Il s'agit de la nouvelle éponyme du recueil "Mondo et autres histoires" ; elle compte environ 70 pages. Mondo est un petit garçon sans famille, venu de nulle part, errant dans une ville dont on ne connaît pas le nom, certainement au bord de la Méditerranée. J'y ai vu pour ma part un double plus jeune de l'Adam du "Procès-verbal" (même mise à l'écart de la société, même immersion dans le monde plus global du vivant, de la nature). Mondo ne comprend pas la façon de vivre des adultes, qui délaissent l'émerveillement du monde, de la mer, qui ne savent pas pourquoi certaines bouteilles en verre sont vertes, ce qu'est, précisément, une étoile filante. Lui erre dans un autre monde, baigné de sensations, de liberté, de poétisation du moindre micro-phénomène naturel, comme les vagues qui se brisent. Mondo a aussi la capacité de faire rêver les gens, comme le vieux pêcheur qu'il rencontre, et d'autres ; parfois, un peu comme le "dessine-moi un mouton" du petit prince, il se plante devant une personne et lui demande : "est-ce que vous voulez m'adopter ?". Mais en fait il ne le veut peut-être pas vraiment, parce qu'il n'attend jamais la réponse. Mondo nous rappelle tout ce que nous avons perdu, plongés que nous sommes dans nos préoccupations d'adulte. Même l'Assistance publique ne pourra pas stopper sa soif de liberté.