Ceux qui ont lu le forum concernant cet ouvrage retrouveront ici les points que j'y ai abordés. J'ai lu deux fois "Rosa Rosarum", dont j'aurais envie, pour reprendre une image qui pourrait être borgésienne (Borges est un auteur apprécié par Mathieu Goux, semble-t-il), de traduire le titre par : "La Rose de la Rose de la Rose de la Rose, etc.", tant la richesse thématique semble se perdre à l'infini. "Rosa Rosarum" est un texte considérable : maîtrisé, irrésumable, au style florissant, personnel et tout à la fois très "français", polyphonique, complexe au niveau de l'interprétation, très original dans sa profondeur philosophique (je retiens en particulier ce "Réquisitoire contre la lecture" déconcertant). Une seule chose me dérange (mais elle participe au côté labyrinthique de l'ensemble) : je ne sais pas si l'on peut parler à son propos de "roman", tant les thèmes me semblent nombreux et sans forcément trop de liens entre eux (mais il s'agit plus d'un énervement de ma part vis-à-vis de l'interprétation, qu'un véritable défaut) ; or, généralement dans les romans polyphoniques (je pense aux "Démons" de Dostoïevsky, ou à Kundera dans la plupart de ses oeuvres), les intrigues, les tonalités sont multiples, les thèmes peuvent différer mais avec toujours des recoupements, des points de rencontre. Alors qu'ici j'ai un peu de mal. Rien qu'avec le motif de la "Rose", je suis un peu perdu. Mathieu, vos textes sont de vrais casse-tête, et malgré tout je ne parviens pas à m'en décrocher. Félicitations, dans tous les cas. Je sais que d'autres volets de cette exploration sont en préparation ou même presque prêts à être publiés : nous les attendons avec impatience.