi pour la Protection des Employés de Banques et de l'Epargne Privée ou loi PEBEP, interdit désormais aux banques de conserver des fonds dans les agences ouvertes au public. Arme de dissuasion garantie, cette loi faisait déjà partie du programme annoncé par le président dès le début de sa campagne électorale, il y a quatre ans. Ce sursis de quatre années de travail avant le chômage ou la reconversion, pour Maurice, Georges et René, tous les trois en début de carrière, ça avait été mieux qu'un simple stage : une véritable expérience professionnelle.

- Merci M'sieur Ysoult de ne pas avoir mis le turbo, se dit Maurice en lui-même. On s'voyait pas pointer à l'ANPE. Mais quand même, vous auriez pu prolonger encore un peu, un ou deux ans de plus, le temps d'un changement de président et de gouvernement. On aurait encore eu notre chance, quelques missions... Une bonne retraite, ça se construit patiemment.

Après le deuxième noir, Maurice décide de changer de crèmerie. Encore trois heures à tirer avant de retrouver ses équipiers à La Closerie des Lilas. On ne change pas les bonnes habitudes : un joli coup s'arrose toujours !