Quand Antoine s'emmêle

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L'oeuvre de Mary J'Dan

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mardi, janvier 19 2010

Embarquement indirect - Mary J'Dan

J'ai aimé le livre ; on y retrouve la même aisance (travaillée) dans l'écriture que pour "Les voleurs d'anges", et l'intrigue est parfaitement maîtrisée. Quant au contenu, il est une ré-exploration d'un thème séculaire : celui de la vie après la mort. Ce thème est l'un des plus fondamentaux de l'existence humaine, et ce livre prend donc une dimension mythique, surtout que la ville de Crista est une version très originale du purgatoire. Les questions que l'on se pose sont nombreuses ; en particulier, celle-ci : pourquoi les "morts" ont-ils droit à une nouvelle vie sur Crista, sans se souvenir de leur existence terrestre, alors qu'une fois partis pour leur ultime voyage (après Crista, donc) ils ne se souviennent même plus de cette dernière ? Pourquoi l'au-delà fonctionne-t-il ainsi, en somme ? En tous les cas, il y a au moins une évidence : ce livre fait partie d'une trilogie intrinsèquement liée à son auteur, comme un prolongement de la chair de sa chair. Nous ne sommes pas pressés, Mary, loin de là (et tu n'y es pas encore, grâce à Dieu !) que tu partes pour Crista, mais lorsque ce sera le cas nous penserons très fort à toi et pendant longtemps, gràce à cette trilogie faite de poésie et d'espoir. Car, que les choses se passent comme tu le dis ou non après la mort, le plus important n'est-il pas d'avoir envisagé ce rêve, et de nous l'avoir fait partager ? Pardon d'avoir lu ce livre bien tard, Mary. J'ai oublié de dire que je l'ai lu en version papier, qui est une belle réussite particulièrement "fignolée" ; je le dis pour ceux qui éventuellement hésiteraient à franchir le pas.

Vers la lumière... - Mary J'Dan

J'ai un peu hésité avant de lire cet ouvrage : les autobiographies souvent me font peur, je m'attends à quelque chose de long, à un interminable discours sur soi avec peu de passages intéressants. Lorsque je me suis décidé à le lire, c'est-à-dire avant-hier, j'ai découvert ici un ouvrage aéré, court, qui plonge à l'essentiel à travers des chapitres écrits sobrement et non sans poésie. Une autobiographie mentale, où l'auteur met son coeur à nu mais de manière à faire réfléchir son lecteur sur différents sujets, par petites touches impressionnistes. On y découvre les blessures de Mary J'Dan, celles qui ont motivé chez elle une nécessité d'écrire, un besoin de se constituer une carapace. Apparemment Mary a hésité à publier cet ouvrage, pour plusieurs raisons ; l'une d'entre elles, en tout cas, n'était pas valable : aucune platitude dans cet ouvrage qui ne peut pas laisser indifférent. J'ai envie de dire plus : "Vers la lumière" me paraît constituer ce que l'on appelle un texte source, une enquête intime qui au contraire éclaire les autres livres de Mary, un peu comme Paul Auster avec son "Invention de la solitude". "Vers la lumière" n'est pas un livre à part dans la production de Mary, il en fait partie comme un pendant nécessaire aux fictions imaginées par ailleurs. L'ensemble me paraît constituer désormais une oeuvre complète, véritable reflet mythologique de la personnalité de l'auteur.

lundi, juin 4 2007

Les voleurs d'anges- Mary J'Dan

"Les voleurs d'anges" est selon moi un grand roman populaire. Le terme n'a d'ailleurs rien de péjoratif ici, cela signifie simplement que le texte s'articule autour de quelques ingrédients caractéristiques du genre : une intrigue policière, une intrusion du surnaturel pour le moins rassurante (des anges gardiens qui nous protègent), une conception romantique, presque sacrée, du sentiment amoureux saupoudrée d'une atmosphère sobrement poétique, le tout dans un style limpide, dépouillé, précis. Dès la première page l'efficacité redoutable de Mary J'Dan nous accroche pour ne plus nous lâcher (moi qui ne suis pourtant pas un adepte de ce genre de littérature). Que dire de plus ? Il est possible de regretter que nous n'en sachions pas davantage sur le fin mot de l'histoire, mais n'oublions pas qu'il faut aussi lire les deux autres volets de la trilogie ("Embarquement indirect" et "La naine du Sagittaire") pour avoir toutes les clés du mystère. Ce que je ne manquerai pas de faire un peu plus tard. A conseiller à tous les publics, de 7 à 77 ans.