Les Manuscrits Ne Brûlent Pas.

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Anniversaires & Littérature

Fil des billets

vendredi, novembre 14 2008

22 Mars 1909 : Gabrielle Roy

22 mars 1909, Saint-Boniface (Canada) : naissance de Gabrielle Roy, journaliste et romancière.

Huitième des onze enfants qu'eut sa mère, Mélina Roy, Gabrielle devait entretenir avec celle-ci une relation privilégiée qui ne la conduira cependant pas à choisir l'enseignement au détriment de l'écriture.

En effet, Mme Roy mère considère d'un oeil méfiant la profession d'écrivain et cette divergence sera à l'origine de l'installation de sa fille à Montréal lorsqu'elle se décidera à vivre de sa plume.

Gabrielle commence à rédiger "Bonheur d'Occasion" son premier roman, probablement en 1942 mais il ne sera effectivement publié qu'en 1945, soit deux ans après le décès de sa mère, qui ne verra donc pas le triomphe de l'ouvrage.

Gabrielle s'y penche sur le milieu ouvrier de Montréal, sur la vie de privations et de perpétuels soucis financiers qu'elle connaît fort bien pour l'avoir vécue chaque jour de son enfance.

Le succès est au rendez-vous et le livre obtient quelques prix, dont le Fémina du Meilleur roman étranger pour l'année 1947.

A partir de là, Gabrielle Roy ne cessera plus d'écrire, essayant en un premier temps de "casser" l'image dans laquelle l'avait enfermée le succès de son premier livre.

Signalons "La Petite Poule d'Eau", le roman qu'elle préférait, mais aussi "Alexandre Chênevert" ou encore "La Montagne Secrète."

Ses thèmes favoris sont le statut de la femme, l'instinct de la création artistique et, de façon générale, les marginalisés de toutes sortes.

Bien qu'assez peu connue en France, elle est considérée au Québec, où elle mourut le 13 juillet 1983, comme un auteur particulièrement important du XXème siècle. ;o)

lundi, novembre 10 2008

21 Mars 1937 : Pierre-Jean Rémy

21 mars 1937, Angoulême : naissance de Jean-Pierre Agremy, dit Pierre- Jean Rémy, romancier.

De famille aisée, il fait sa scolarité à Condorcet et attaque les grandes écoles.

Avant de devenir écrivain, il entre dans la carrière et commencera à publier à partir de 1962.

A ce jour, il a fait paraître une quarantaine d'ouvrages allant du roman à la biographie.

Son roman "Le Sac du Palais d'Eté", une fresque sur l'histoire de la Chine, a reçu, en 1971, le Prix Renaudot.

Il est en outre entré à l'Académie française.

Malheureusement, nous n'avons découvert aucune photographie valable de Pierre-Jean Rémy. ;o)

samedi, novembre 8 2008

20 Mars 1809 : Gogol

20 mars 1809, Sorotchintsy (Ukraine) : naissance de Nikolaï Vassilievitch Gogol, nouvelliste et romancier.

Fils d'un ancien cosaque passionné de littérature et d'une mère profondément religieuse, Gogol débuta dans la vie comme employé de ministère, à Saint-Pétersbourg.

A 20 ans, il publie un poème médiocre : "Hans Küchelgarten", dont l'échec blesse profondément cet hypersensible.

Sa première nouvelle véritable, "La Nuit de la Saint-Jean", date de 1831. Il a alors troqué son poste au ministère contre celui de professeur dans une institution pour jeunes filles de bonne famille.

Il est loin de son pays natal, il s'ennuie, il a les idées noires et, du coup, il écrit une suite de nouvelles sur le paysan ukrainien et sa vie quotidienne qui paraissent de 1831 à 1832 sous le tire "Les Soirées du Hameau." C'est son premier vrai succès, avant "Le Révizor", pièce qui fait scandale car elle semble critiquer les excès de l'administration tsariste.

A vrai dire, ses contemporains ne voient que cela : la critique du système, alors que Gogol, de son propre aveu, critique avant tout l'Homme universel.

Parmi ses nouvelles, l'écrivain en écrit quelques unes dans le genre fantastique, tel le très moderne "Portrait", histoire d'un portrait hanté par l'âme de celui qu'il représente, et qui sème l'argent - et aussi le désespoir - partout où on l'accroche.

Mais l'oeuvre capitale de Gogol, celle qu'il voit lui-même comme son chef-d'oeuvre, ce sera "Les Ames Mortes" qui, sous le prétexte d'une escroquerie montée contre l'Etat par un particulier, dépeint avec acidité, réalisme et cruauté la société bourgeoise provinciale de l'époque.

La première partie du roman est arrêtée tout net par la censure tsariste et il faudra l'intervention des amis du romancier pour qu'elle paraisse enfin, en 1842. Gogol en entreprend de toutes façons la seconde mais des doutes lui viennent avant que son roman soit entièrement terminé.

Doutes soigneusement entretenus par les personnes pieuses et bien-pensantes dont il s'entoure de plus en plus, pris d'une véritable crise religieuse qui tourne à la monomanie et rappelle celle de sa mère.

Persuadé que "Les Ames mortes" signent en fait sa perdition, il tentera d'en brûler le manuscrit dont seule la première partie et les premières pages de la seconde nous sont restées intactes.

Il meurt, le 21 février 1852, de tuberculose et persuadé de son manque absolu de talent.

Quelques années plus tard, Dostoievski, lui rendant hommage, déclarera : "Nous sortons tous du Manteau* de Gogol."

* : titre d'une célèbre nouvelle du romancier.

vendredi, novembre 7 2008

19 Mars 1950 : Edgar Rice Burroughs

19 mars 1950, Encino: décès d'Edgar Rice Burroughs, romancier.

Auteur prolifique, Rice Burroughs n'est, de son propre avis, entré en littérature que pour y gagner un maximum d'argent.

Aussi se consacre-t-il dès le départ à des nouvelles et à des romans vendus aux pulps américains.

Il fera de tout : romans historiques, westerns et, bien sûr, fantastique et S.F., deux genres qu'il mélange allègrement.

Rice Burroughs est évidemment le "père" de Tarzan, dont le premier volume paraît après la Grande guerre.

Très vite, l'écrivain comprend tout le parti commercial qu'il y a à tirer de ce succès au niveau de ce que l'on appelle aujourd'hui les produits dérivés.

Sans oublier les adaptations cinématographiques : Burroughs tient à participer aux scénarios et le fait savoir aux pontes de la MGM qui sont les premiers à récupérer Tarzan.

Des romans aux films, le personnage évolue, très souvent à mille lieues de l'original. Des personnages, des situations inconnus dans les romans apparaissent dans les films et s'y installent, se substituant peu à peu aux créations originelles.

Rice Burroughs a également imaginé un monde souterrain, le continent de Pellucidar préservé à l'intérieur même du noyau terrestre et où vit une population pré-historique.

Le "Cycle de Pellucidar" descend d'aileurs en droite ligne du "Monde Perdu" de Conan Doyle et l'influence de Jules Verne y est aussi sensible.

Par le style, Rice Burroughs est absolument banal. Ses intrigues sont même assez répétitives mais il possède un véritable génie pour imaginer créatures incroyables et circonstances tout aussi étranges, souvent invraisemblables mais couramment acceptées et recherchées dans l'univers de l'Anticipation.

Lui-même a inspiré nombre de doublons, tel "Akim" par exemple, qui ont enchanté quelques générations d'amateurs de BD, bonne ou moins bonne. ;o)

mercredi, novembre 5 2008

18 Mars 1874 : Jérôme Tharaud

18 mars 1874, Saint-Junien, (Haute-Vienne) : naissance d'Ernest Tharaud, qui prendra comme nom de plume celui de Jérôme Tharaud, Prix Goncourt 1906 avec son frère, Jean (Charles) Tharaud.

Si l'on évoque la vie et l'oeuvre de Jérôme Tharaud, on se doit en effet d'évoquer son frère, Jean, avec lequel il écrivit tous ses romans.

Jérôme se chargeait du premier jet et Jean, de la mise au point finale.

Influencés par Charles Péguy, qui leur donna d'ailleurs leurs prénoms de plume, les deux frères ont constitué une oeuvre représentatrice de leur génération mais qui, malheureusement, est fortement datée.

Leurs nombreux voyages au Moyen-Orient, notamment en Iran, et en Palestine, leur ont permis de dépeindre somptueusement les pays visités tout en continuant à les voir par la lorgnette strictement occidentale.

Il est cependant trop facile de chercher à les convaincre aujourd'hui de racisme : autant, dans ce cas, affirmer que César est raciste lorsqu'il évoque ceux qu'il nomme "les Barbares."

Jérôme fut, quant à lui, secrétaire particulier de Maurice Barrès.

En 1906, leur roman "Dingley, l'Illustre écrivain" obtient le Prix Goncourt, alors presque tout neuf. Il faut signaler que le roman était paru en 1902.

Il s'agit d'une critique de Kipling et de l'Impérialisme anglais, dans une optique d'époque "politiquement correcte."

Jérôme Tharaud est décédé le 28 janvier 1953. Il avait été élu à l'Académie française en 1938, ce qui avait causé quelques problèmes aux Immortels puisque l'oeuvre pour laquelle on l'élisait avait été pour moitié réalisée par son frère, Jean. Celui-ci devra attendre 1946 pour rejoindre son aîné sous la Coupole. ;o)

mardi, novembre 4 2008

17 Mars 1926 : Siegfried Lenz

17 mars 1926, Cologne : naissance de Siegfried Lenz, journaliste et romancier.

Fils d'un officier des Douanes, le jeune Siegfried est inscrit au Parti nazi en juillet 1943 et incorporé à la marine allemande.

Mais il déserte dès qu'il le peut et se cache au Danemark où la défaite allemande de 1945 le verra fait prisonnier par les troupes d'occupation.

Très vite libéré, il devient journaliste à "Die Welt" et, au bout de quelques années, se met à écrire.

Assez mal connu dans notre pays, il mérite bien mieux que cette indifférence puisqu'il est entre autres l'auteur de "La Leçon d'Allemand," superbe roman où l'on voit le fils d'un policier allemand se rebeller contre l'autorité nazie, ce qui lui vaut la maison de correction.

Auteur sensible, intelligent, Siegried Lenz cherche ainsi dans ses oeuvres à exorciser ce qui lui fut imposé dans son enfance.

Sans sombrer dans les effets pervers d'une repentance qui ne le concerne pas, il recentre le débat sur le sens du devoir et sur ce qu'il nous impose - ce qui, parfois, s'appelle désobéissance.

Un auteur à découvrir car l'un des plus intéressants de sa génération. ;o)

lundi, novembre 3 2008

16 Mars 1634 : Mme de La Fayette

16 mars 1634, Paris : naissance de Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse de La Fayette, mémorialiste et romancière.

Sa famille était protégée par le cardinal de Richelieu. Son père, qui mourut alors qu'elle n'avait que quinze ans, était écuyer du roi Louis XIII et sa mère servait la duchesse d'Aiguillon. Marie-Madeleine elle-même deviendra par la suite dame d'honneur d'Anne d'Autriche.

Ménage, qui lui servait de précepteur, l'introduisit dans les salons littéraires et mondains de l'époque, dont celui de Mme de Rambouillet. C'est là qu'elle subit l'influence inévitable du courant précieux dont elle devait cependant se détacher et qu'on ne retrouve pas dans ses livres.

Son premier roman paraît en 1662 mais c'est "La Princesse de Clèves", sorti anonymement dix-huit ans plus tard, qui lui apportera la renommée.

Sur une trame historique - l'action se situe en 1558, à la cour de Henri II - Mme de La Fayette brosse une analyse extrémement poussée des sentiments amoureux et des passions qu'ils inspirent en leur opposant le sens du devoir et les obligations de la vertu.

Pour les femmes, bien entendu car tant le duc de Nemours, qu'aime l'héroïne, que le père de celle-ci, le vidame de Chartres, jouissent en paix de la liberté de moeurs du temps.

D'une construction radicalement différente de celle observée dans les ouvrages contemporains, "La Princesse de Clèves" est considéré comme le premier roman moderne de notre littérature. Cette opinion ne fait pas cependant l'unanimité.

Mme de La Fayette fut aussi une biographe - une historiographe, comme on disait alors - et rédigea entre autres une "Vie d'Henriette d'Angleterre", qui ne parut qu'après sa mort, qui survint en 1693. ;o)__

       
          Mme de La Fayette, dans les dernières années de sa vie

dimanche, novembre 2 2008

15 Mars 1895 : Yamata Kikou

15 mars 1895, Lyon: naissance de Yamata Kikou, nouvelliste et romancière.

Son père était le consul du Japon à Lyon et avait épousé une Française, union mixte qui permit à Kikou de posséder parfaitement les deux langues même si, dans ses écrits, elle privilégia l'expression francophone.

Ce fut dans les années vingt qu'elle fit son entrée dans les milieux littéraires parisiens et son premier roman à succès, "Masako", date d'ailleurs de 1926.

L'intrigue conte l'histoire de la jeune Masako, Japonaise émancipée, qui veut épouser l'homme qu'elle aime - et qui y parvient.

Un peu "fleur bleue" parfois, l'oeuvre assez importante de Yamata Kikou, tant en nouvelles qu'en romans, s'attache à présenter aux Occidentaux une idée du Japon et des Japonais bien plus exacte que celle distillée par les romans de Pierre Loti.

La romancière, bien évidemment, y aborde surtout le statut de la femme japonaise ainsi que l'importante évolution qui fut la sienne, de la fin du XIXème siècle, avec l'ère Meiji, aux années soixante du XXème.

Son roman le plus célèbre, "La Dame de Beauté", date de 1953 et provoqua l'enthousiasme d'Henry Miller.

Yamata Kikou est aussi connue pour être la pionnière de l'ibikita(art floral japonais) en France. Elle a d'ailleurs consacré certains de ses livres à cet art séculaire japonais.

Elle devait mourir à Genève, le 12 mars 1975.

Clair et simple, dédaigneux des clichés exotiques, son style se laisse lire avec d'autant plus de facilité qu'elle maîtrise l'art du récit et sait passionner son lecteur. ;o)

samedi, novembre 1 2008

14 Mars 1869 : Algernon Blackwood

14 mars 1869, Shooter's Hill, Kent : naissance d'Algernon Blackwood, nouvelliste et essayiste.

Né dans une famille aisée établie près de Londres, il suivit le cursus scolaire habituel en Grande-Bretagne mais s'éparpilla par la suite dans nombre de petits boulots, dont celui de vendeur de journaux.

Amoureux des mots et passionné par l'ésotérisme, il consacrera l'essentiel de ses écrits à cette double cause.

Ce qui a valu à la littérature fantastique anglo-saxonne quelques unes de ses meilleures nouvelles (Blackwood en écrivit une quarantaine), à vrai assez éloignées du gore et qui mettent surtout l'accent sur la suggestion en laissant au lecteur le plaisir d'imaginer ce qu'il veut.

Lovecraft considérait que la nouvelle "The Willows", où des campeurs ont le malheur de s'endormir une nuit sur un lieu ouvrant sur une dimension inconnue, constituait le chef-d'oeuvre de cet écrivain qu'il révérait au même titre que Hodgson et Machen.

A la suite de Hodgson et de son Carnacki, Blackwood créa lui aussi un "détective de l'occulte", nommé John Silence, dont les méthodes sont un savant mélange entre des procédés strictement scientifiques et des pratiques de magie ancienne.

Son oeuvre recèle encore quelques romans pour la jeunesse et une théorie d'essais, hélas ! non encore traduits dans notre langue.

Même si les adeptes de Stephen King ou de Clive Barker risquent de ne pas trouver chez Blackwood leur ration de sang et d'horreur un peu primaire, ils auraient cependant tort de faire l'impasse sur cet auteur élégant, raffiné et insidieux, qui distille la peur en suggérant sans cesse l'existence de mondes qui réclament une part de leur esprit à ceux désirant y être admis.

Algernon Blackwood mourut en 1951. ;o)

vendredi, octobre 31 2008

13 Mars 1711 : Nicolas Boileau

13 mars 1711, Paris: décès de Nicolas Boileau, parfois dit aussi Boileau-Despréaux, poète et critique.

Il naît dans la bourgeoisie aisée puisque son père, Gilles Boileau, exerçait la charge de greffier au Parlement.

Lui-même, après de brillantes études entamées, il est vrai, avec un retard dû à sa santé fragile, deviendra avocat.

Mais il ne se sent guère de sympathie pour cette profession et, au grand dam de sa famille, la quitte très tôt, afin de mieux se consacrer aux lettres.

Ses premiers textes importants sont les "Satires" qui commencent à paraître en 1660 et qui trouveront un adversaire virulent en la personne de l'abbé Cotin.

Elevé à la grande école des poètes antiques, Boileau manie le vers avec une sûreté diabolique et un sens de la formule absolument unique.

Il se pose très vite en adversaire résolu du courant "précieux" de l'époque, auquel il préfère Molière et Corneille avant d'encenser Jean Racine.

Ses "Epîtres" sont en ce sens un recueil précieux de conseils sur l'art d'écrire que plus d'un pseudo-auteur contemporain gagnerait à approfondir ... ;o)

Pourtant, dans la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, c'est pour les premiers que Boileau s'engage, posant ainsi les premières bases du classicisme qui va régner sur le Grand Siècle.

Bien en cour, il devient, avec Racine, l'un des historiographe du Roi-Soleil mais, sur la fin de sa vie, prend prétexte de sa santé pour mettre un peu d'espace entre Versailles et lui-même.

Au-delà les siècles et le mépris du XVIIIème, son style, fin, concis, pointu, souvent étincelant d'ironie, a conservé toute sa saveur. Il convient de le savourer comme un mets d'une qualité rare. ;o)

jeudi, octobre 30 2008

12 Mars 1920 : Françoise d'Eaubonne

12 mars 1920, Toulouse : naissance de Françoise d'Eaubonne, essayiste et romancière.

Elle était fille d'un membre du Sillon aux tendances anarchistes et d'une opposante espagnole carliste.

Son enfance fut endeuillée par la mauvaise santé de son père, qui avait été gazé dans les tranchées, puis par les débuts de la Guerre civile espagnole et enfin par l'entrée des Allemands sur le territoire français.

Si elle fut un temps membre du PCF, cette indépendante-née ne pouvait manquer d'abandonner les rangs d'un parti qui, en 1949, fustigea la parution du "Deuxième sexe" de Beauvoir avec presque autant de haine qu'un François Mauriac.

Proche du courant dit "de gauche", Françoise d'Eaubonne reste une franc-tireuse, très attachée au féminisme et qui participera, dans les années soixante-dix, à la création du mouvement écoféministe, lequel établit le parallèle entre l'oppression qui est exercée sur les femmes et le non-respect de la Nature.

En 1971, elle sera également co-fondatrice de la SHAR, Société Homosexuelle d'Action Révolutionnaire.

Son premier roman, "Comme un vol de gerfauts", qui reçut en 1947 le Prix des Lecteurs, lança les Editions Julliard.

Elle a également écrit nombre d'essais sur la femme et la condition qui lui est faite, des pamphlets, des biographies (dont celle de Mme de Staël) et enfin quelques romans de S.F. dont le très connu "Echiquier du Temps."

Françoise d'Eaubonne nous a quittés en 2005. ;o)

mercredi, octobre 29 2008

11 Mars 1972 : Fredric Brown

11 mars 1972, Tucson, Arizona : décès de Fredric Brown, nouvelliste et romancier.

Orphelin de mère à 14 ans et de père un an plus tard, il a tout juste 16 ans quand il lui faut gagner sa vie.

Il sera employé de cirque, pigiste et même détective privé avant de se tourner vers l'écriture en 1938.

Brown visite d'abord le polar mais, en 1941, s'attaque à la S. F. avec sa première nouvelle qui, bien entendu, est publiée dans un pulp.

Dans les deux genres, pourtant fondamentalement si différents, il privilégie les histoires courtes et percutantes, aux chutes absolument ébouriffantes et où l'humour tourne souvent au noir.

Parmi ses oeuvres les plus connues, on citera "Martiens go home !" où les Martiens appellent chaque humain de sexe mâle "Toto" et chaque femme "Chouquette" et ne connaissent pas de plus grand bonheur que de révéler à tout un chacun les petits et les grands secrets d'autrui.

Mais aussi "Fantômes et Farfafouilles", "Une Etoile m'a dit" (recueils de nouvelles) et, côté polars teintés de fantastique, "La Nuit du Jabberwock."

Comme on pouvait s'y attendre, Fredric Brown était un grand admirateur de ce roi du non-sense que fut Lewis Carroll.

Nouvelliste prolifique, Brown cessa cependant d'écrire dans les années soixante, victime d'un emphysème épuisant encore aggravé par son alcoolisme.

Pour mémoire, il était né le 29 octobre 1906, à Cincinnati, dans l'Ohio.

Jusqu'ici, ni le polar, ni la S.F., ni le fantastique n'ont retrouvé son égal : Brown et son génie de la chute étaient uniques. ;o)

lundi, octobre 27 2008

10 Mars 1920 : Boris Vian

10 mars 1920, Ville-d'Avray : naissance de Boris Vian, poète, parolier, romancier et musicien.

D'un rhumatisme articulaire qui l'affligea dans son enfance, il devait conserver une fragilité cardiaque qui fut d'ailleurs à l'origine de sa mort précoce, à l'âge de trente-neuf ans.

En 1946, il fait paraître son premier roman, qui se verra interdire trois ans plus tard pour outrage aux bonnes moeurs et connaîtra un succès de scandale.

Il s'agit de "J'Irai cracher sur vos tombes" que Vian présente à son éditeur comme une traduction de l'oeuvre d'un certain Vernon Sullivan.

C'est sous ce pseudonyme américain que Vian publiera ses premiers ouvrages, dans le style du roman noir, si en vogue en cet après-guerre.

Ces romans-là lui permettent de vivre relativement bien et surtout d'écrire des oeuvres qui, celles-là, paraîtront sous son vrai nom - les seules qu'il semble avoir considérées comme importantes.

On citera pour mémoire "L'Ecume des Jours" ou "L'Arrache-Coeur", romans dans lesquels la poésie rencontre l'absurde et l'humour noir et où Vian recourt à une déconstruction du langage, un peu à la façon de Lewis Carroll - dont il traduisit entre autres le poème du Jabberwock.

Assez curieusement, Vian ne remporta pas vraiment le succès de son vivant si ce n'est, peut-être, dans ses romans "alimentaires" et dans ses textes de chansons.

La fin des années 60 et le début des années 70 assistent en revanche à une revalorisation de son oeuvre.

Il mourut de façon curieuse, dans l'ambulance qui l'emportait loin de la salle de cinéma où il assistait à la première du film éponyme tiré de son premier succès - et dont il renia jusqu'au bout l'adaptation.

Cela se passait le 23 juin 1959, à Paris : la maladie cardiaque de Vian venait d'avoir raison de lui.

samedi, octobre 25 2008

9 Mars 1918 : Mickey Spillane

9 mars 1918, Brooklyn, New-York : naissance de Franck Morrison Spillane, dit Mickey Spillane, romancier.

Il grandit dans les quartiers populaires d'Elizabeth, une petite ville du New-Jersey et, vaille que vaille, atteint la fac de Droit. Mais il laisse bientôt tout tomber pour se consacrer à l'écriture de scenarii de BD.

Survient la Seconde guerre mondiale qui le voit s'engager dans l'aviation. Démobilisé, il travaille un temps au cirque Barnum puis avec le FBI.

Enfin, en 1947, il fait paraître "I the Jury"(en français : "J'aurai ta Peau"), où, pour la première fois, le lecteur se trouve confronté à Mike Hammer, privé ultra-macho et assez réactionnaire, violent et justicier, qui n'hésite pas à "nettoyer" en personne les endroits que la Justice ne peut - ou ne veut - atteindre.

Après six romans de la même eau, dont le célèbre "Kiss me deadly" que Robert Aldrich adaptera à l'écran, Spillane se convertit (provisoirement) à la foi des Témoins de Jéhovah et part la répandre jusqu'en 1961.

A cette date en effet, il est repris d'une fièvre écriveuse et il se remet aux aventures de Mike Hammer qui, lui, n'a absolument pas changé et boit toujours autant tout en draguant et en jouant de la mitraillette.

A un journaliste qui lui demandait : "Pourquoi Hammer ?" (qui signifie "marteau" en anglais), Spillane - qui adorait en rajouter dans les interviews - répondit aimablement : "Parce que je suis convaincu que tout être humain rêve d'être un marteau pour taper sur son prochain."

Si Mike Hammer est l'enfant le plus connu de Spillane, il faut rappeler qu'il créa également un personnage d'espion et écrivit aussi des romans sans personnages récurrents.

Même s'il est de bon ton de reprocher à Spillane - qui est mort à 88 ans, en juillet 2006 - ses conceptions parfois assez primaires de la société, on ne saurait nier l'énorme influence qu'il a eue sur le roman noir, notamment sur le maître actuel du genre : James Ellroy.

A noter que, en tous cas officiellement, Mickey Spillane affecta toujours de se considérer non comme un écrivain mais comme un "rédacteur" que seul l'argent intéressait. ;o)

vendredi, octobre 24 2008

8 Mars 1859 : Kenneth Grahame

8 mars 1859, Edimbourg : naissance de Kenneth Grahame, romancier.

A la mort de ses parents, il est recueilli par sa grand-mère qui l'élèvera en Angleterre.

Il fait de bonnes études mais, faute de moyens suffisants, prend un poste d'employé à la Banque d'Angleterre.

Il y fera carrière et, quand il prendra sa retraite, au début du XXème siècle, il aura atteint un certain degré au sein de la hiérarchie interne de cet antique organisme.

Ses premiers écrits, essentiellement autobiographiques, s'intitulent "The Golden Age" et paraissent en 1893.

Il complètera cette oeuvre par d'autres souvenirs sur son enfance mais son grand succès, celui qui lui donnera la célébrité, est un roman pour enfants appelé à devenir un classique et intitulé : "Le Vent dans les Saules".

Le livre sort en 1908 et conte l'histoire de Rat et Mole qui ont fort à faire pour empêcher Toad of Toadhall de sombrer dans une manie obsessionnelle qui prend tour à tour pour support l'idée d'un voyage, puis celle de l'expérimentation de nouvelles voitures.

Les personnages sont tous de petits animaux vivant près d'une rivière mais le héros central, le crapaud Toad, bon vivant, chaleureux et excessif, impulsif et plus têtu qu'une mule, constitue en fait une espèce de double du propre fils de Grahame, Alistair.

Né à demi aveugle et affligé d'une santé délicate, Alistair dut à son tempérament maladif de développer une personnalité qu'on appellerait aujourd'hui "à problèmes."

"Le Vent dans les Saules" représente donc également une tentative d'exorcisme pour faire comprendre à l'enfant que, malgré tout, il avait en lui un potentiel certain, qu'il lui fallait tenir à l'abri de toute idée auto-destructrice.

Hélas ! A l'âge de vingt ans, alors qu'il était à l'université, le jeune homme choisit de mettre fin à ses jours en se jetant sous une rame de métro. Par égard pour la douleur du père, cette mort fut classée comme un accident.

Kenneth Grahame, lui, mourut le 6 juin 1932.

jeudi, octobre 23 2008

7 Mars 1909 : Léo Malet

7 mars 1909, Montpellier : naissance de Léo Malet, romancier.

Le futur papa de Nestor Burma s'essaya à la littérature policière en parodiant tout d'abord, dans les années trente, les archétypes anglo-saxons.

Proche des Surréalistes, Malet s'en détache progressivement pour rejoindre un temps les trotskystes.

Mais il reviendra bientôt à ses premières amours libertaires, celles qui, d'ailleurs, lui conviennent le mieux.

Et puis, en pleine Occupation, lui vient l'idée d'un roman qu'il appellera "120, rue de la Gare", et dans lequel apparaît pour la première fois ce héros auquel il donna le nom de Burma en hommage à la première phrase du roman où Sax Rohmer créa Fu Manchu.

La phrase était : "Smith ! Nayland Smith ! ... de Burma !" et avait fortement frappé l'imagination de Malet adolescent.

Privé anti-conformiste, fondateur de l'agence Fiat Lux, Nestor Burma animera par la suite l'éblouissante série des "Nouveaux Mystères de Paris."

Evidemment, nous sommes loin du roman social d'Eugène Sue mais l'ambiance des différents quartiers de la capitale est magnifiquement restituée.

Chaque roman tourne autour d'un ou de plusieurs meurtres qui sont commis dans un même arrondissement.

Parfois faibles ("Le cadavre du Parc Monceau"), ces "Nouveaux mystères de Paris" sont le plus souvent extraordinaires d'humour et de noirceur ("M'as-tu vu en cadavre ?")

Le style de Malet, vivant, fluide, mêle argot et imparfaits du subjonctif avec un aplomb et un naturel rares qui ne peuvent tous deux que réjouir le lecteur fin gourmet.

Léo Malet nous a quittés le 3 mars 1996.

Voyez ici sa très complète bibliographie où l'on découvre, entre autres, des romans de cape et d'épée.

mercredi, octobre 22 2008

6 Mars 1619 : Cyrano de Bergerac

6 mars 1619, Paris : naissance de Hercule Savinien Cyrano, dit Cyrano de Bergerac, poète, homme de lettres et libre-penseur.

Fils d'Abel Cyrano, sieur de Mauvières, et d'Espérance Béranger, fille d'un conseiller au Parlement de Paris, Hercule Savinien n'ajoutera "de Bergerac" à son patronyme qu'aux environs de 1638.

Il semble avoir présenté une tendance certaine à l'homosexualité. Sa première oeuvre revendiquée fut d'ailleurs écrite pour celui qui passe pour l'un de ses amants : Charles Coypeau d'Assoucy. Il s'agit du "Jugement de Paris" qui commence superbement par "Au sot lecteur et non au sage ...

Les "mazarinades" dans lesquelles se compromit Cyrano sont aussi assez connues, notamment la seule qui fut écrite en vers : "Le Ministre d'Etat flambé."

Son insolence n'empêcha pas le poète d'abandonner le parti des Frondeurs pour intégrer celui d'un Mazarin au reste peu rancunier et surtout celui de la Reine-Mère Anne d'Autriche et de son fils, Louis XIV.

Cyrano a également écrit quelques pièces de théâtre dont la première, "Le Pédant Joué", est intégralement en prose et ne connut guère de succès tant elle parut outrancière - et nombre de ses personnages l'étaient, en effet - aux contemporains.

Mais bien entendu, Cyrano de Bergerac, c'est avant tout l'"Histoire comique des Etats et des Empires de la Lune", en ligne sur Gallica, que l'écrivain commença à rédiger vers 1650 mais qui ne parut que deux ans après son décès, survenu à Sannois en 1655.

Il y imagine une civilisation sélénite évidemment en parfaite opposition avec la civilisation terrestre et bien choquante (surtout au XVIIème siècle) par beaucoup de coutumes.

Pour certains, ce roman représente l'ancêtre du livre d'anticipation en France.

A noter que Cyrano entendait le poursuivre par une "Histoire Comique des Etats et des Empires du Soleil" qui voyait le héros du livre précédent revenir sur Terre où, poursuivi pour faits de sorcellerie, il était contraint de s'enfuir et de se propulser cette fois-ci en direction du soleil.

La mort de l'écrivain, des suites vraisemblables de la syphilis, laissa ce dernier manuscrit inachevé, de même que le traité de physique qu'il préparait.

A noter que Philip-José Farmer a rendu hommage à Cyrano de Bergerac en faisant de lui l'un des héros de sa série S.F : "Le Fleuve de l'Eternité." ;o)

mardi, octobre 21 2008

5 Mars 1952 : Robin Hobb

5 mars 1952, Californie: naissance de Margaret Lindholm, dite Robin Hobb, nouvelliste et romancière.

C'est sous le pseudonyme de Megan Lindholm qu'elle commence à faire paraître ses premiers textes, essentiellement de la fantasy et de la S.F.

Solides, bien construits, ces romans, bien qu'appréciés par les amateurs, ne bénéficient cependant pas de ventes exceptionnelles.

Jusqu'au jour où, en 1995, l'auteur propose à son éditeur le premier volume de "The Farseer Trilogy : "The Assassin's Apprentice."

Le ton de ce nouvel ouvrage et le travail accompli par la romancière y sont si différents que l'éditeur lui demande de le faire paraître sous un nouveau pseudonyme qui marquera bien la rupture avec l'oeuvre de Megan Lindholm.

C'est ainsi que naissent Robin Hobb et ... Fitz Chevalerie.

Aux antipodes de l'oeuvre de Tolkien, Hobb adopte un style simple, clair, où tout lecteur peut se retrouver, ainsi que des personnages qui, au tout début de la série, ne ressemblent en fait qu'à des héros d'un Moyen-Age un peu décalé, sans plus.

Mais, avec une ou deux allusions qui vont croissant, la magie et l'étrange s'installent peu à peu.

Encore la magie de Hobb est-elle spéciale et ne passe-t-elle pas par des animaux ou des objets magiques.

Elle est de deux sortes : l'Art, ou magie reconnue et acceptée, mais qui demande énormément d'énergie - et beaucoup de soi, littéralement - à celui qui la pratique. Puis, le Vif, se rapportant au lien que certains peuvent établir avec les animaux.

Au centre de cet univers, un jeune homme, fils bâtard d'un prince qui a dû abdiquer quand l'existence de ce fils, Fitz, a été révélée. Pour des raisons bien trop longues à expliquer ici, Fitz devient l'Assassin royal. Mais le lecteur devra conserver en mémoire que, chez Hobb, le Mal n'est jamais représenté par un seul personnage, d'une noirceur rare mais assez manichéenne.

A ce premier cycle, succède celui de "The Liveship Traders" ("Les Aventuriers de la Mer") avant que, en 2002, Robin Hobb, probablement à la demande de son éditeur, ne remette la table avec une nouvelle série ayant Fitz pour héros central.

Depuis 1995, le succès de cette saga ne se dément pas. Mais ce qui constitue son aspect peut-être le plus intéressant, c'est que son auteur est parvenu à renouveler le genre de la Fantasy médiévale tout en en reprenant les poncifs, qu'elle contourne avec une sorte de génie.

Si vous êtes amateur, n'hésitez plus et lisez Robin Hobb. ;o)

lundi, octobre 20 2008

Arishima Takeo (1878)

4 mars 1878, Tôkyô : naissance d'Arishima Takeo, journaliste, nouvelliste et romancier.

Fils d'un ancien samouraï reconverti en fonctionnaire du Ministère des Finances, il fut inscrit dès ses quatre ans dans une école missionnaire de Yokohama.

A dix ans, il intègre la Prépa de la prestigieuse école Gukushuin de Tôkyô d'où il sort, neuf ans plus tard, pour rentrer à la Fac d'Agriculture de Sapporo (aujourd'hui Hokkaïdo.)

C'est au cours de ses études universitaires qu'il se livre à une première tentative de suicide en compagnie de son camarade, Morimoto Kokishi.

Suite à cette tentative, il entre en contact avec Uchimura Kanzo, chef de file d'un mouvement d'écrivains japonais à vocation évangélique, et se convertit lui-même au christianisme en 1901.

Ses études terminées à Sapporo, il se rend à Harvard pour y perfectionner son anglais. Une grande partie du "Journal" qu'il ne cessera de tenir tout au long de sa vie - et qui constitue l'un des pans majeurs de son oeuvre - évoquera ses exépériences aux Etats-Unis.

De retour au Japon en 1907, il y débarque, porteur de réserves nouvelles envers la religion qu'il vient d'embrasser. Sur le plan strictement littéraire, ses maîtres s'appellent désormais Walt Whitman et Henrik Ibsen. Par l'entremise de son frère, il se lie avec un petit groupe de jeunes écrivains issus eux aussi du Gukushuin, dont Shiga Nagowa.

Enfin, en 1909, il fait paraître son premier roman, actuellement édité chez Pic quier sous le titre "Les Jours de Yôkô." Par sa précision implacable dans les détails ainsi que par les préoccupations évoquées, ce roman préfigure de façon frappante l'oeuvre de D. H. Lawrence en Grande- Bretagne.

En 1922, Arishima, qui est veuf, devient l'amant de Hatano Akiko, éditrice à la célèbre revue Fujin Koron. Mais la jeune femme est mariée et, lorsque son époux a vent de la liaison, les deux amants décident de mettre fin à leurs jours.

Ce qu'ils font, le 9 juin 1923, à Karuizawa, en recourant à la pendaison. Leurs corps ne seront retrouvés qu'un mois plus tard.

Peu lu de son vivant, Arishima connut une célébrité posthume essentiellement grâce à son "Journal" qui doit bien compter une vingtaine de volumes.

A noter qu'il était le frère d'Arishima Ikuma, lui-même écrivain et peintre. ;o)

    

dimanche, septembre 28 2008

3 Mars 1863 : Arthur Machen

3 mars 1863, Caerneon, Newport, Pays-de-Galles : naissance de Arthur Llewellyn Jones-Machen, dit Arthur Machen, traducteur, nouvelliste et romancier.

Fils d'un pasteur anglican, Arthur Machen reçut une solide éducation classique et se prépara à faire médecine. C'est après avoir échoué à l'examen d'entrée à la Faculté qu'il décida de rester à Londres et d'y vivre de sa plume.

Ses premières années dans la capitale britannique ne furent pas faciles mais, ayant déniché un petit travail de collation dans une bibliothèque, il put manger à sa faim et, surtout, entra en contact avec les écrits de Nicolas Flamel qui allaient le faire se passionner pour l'alchimie et l'occultisme.

Comme tous les Celtes, Machen portait en lui un fond naturellement mystique et tourné vers l'Au-delà. Il en donne un exemple hallucinant dès son premier roman, qui paraît en 1894 et fait scandale : "Le Grand Dieu Pan."

Le romancier imagine un médecin un peu fou qui, par une incision légère à la surface du cerveau d'une patiente qui lui doit tout, permet à cette dernière de "voir le Grand Pan" - en d'autres termes, de saisir notre univers dans sa totalité.

Suite à cela, la jeune femme devient folle et accouche d'un enfant conçu avec une entité qualifiée de démoniaque dans le roman ...

Qu'il s'agisse de "La Pyramide de Feu" ou du "Cachet Noir", le reste de l'oeuvre d'Arthur Machen est toujours pareillement marquée au coin d'une horreur indicible qui fascinera Lovecraft dont il fut, avec William Hope Hodgson, la référence majeure.

En fait, l'influence de l'oeuvre de Machen - oeuvre pourtant assez modeste par sa quantité - s'étend de nos jours jusqu'à Peter Straub dont le "Ghost Story", vibrant hommage aux grands maîtres de l'Epouvante, comporte une femme fatale quelque peu semblable à la sombre héroïne du "Grand Dieu Pan."

Simple et précis, d'une grande élégance, le style de Machen suggère et ne montre jamais. Cette technique, qui laisse toute latitude au lecteur, accroît singulièrement la terreur distillée par ses récits.

Avec Bram Stoker, Arthur Machen fut initié à la célèbre "Golden Dawn." Il mourut en 1947. ;o)

  

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