Le groupe industriel de Vincent Bolloré est fortement impliqué dans la fabrication de condensateurs à hautes performances. Fort de cette expérience, l'entreprise a développé, depuis quelque temps déjà, un nouveau modèle de batterie de traction de forte capacité et en a équipé le prototype d'un nouvelle voiture à vocation urbaine et périurbaine, la BlueCar. Cette voiture électrique, avec ses batteries d'une puissance totale de 30 kW, peut atteindre 125 km/h en vitesse de pointe avec une accélération de 0 à 60 km/h en 6,3 sec. Avec une longueur de 3,05 m, une largeur de 1,7 m, 5 places et un coffre volumineux, la BlueCar pourrait être la voiture de Monsieur ou Madame Tout-le-monde.

Maintenant rêvons ! Toutes les voitures roulant en ville ou en zone urbaine sont des BlueCars approvisionnées en électricité par des batteries rechargées régulièrement. Posons-nous alors la question de savoir combien d'éoliennes il faut pour remplir ces batteries, tout au long de l'année, et quelle surface occupent ces éoliennes. Pour répondre à cette question, j'ai choisi, arbitrairement, les ordres de grandeur suivants :

Il y aurait 8 millions de BlueCars effectuant en moyenne 8.000 kilomètres par an. Chaque voiture ayant une autonomie de 400 kilomètres, il faudrait donc recharger ses batteries 20 fois par an. Ceci représente une énergie totale de 48 millions de mégawattheures. Supposant que l'on utilise des éoliennes d'une puissance nominale de 3,5 mégawatts (MW) ayant un coefficient d'efficacité de 33%, on calcule aisément qu'il faudrait 4.745 éoliennes.

Est-ce beaucoup ? Regardons. On estime que l'on peut, dans une région bien ventée, installer 15 éoliennes par kilomètre carré (km²). Pour installer toutes les éoliennes, il faudrait donc leur réserver un parc de 316 km², c'est à dire environ un vingtième de la surface d'un département français moyen. (L'Aveyron a une superficie de 8.735 km² ; le Cantal, de 5.726 km²...) On pourrait, par exemple, choisir 4 sites d'environ 80 km² dans des régions à très faible densité d'habitation - ou en mer - et organiser, à partir de ces grandes fermes éoliennes, la distribution de batteries rechargées vers les stations services, sur tout le territoire.

Le résultat ? Plus de pollution ni d'émission de gaz à effet de serre, plus de bruit et économie très sensible de la consommation de produits pétroliers, environ 5 millions de tonnes en prenant l'exemple de voitures qui auraient consommé 8 litres aux 100 kilomètres, soit encore environ 200 millions d'euros au prix du brut ou plus de 1 milliard d'euros au prix à la pompe. L'investissement éolien serait de l'ordre de 5 milliards d'euros.

Qui dit mieux ?