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Écartant les assauts de rancœurs l'écriture assidue te rend le cœur moins dur.
Laisse courir les mots écourtant les moments dépassant la mesure.
Mais prolongeant le temps et plongeant en toi-même referme tes blessures.
Ta vie n'est pas un songe et pas plus un mensonge dont les tristes images
Ne sont qu'égratignures gratuites et sans injures ; elle n'est pas un nuage
Que le vent poussera, enlevant la poussière quand passera l'orage,
Ni un boulier du temps pour un compte à rebours, ôtant le jour en cours,
Mais un mélange étrange où s'engrangent, incertains et lointains, les contours
De possibles demains et d'éternels retours. Si tu crois à l'amour,
Recherche ton bonheur : choisis ce qui demeure, refais-en la lecture,
Invente ton futur en écrivant souvent ; devant ta signature
Précise que le vent du poète en sursis se lève par nature.

Semer les mots au vent en laissant se mêler les sons purs et cassants
C'est s'offrir d'écouter les chansons cumulées de son cœur et du sang
S'écoulant par ses veines où les rimes résonnent, sonnets retentissants.
Oser poser les vers de poèmes perçant doutes et meurtrissures
Lorsque les perce-neige annonçant le printemps tempèrent les morsures
C'est désirer goûter les saveurs de la muse qui soulage et rassure.
Alors sans plus attendre, sans déverser tes larmes, fouille dans un tiroir,
Prends un crayon et vite écris le nom que tu lis en premier ce soir,
Ce nom, n'importe quoi, « porte » ou bien « Québécois », amorce ton histoire
Et la suite vient seule, évidente poursuite d'un rêve inachevé,
L'invention d'un futur empruntant les leçons du passé retrouvé
Conservé dans le vent d'un poète en sursis survivant relevé.