Rose & Ses Sept Cousins - Louisa May Alcott
Par woland le mardi, mars 11 2008, 21:51 - Littérature jeunesse. - Lien permanent
Eight Cousins Traduction : P. J. Stahl
Assez curieusement, "Les Quatre Filles du Dr March" ne m'ont jamais intéressée même si j'ai vraiment apprécié le film de George Cukor où Katherine Hepburn tenait le rôle de Jo. En revanche, l'un de mes romans favoris, dans mon enfance, fut "Rose et le Clan des Campbell" que l'on connaît aussi en français sous le titre "Rose et ses sept cousins."
L'héroïne, la petite Rose Campbell, vient de perdre son père - elle était déjà orpheline de mère. La voilà condamnée - elle le vit ainsi - à passer le restant de ses jours chez deux des soeurs de son père, tante Patience et tante Prudence (en anglais, tante Paix et tante Abondance). On comprendra que, entre la mort de son père et cette triste perspective, sa santé ne subisse le contrecoup d'une dépression qui la fait pleurer et larmoyer comme une Madeleine.
Un jour de pluie, qu'elle est donc fort occupée à songer à son malheur, le chant d'un oiseau l'attire à l'office où elle fait la connaissance de Phoebe, une fillette de son âge qui, elle aussi, est orpheline et domestique chez les deux tantes, sous la férule de la gendarmesque Debbie. Celle-ci survient justement pour expédier "Melle Rose" à la salle-à-manger où "on la demande." Très étonnée (elle ne connaît personne à Boston) et même inquiète, Rose obtempère à cette invitation revêche et s'aperçoit avec horreur - car elle déteste les garçons, elle vient juste de le confier à Phoebe - que le Destin l'a pourvue de sept cousins, tous de sexe mâle et fils des autres soeurs de son père.
Bien entendu, Rose finira par s'habituer à ce cousinage imprévu. Elle deviendra l'amie de tous et, bien plus tard, épousera même le plus intellectuel de ses cousins, Mac, qu'elle soignera avec dévouement dans ce roman lorsqu'il manquera perdre la vue.
C'est un roman délicieux, entraînant, sans rien de gnangnan, sans non plus un seul prêchi-prêcha en faveur de telle religion ou de telle autre, où l'on est étonné de trouver des principes d'éducation - ceux de l'oncle Alec, tuteur de Rose et autre personnage-clef du livre - on ne peut plus modernes et où les caractères de tous les protagonistes sont dépeints avec une rare finesse, qu'il s'agisse de celui des tantes de Rose (ne ratez pas la tante Myra, hypocondre finie) ou de celui de ses cousins. Le tout largement saupoudré d'humour, ce qui continue à en rendre la lecture extrêmement plaisante. ;o)
Commentaires
C'est aussi un des livres préférés de mon enfance ! J'avais adoré cette histoire, que j'ai lue bien avant " les 4 filles du Dr March".
C'était un régal pour petites filles, et je suis sûre que cela plairait encore de nos jours...
J'ai encore ce roman que j'ai reçu de ma grand-mère. Je l'avais dévoré ! Et depuis quelques jours, à tous les soirs, j'en lis un passage à ma petite fille de 8 ans qui semble aussi intéressée que je l'étais à son âge et avide de connaître la suite. Je constate que les structures de phrase, les expressions, le vocabulaire sont bien différents de ce à quoi elle est habituée, bien qu'elle soit déjà une grande lectrice de romans pour son âge. Et si ma petite fille est fascinée par l'histoire, elle l'est tout autant pour ces différences dans l'écriture qu'elle apprécient. J'avoue que je dois expliquer beaucoup, mais cela ne fait qu'ajouter au plaisir de ma fille qui n'est jamais rassasiée quand il s'agit de la langue française. Quel magnifique roman pour initier une fillette à la belle littérature.