Lettre d'amour
Par mary-j-dan le lundi, août 4 2008, 20:08 - Mon blogmémo - Lien permanent
Cette lettre avait initialement été écrite pour celui qui… Chut ! rien de plus, il ne le mérite pas. Ouvrir son cœur, aussi sottement, aussi puérilement, est une grave erreur. Cependant, ce geste m’aura permis de découvrir l’autre. Rien ni personne ne sont jamais complètement acquis, il l’avait oublié ! Mes aveux l’ont perdu, il a cru que je lui étais acquise, il n’avait donc plus à cacher sa vraie nature. Erreur fatale, je n’étais pas sa propriété et cette lettre m’aura, en quelque sorte, sauvée. Mon petit nuage était si friable que j’en suis tombée. Une femme se venge toujours. Que la vengeance ait un goût de fiel ou qu’elle soit compensatrice, qu’elle soit grandiose ou étriquée, elle sera à la mesure du préjudice subi, et surtout de la capacité à la tolérance de l’être bafoué. En guise de représailles, le retentissement aura été de faible densité parce que la haine en était absente – j’en suis sortie indemne. Cette lettre d’amour a donc, tout naturellement, prit sa place dans un roman. Elle est de Souria à Livio, qui, destin tragique, ne la lira jamais.
Livio, mon amour,
Quelques mots qui s’immiscent, quelques souvenirs qui ressurgissent…
Toutes ces sensations oubliées, interdites et refoulées dans les tiroirs de ma mémoire que je croyais définitivement fermés. Ils étaient cadenassés, scellés, condamnés…Un état d’esprit construit, instauré, ancré depuis si longtemps que j’en ai oublié ce fameux jour où je m’étais fait cette promesse : jamais !
Et puis toi, tu as déboulé dans ma vie en bousculant impitoyablement tout ce à quoi je m’étais accrochée. Mes certitudes, mes convictions, mon assurance… Ce serment qui devait me préserver pour me rendre forte, inébranlable… Certes, j’ai bien tenté de lutter contre cette évidence mais… Les jours, les semaines, les mois passants, j’ai enfin compris l’absurdité de mon combat. Ce bouleversement me libère en quelque sorte. Il me permet de réaliser et surtout de m’avouer que cette révolte ne m’avait offert que le vide dans mes bras. Qu’elle avait occulté cette envie irrésistible d’autrefois de poser ma tête sur une épaule aimante et bienveillante. Qu’elle m’avait privé de l’exaltation de l’amour, du besoin d’aimer et de l’être. Et… qu’elle m’avait ôté toute conscience de ma frustration de ne pas pouvoir partager. Tous ces bons moments qui prennent une ampleur considérable lorsqu’ils sont partagés à deux. Mais aussi les mauvais, qui s’en trouvent largement affaiblis puisque, dit-on, l’union rend plus fort.
Hasard, destinée, orientation divine… Mais peut-être aussi sanction, châtiment pour un avenir que je ne peux même pas présager… Peu m’importe !
Saine de corps et d’esprit, en possession de toutes mes facultés mentales, Je choisis aujourd’hui de me lover dans cette renaissance, car il s’agit bien là d’une résurrection. Comment pourrais-je me condamner en chassant cette douce sensation qui m’envahit lorsque je pense à toi ? Comment rejeter cette chaleur qui sillonne tout mon corps lorsque j’entends ta voix ?
Ton absence a provoqué ce déclic que tu attendais depuis si longtemps alors… C’est sans regret que je tourne irrévocablement le dos à toutes mes croyances. Une seule certitude s’impose aujourd’hui : Livio, je t’Aime.
Et c'est ainsi que j'ai échappé à la potence.
Commentaires
Une vrai rencontre est effectivement toujours un bouleversement, une remise en question, on en ressort à jamais different.
une rencontre change toujours une vie, que dis je, la bouleverse... bel écrit !!! :0113:
Merci Enriqueta, merci sam, pour votre fidélité
Les plus belles lettres d'amour n'ont sans doute jamais été envoyées !... ou lues par leur destinataire.
Celle-ci est très belle.
Oui, Mary, c'est bien cela "le transport amoureux". Nous ne nous appartenons plus vraiment. A quoi nous sert alors notre sagesse, tout notre "avant" ? Nous laissons avec délice la vague nous submerger ...
Très belle lettre d'amour.
Chère Mycha,
Je n'arrive toujours pas à déposer de commentaire sur votre blog. En attendant de pouvoir le faire, j'espère que vous le lirez ici.
Je voulais vous dire :
Une bannière, un clic et hop ! UN AMOUR DE SPAM est là, à portée d’un doux clic. Vous voilà une pro du code html ! Et…
VIES PARALLÈLES :
Un vrai dialogue de sourds, chacun dans ses pensées, dans ses objectifs, et il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Le monde est ainsi fait ! Lorsque j’étais petite j’aimais à croire que tout ce qui était hors de ma vue n’existait pas, ou tout simplement était suspendu en attendant ma venue ou mon retour. Ce sont les instants heureux de l’enfance puis, un jour, nous prenons conscience des autres et ces périodes d’insouciance prennent fin. Depuis, je ne supporte pas la souffrance des autres, la douleur des plus faibles, notamment les enfants, celle des personnes âgées et des animaux me bouleversent. C’est bien souvent là que je me réfugie dans le rêve avec le fol espoir de les soulager. Je me verrais bien en Zorrette !
Cette mise en scène de Vies parallèles me fait penser à un film fiction où l’héroïne entendait les pensées d’une multitude de gens. Sincèrement, j’adore, quelle créativité !
Bon dimanche ;))
Chère Mary,
Ce n'est que ce vendredi soir 12 décembre que -mais oui, "j'entends" tes mots à propos de Parallèles insensées". Je suis vraiment heureuse que cela t'ai interpellée. En écrivant je me figurais effectivement entendre et voir tout ce qui se passe simultanément dans l'univers au sein de vies si différentes les unes des autres. Si cela pouvait nous amener, lorsqu'on prend conscience, justement, des autres et particulièrement des plus malmenés, à reconsidérer notre sort propre et retrouver les valeurs essentielles ! ...
Merci pour ton soutien.
Mycha
PS : j'ai pu valider quelques commentaires depuis. Tout arrive !