Un professeur de la faculté des Lettres de Toulouse (qui pour de multiples raisons se faisait appeler Gargantua) a été assassiné. L'inspecteur Bilbok, un policier consciencieux mais inefficace est chargé de l'enquête, aidé en cela par les membres de l'atelier d'écriture qu'animait la victime (dont Dorian, le narrateur). Feront aussi leur apparition Marilou (une petite Africaine au caractère difficile), une bibliothécaire désorganisée, des professeurs et des étudiants plus égarés les uns que les autres. Marionnettes, c'est d'abord une enquête policière haute en couleur traitée sous la forme d'un conte loufoque. Hélas, les marionnettes dont il est question ici ne sont pas les jouets que l'on imagine, et cette nouvelle, dont la véritable portée est satirique, fustige les comportements humains à travers l'étude pseudo-sociologique d'un groupe (milieu universitaire) : l'homme se construit en imitant l'Autre tout en voulant prendre sa place et le dominer, ou tout au moins s'en démarquer, ce qui fait naturellement de ce dernier a la fois un mouton et un être agressif envers ses semblables. "A la fin, nous dit l'auteur, Dorian n'a plus grand-chose à quoi se raccrocher : les rapports sociaux sont le plus souvent intéressés et conflictuels, dans le travail et jusque dans l'amitié. Seuls lui restent l'amour de sa petite amie, l'envie de fuir les hommes, la tentation des plaisirs simples comme un voyage en amoureux, et la littérature qui seule, comme il le dit lui-même, peut malgré tout donner un sens à ce que nous sommes".