Deux êtres purs, à peine sortis de l'adolescence, qui s'aiment en harmonie avec la nature africaine et à l'encontre des idées reçues des adultes pollués par la civilisation. Un amour impossible à cette époque, entre une Blanche et un Noir (deux mondes qui ne peuvent pas se rejoindre). "Hijo de Africa", de par ces thèmes réincarnés, m'apparaît comme une réactualisation de mythes romantiques oscillant entre "Roméo et Juliette" et "Paul et Virginie". Le style de Perrine Cambon (sobre, naïf parfois, pur) s'accorde merveilleusement avec le propos et l'état d'esprit des amants, avec la nature sereine qui les entoure et les enveloppe (Rousseau plane au-dessus du texte, du début à la fin de l'idylle). "Hijo de Africa" est enfin un magnifique portrait de femme luttant pour sa liberté ; on se demande même si elle n'a pas choisi d'achever son destin comme elle le fait, comme s'il s'agissait d'un acte libérateur, et peut-être (quel paradoxe !) d'une victoire définitive sur son père.