Fable au fabuleux Filoumen

Lui, c'est le charpentier, et poète admirable
Moi, suis l'énergumène, de rondeaux suis coupable
Lui construit des maisons, des toits, des chapiteaux
Tandis que moi j'écris chaque jour un rondeau

Et survint le jour où, comme écrit dans la fable
Nous croisâmes le fer en gestes redoutables
Pour savoir qui de nous recevra les bravos
De virelais, sonnets ou de vers comme il faut

De tenir ce pari, tous deux étions capables
Chacun ayant pour soi la muse insoupçonnable
Celle chantant pour lui des mots allegretto
Et pour moi, vieux trouvère, bien tristes lamentos

Et quand le vis, l'ami, accoudé à sa table
Avec son air malin, son rire inimitable
Se redresser soudain, monter sur le plateau
Pour dire son poème et poser son marteau

J'eu l'envie de pleurer, tant c'était agréable
D'écouter ses beaux vers aux rimes impeccables
Poésie respectant tous les fondamentaux
Alors le saluai par milliers de bravos.

Il était le plus fort, l'artiste véritable
Artisan et poète aux talents inclassables
Pour enfoncer le clou il reprit son marteau
Et déclara forfait quand moi j'étais KO

Dites-moi mes amis qui lisez cette fable
De l'école ou la vie, quelle est la plus rentable
Vous voulez mon avis ? Il n'y a pas photo
Pour les hommes de cœur, la vie, c'est du gâteau


PS : Filoumen est le pseudo d'un ami poète (et charpentier de métier).