J'ignore comment a pu germer dans l'esprit des studios Pixar (Disney) de produire et réaliser un film pareil ; en tous les cas, il s'agit d'une trouvaille formidable, pour ne pas dire géniale, et soit dit en passant d'un bel hymne à la France, comme me l'a justement fait remarquer mon frère polytechnicien, qui vit aux USA. Le plus époustouflant étant le réalisme et l'ensemble des "messages" qui se cachent derrière cette histoire divertissante par ailleurs, aux graphismes d'un esthétisme particulier. "Tout le monde peut cuisiner" : à plusieurs reprises on nous dit que les employés faisant tourner ce restaurant sont des artistes ; en effet, les cuisiniers sont pour la plupart des individus sortis pour beaucoup de nulle part (anciens paumés, prisonniers, étudiants diplômés en littérature comme moi, ou encore un rat) et c'est une caractéristique que l'on retrouve dans chaque domaine de l'art (contrairement à la plupart des autres métiers qui imposent que le candidat entre très tôt dans un moule dont il sortira formaté). Ensuite, l'authenticité de ce boulot est évidente : il touche à une fonction basique de l'homme (manger), qu'il transcende, poétise. J'appartiens moi-même à ce domaine (plus modestement), et je n'ai pas de regrets ; bien sûr, mon travail passe en second après mes activités littéraires (en terme d'accomplissement personnel), mais je ne suis pas déçu (comme dirait un chanteur ultra-célèbre, "je ne suis pas né fonctionnaire", malgré ma licence de Lettres Modernes). J'ai déjà eu envie de tout plaquer, cela m'arrivera d'autres fois ; alors, je repenserai à "Ratatouille", et au chômage que n'a pas à craindre un cuisinier valable, qu'il soit chef de cuisine ou pizzaïolo (environ trente annonces en permanence à l'ANPE de Toulouse rien que pour la restauration rapide, si ça ce n'est pas de l'indépendance !). Non, décidément, mon travail "alimentaire" est un agréable passe-temps (sic), et je me sens de plus en plus en adéquation avec les thèmes que je traite dans mes livres. CQFD.