"Les chaussures de Per" est la métaphore d'une logique perverse du capitalisme, tant au niveau collectif qu'individuel. La logique du toujours plus haut, toujours plus fort, toujours plus grand, et le héros (un inventeur de génie, mais sans ambition jusqu'à un certain moment) n'en finit pas d'utiliser ses talents pour s'adapter. Car, dans cette hystérie de la concurrence où il faut faire mieux que les autres, il faut également que l'individu puisse suivre le mouvement s'il ne veut pas être un inadapté, un exclu (il doit, symboliquement, être aussi grand que les autres afin de voir la scène du spectacle). La fin, non sans poésie, montre comment devront se terminer les choses : dans la folie et le chaos incontrôlable. Un texte court, maîtrisé, qui va droit au but et ne s'embarrasse pas de fioritures.