Amours de papier de Pierre-Alain Gasse
Par mary-j-dan le lundi, janvier 14 2008, 16:44 - Littérature Alexandrine - Lien permanent
Pourquoi écrit-on, en définitive, sinon pour être lu et reconnu ? Aussi loin qu'il s'en souvienne, depuis qu'il sait écrire, l'auteur a toujours écrit. Après avoir fait ses premières armes dans le journal de son lycée, il a ensuite vainement cherché sa voie, comme beaucoup, dans le roman autobiographique ou son succédané, le roman hybride. Puis est venu un assez long temps de silence, meublé par d'autres combats. Avant qu'en 1995, il ne découvre que la nouvelle était le genre qui correspondait le mieux à son économie de moyens. L'essor de la Toile lui permet, depuis 1998, de vous livrer, à moindres contraintes, ses créations. Lorsque vous les aimez, pour une raison ou pour une autre, son but est atteint et la boucle bouclée. Alors par avance, il vous en dit mille mercis.
Femmes rencontrées, femmes aimées, femmes fantasmées, femmes rêvées, femmes manquées. C’est à une sorte de parcours initiatique que Pierre-Alain Gasse vous invite aujourd’hui. Le titre qu'il avait choisi initialement en était « Les femmes et moi » : il lui a paru trop fanfaron. Car, en réalité, ce "moi" évoqué par l'auteur est autant lui-même qu'il est un autre. Certes, toutes ces femmes de papier, il leur a donné vie. Mais il serait illusoire de chercher à chacune un modèle en chair et en os. C’est le privilège de l’écrivain de garnir son carnet d’adresses et son livre de souvenirs de noms, de visages, de corps, immatériels et pourtant si vivants ! Au bout du compte, que reste-t-il des amours vécues, sinon les mêmes souvenirs, plus aigus peut-être, que ceux des amours de papier ?
C’est l’histoire d’un trésor : Amours de papier…
Dans ce recueil de nouvelles, truculentes à souhait, l’on peut y remarquer, comme une évidence, le talent irréfragable de Pierre-Alain Gasse. Cette fraîcheur et cette fluidité de l’écriture plongent le lecteur dans une incontrôlable tentation de pousser plus avant sa lecture, de ne surtout pas la reporter pour quelques raisons que ce soit, et le lecteur succombe. « P’tit zizi », est un récit particulièrement attendrissant et cocasse. Toutes les mamans nous l’ont fait, le coup de la soupe ! Le papier crépon… Je ne supposais pas un instant que de celui-ci pouvait émaner une quelconque odeur, mais curieusement, en lisant « La vocation de Jérôme Beaufils », du tréfonds de mon enfance, cette odeur a refait surface. À moins que, pour appuyer l’image, et induite en erreur par l’habileté de l’auteur, cette odeur ne serait que le fruit de mon imagination. Chaque nouvelle possède son lot de tendresse, d’érotisme, de justesse et ce recueil rejoint mes plus agréables lectures.
Monsieur Pierre-Alain Gasse, merci infiniment.
Deux clics pour vous faire plaisir : d'abord sur l'image et ensuite sur : (télécharger)