Gabriel vit d'une petite pension et passe son temps à vagabonder sur une vieille mobylette qui tire une remorque contenant tout ce que Gabriel possède. C'est une sorte de clochard, qui plus est très sale et répugnant si l'on en croit sa description physique. Un jour, la chance fait qu'il est invité à passer le mois de juillet dans un très bel appartement bourgeois qu'il occupe seul, en totale liberté, pendant l'absence de ses habitants, un couple riche et raffiné. "Le vieux routard", c'est d'abord un conte érotique, voire pornographique, puisque Gabriel va passer son temps à se vautrer dans les habits chics de la propriétaire des lieux, en une orgie de masturbations assez impressionnante. "Le vieux routard", c'est aussi une fable, avec une vraie morale : il ne faudrait pas juger les individus selon des principes conformistes, il ne faudrait pas que l'homme soit aussi intolérant et "choquable" ; parce que l'histoire de Gabriel n'est pas immorale (ni morale, d'ailleurs) : elle existe, voilà tout, et ce qui se passe à la fin, tout ce qui se passe (notamment les affinités qui se créent entre Gabriel et le mari de sa "Muse" sexuelle après le décès de cette dernière, la compréhension mutuelle, sont un signe, par exemple, que les choses parfois ne sont pas aussi évidentes qu'elles le paraissent. "Le vieux routard" n'est pas à mettre entre toutes les mains mais il faut le lire, quand on est adulte, pour se divertir et méditer sur nos a priori.