La Terre en danger, le devoir de changer
Par BLS le vendredi 16 mars 2007, 22 H 10 - Développement durable - Lien permanent
Me revient en mémoire l’énorme panne du 6 novembre 2006, qui eut pour
origine un simple geste, anodin, d’un agent allemand du service de
l'électricité, près du Rhin. Le remède fut vite annoncé : investir, augmenter
largement le réseau de transport. On avait bien commencé l’Europe avec la
CECA, la Communauté Européenne pour le Charbon et l’Acier : succès. On
a continué de la faire avec la PAC, la politique agricole commune : succès
(pour la France), puis avec la monnaie unique, l’Euro (non, ce ne fut pas
l’Ecu, mais succès quand même), puis on a tenté la Constitution : échec !
Qu’avait-on oublié ? La Communauté fiscale ? Vite, Johnny, il est encore
temps de se tirer ! La communauté des droits sociaux ? Laissons le temps
aux grands de se délocaliser. La Communauté de la communication, de
l’audiovisuel, du téléphone ? Petit à petit. Celle des transports ? Touchez
pas à mon TGV ! Déjà notre Eurotunnel se noie, notre Airbus a du plomb
dans l’aile, la traversée sous le Mont-Blanc n’est pas oubliée, alors, du
calme ! Mais la Communauté de l’électricité ? En voilà une idée qu’elle est
bonne !
Non, elle n’est pas bonne, mais elle pourrait l’être si…
Si c’était une communauté d’échanges de technologies pour que partout la
ressource en énergie renouvelable la plus facile à exploiter puisse être
effectivement exploitée, même au niveau le plus bas, celui de la maison, de
l’immeuble, du village, du quartier, de l’ensemble de bureaux, de l’usine… et
si cette ressource n’est pas directement productrice d’électricité comme le
solaire photovoltaïque ou l’éolien, alors que l’on fasse de la cogénération…
Un exemple : on commence à voir apparaître, même dans Paris, des petites
éoliennes sur le toit de certains immeubles, comme les hydroliennes dont je
parlais au début de l’exposé. Ces machines à axe vertical et qui ne
dépassent pas deux mètres de hauteur, ne créent pas plus de nuisance –
pas de rayonnement radioélectrique – que les relais de téléphonie mobile
posés aussi sur les immeubles, un peu partout, et l’électricité produite est
telle que le coût de l’électricité pour les habitants peut se trouver
sensiblement diminué.
Si c’était une communauté d’investisseurs privés, comme le sont aujourd’hui
nombre de citoyens allemands qui se regroupent pour construire la ferme
éolienne qui alimentera leur village…On imagine facilement des
groupements d’agriculteurs se constituer pour exploiter des cultures peu
consommatrices d’eau et capables de fournir l’énergie pour l’ensemble d’une
communauté urbaine...
Si c’était une entente interrégionale, qui décide des réseaux de solidarité
entre les régions voisines de façon qu’aucune d’entre elles ne vienne à être
subitement privée de tout ou partie de son alimentation électrique, par un de
ces caprices que la nature, quand elle est sévère, sait réserver aux
hommes…Et le nombre des réseaux – et des pylônes – de transport de
l’électricité sous très haute tension, au lieu d’augmenter, pourrait sans doute
être réduit.
Si c’était une Communauté citoyenne, où les consommateurs font attention
au tri et à l’élimination de leurs déchets…
Si…si… si… Mais l’argent fait les rois et les rois ont besoin de châteaux, pas
de cabanes.
Extrait de l'essai "La Terre en danger, le devoir de changer ! (Cliquez ici)