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La boule roule, tourne la chance, coulent les soirs bleus qui défoulent,
Gagné, perdu, trois pas de danse et griserie commence et saoule...
Ah, tu veux tenir la cadence, tenir, miser, mais rester cool
Pour cette nuit : désir immense, à me donner la chair de poule
Tant ton envie de gain est dense quand les murs du passé s'écroulent,
Passé cassé, sans importance, souvenirs perdus dans les foules !

Dans ta forêt nommée « désirs », un seul arbre ce soir s'élance ;
L'arbre aux feuilles couleur plaisir qui laisse dépense à distance.
Fonce, et t'enfonces à t'en saisir, délire effleurant la démence
Quand vient le moment de choisir, seul dans le bleu sans tolérance,
Ce cruel moment de loisir où le hasard nie la clémence,
Te laissant la peur de transir si gagne le froid de malchance.

Jouer à devenir maboule à vouloir devenir vizir
Quand lui s'amuse, gagne et roucoule, et toi, vas en débris gésir...
Laisse le temps, la vie s'écoule, tu peux encore te ressaisir,
Te forger dans un autre moule où tu ne restes pas moisir.
Arrache-le, triste cagoule, cet ornement du déplaisir,
Et choisis l'amour pour semoule, seule vivre à faire rosir.