Guy Sembic, alias Yugcib, est bien tel que je l’imaginais. L’esprit aussi vif que dans ses écrits, le verbe toujours au bord des lèvres, mais pas pour ne rien dire ou pour combler une zone de silence. Le sens des mots et les sons qu’ils propagent sont efficaces, captivants, tout autant que sa plume. Ils sont le révélateur de l’homme ouvert, attentif, avide de découvertes, de transmettre, de partager. Dois-je vous dire qu’il a deux yeux (oui, il en a deux), magnifiques, pétillants de malice. Observateurs, ils emmagasinent pour imprimer dans sa mémoire, gonfler son catalogue d’images, d’instants, de parfums et d’ambiances.

Le regard quelque peu interrogateur les premières heures : Qui es-tu, Mary ? Finit-il par me demander. Curieusement, cette question m’avait été posée quelques jours auparavant. Mais il est vrai que l’on m’a souvent taxée de « déroutante ». Je n’en avais jamais eu conscience jusqu’à ce que Jenny et Hicham m’ouvrent les yeux, et maintenant mon cher Guy. De carapaces en carapaces, empilées, enfilées au fil des ans, j’ai constitué un mur infranchissable. En protection de quoi ? Je ne saurais y répondre, enfin, si, peut-être un peu. Voilà, mon cher Magicien, je suis une énigme pour moi-même.

Comment ne pas parler de sa muse, Irène ! Petit bout de femme, je l’ai perçue rieuse, brillante, vivace et tout aussi malicieuse que son poète. J’ai été charmée par leur simplicité et la tendresse que j’ai pu lire dans leurs yeux. Charmée par ces instants magiques (normal, avec un magicien), c’est un peu comme si j’avais changé de planète, respiré un autre air… Ces merveilleux souvenirs sont désormais classés dans un tiroir qui restera définitivement ouvert, et dans la catégorie des instants privilèges. J’ai néanmoins réussi, car je n’ai pas cet instinct, à figer ces quelques moments de bonheur, mais je n’ai jamais su utiliser correctement un appareil photo. Quelques-unes sont floues, mais pas celle de la dédicace, ouf ! Quoique, un peu tout de même.

17_mai_2008.jpg

Le_chien_vert.jpg



Le chien vert est enfin en ma possession. N’avais-je pas dit que cet ouvrage serait toujours à portée de main ? Je ne m’étais pas menti ! La veille de leur départ, Guy nous a fait lecture du chapitre de Démosthène. Depuis, j’ai relu d’autres passages et désormais, chaque lecture résonnera de sa voix.

De tout mon cœur, merci Guy, merci Irène, je vous aime très fort.