Je découvre depuis quelques jours ce roman, et j'éprouve une sorte d'émerveillement. Il s'agit d'une éducation sentimentale, mais qui sait toucher à l'universalité, à une conception, j'ai envie de dire, panthéiste du monde. L'amour est au centre, mais ensuite nous accédons à une espèce de roman total, dans le genre de ceux susceptibles de changer la vie. Le style y est pour beaucoup : un équilibre subtil entre poésie, sobriété et sagesse. Non, franchement, je découvre Georges Réveillac avec grand plaisir. L'aspect autobiographique me semble évident, et je pense notamment aux romans de Jean Rouault, notamment "Des hommes d'honneur", jusque dans l'apparition d'une deux chevaux, source d'humour pour l'un comme pour l'autre. Comment rendre intéressant pour un lecteur lambda et anonyme le fait de raconter sa vie ? En stylisant, à travers l'humour, en parvenant à rendre attachants des personnes réelles devenant ici de véritables "personnages", en sachant mettre le doigt sur ce qui fera mouche, comme dans la "menuiserie" de Garcia Marquez, qui lui aussi prétend que l'on peut TOUT dire de manière divertissante. A suivre.

Il faudrait que j'arrête de me disperser dans mes lectures, mais les tentations sont sans pitié : je viens de recevoir (hier), le roman en version papier de Heckers : "Vous autres", dont j'ai lu le début : le bonhomme semble fidèle à lui-même, l'un des meilleurs d'entre nous, prolifique, d'une constance énervante pour ce qui est de la qualité de ce qu'il produit. Presque écoeurant.