Livio, mon amour,

Quelques mots qui s’immiscent, quelques souvenirs qui ressurgissent

Toutes ces sensations oubliées, interdites et refoulées dans les tiroirs de ma mémoire que je croyais définitivement fermés. Ils étaient cadenassés, scellés, condamnés…Un état d’esprit construit, instauré, ancré depuis si longtemps que j’en ai oublié ce fameux jour où je m’étais fait cette promesse : jamais !
Et puis toi, tu as déboulé dans ma vie en bousculant impitoyablement tout ce à quoi je m’étais accrochée. Mes certitudes, mes convictions, mon assurance… Ce serment qui devait me préserver pour me rendre forte, inébranlable… Certes, j’ai bien tenté de lutter contre cette évidence mais… Les jours, les semaines, les mois passants, j’ai enfin compris l’absurdité de mon combat. Ce bouleversement me libère en quelque sorte. Il me permet de réaliser et surtout de m’avouer que cette révolte ne m’avait offert que le vide dans mes bras. Qu’elle avait occulté cette envie irrésistible d’autrefois de poser ma tête sur une épaule aimante et bienveillante. Qu’elle m’avait privé de l’exaltation de l’amour, du besoin d’aimer et de l’être. Et… qu’elle m’avait ôté toute conscience de ma frustration de ne pas pouvoir partager. Tous ces bons moments qui prennent une ampleur considérable lorsqu’ils sont partagés à deux. Mais aussi les mauvais, qui s’en trouvent largement affaiblis puisque, dit-on, l’union rend plus fort.

Hasard, destinée, orientation divine… Mais peut-être aussi sanction, châtiment pour un avenir que je ne peux même pas présager… Peu m’importe !

Saine de corps et d’esprit, en possession de toutes mes facultés mentales, Je choisis aujourd’hui de me lover dans cette renaissance, car il s’agit bien là d’une résurrection. Comment pourrais-je me condamner en chassant cette douce sensation qui m’envahit lorsque je pense à toi ? Comment rejeter cette chaleur qui sillonne tout mon corps lorsque j’entends ta voix ?

Ton absence a provoqué ce déclic que tu attendais depuis si longtemps alors… C’est sans regret que je tourne irrévocablement le dos à toutes mes croyances. Une seule certitude s’impose aujourd’hui : Livio, je t’Aime.

Et c'est ainsi que j'ai échappé à la potence.