Par woland le mardi, septembre 25 2007, 13:12 Un ami de Nota Bene, qui souhaite vivement devenir orthophoniste, vient de déposer sur mon forum ce billet que je m'empresse, avec son accord, de reproduire ici afin qu'il trouve une meilleure audience :


Bonjour ! Je viens parler ici des concours que je passe depuis quatre ans parce que je suis scandalisé et indigné...

- Le concours n'est pas national, donc les mêmes personnes passent plusieurs concours, et comme rien n'est sûr, beaucoup s'inscrivent en Belgique pour multiplier leur chances d'entrer dans ce milieu "ouvert et humain"... on se retrouve donc, à chaque concours, avec plus de 2000 personnes (souvent les mêmes) pour très peu de places...

Le principe même du concours est déjà absurde. Mais ça, je le savais.

Seulement, depuis quelque temps, le concours déjà absurde vire au grandguignolesque :

- Des erreurs dans les énoncés corrigées pendant les épreuves... Lors du dernier concours en date, celui de Lille, on a perdu cinq minutes sur une épreuve d'une demi-heure quand on nous a dit, parce que la grille de réponse ne se prêtait pas à ce genre de questions, d'éliminer, sur le premier QCM, "la question 3... en fait, la 1 et la 2, vous ne pouvez pas y répondre non plus... bon, on va enlever les question 1, 2, 3, 4, et 6 ! ...ah non, en fait on enlève les questions 1, 2, 3, 5, et 6 ! ...vous avez douze minutes en plus ! ...ah ben non, en fait, l'horaire initial devra être respecté" !

Y'en a que ça énerve, hein ! J'ai des amies qui surveillaient le concours : dans une salle, y'en a une qui a failli pleurer... Sympathique, hein ?

Ca fait légèrement "foutage de gueule"... Quand on sait que certains ne font que préparer les concours depuis deux ou trois ans (ce que je faisais avant de partir en arts du spectacle), et qu'on se retrouve avec ça...

- Des promos ne sont pas remplies, dans certaines écoles ! Hé oui ! Comme les listes d'attente sont relativement courtes dans les petites écoles (20 places...), et qu'il y a plus de désistement que d'inscriptions, on se retrouve avec 4 personnes en moins dans une promo. Tout ceci parce que les résultats de plusieurs concours tombent après les concours suivants. Par exemple on passe le concours de Bezançon en mars, celui de Paris en mai... on passe l'oral de Bezançon avant les résultats de l'écrit de Paris, et les chanceux se retrouvent avec deux concours obtenus en juin. Les inscriptions de Bezançon sont alors finies. Souvent, on préfère Paris. On se désiste de Bezançon et on se retrouve avec une promo de 16 au lieu de 20.

Cette année, les promos de Montpellier et de Bezançon ne sont pas pleines ! et ça arrive tous les ans.

- Le scandale le plus important est arrivé tout récemment : Deux étudiantes ont obtenu le concours de Toulouse (sûrement après plusieurs essais) ; l'une d'elle s'est désinscrite de Belgique où elle avait une place ; elles se sont inscrites à Toulouse, ont commencé les cours, et un beau matin, elles ont été convoquées chez le directeur : "on s'est trompé dans nos quotas, on a pris deux étudiantes en trop. Veuillez rendre vos cartes d'étudiantes, au revoir ! Et au prochain concours, bisou bisou !!"

Donc, en résumé : le principe des concours est d'une absurdité désespérante, les concours en eux-mêmes sont parfois - de plus en plus souvent - très mal gérés, les étudiants sont sélectionnés n'importe comment, et les écoles elles-mêmes ne sont pas mieux que le reste.

Et tout ça, ça nous coûte des fortunes... et on a comme l'impression qu'ils tiennent notre avenir entre leurs mains et qu'ils en font ce qu'ils veulent.

Et comme on n'est rien, qu'on n'a aucun statut, ni aucun droit, que "le jury est souverain" (c'est écrit sur les convocations) et que les écoles aussi... éh bien on subit... on subit.

C'est délirant, hein ? Les gens ne savent pas tout ça...

Quand je dis à des amis que j'ai passé douze concours d'orthophonie et que je les ai tous ratés (de peu, j'suis pas fou, si j'avais été nul, j'aurais arrêté tout de suite), ça les fait rire, parce que c'est grotesque ! Mais qu'est-ce qu'on souffre, quand on se bloque dans les concours comme je l'ai fait pendant deux ans (révisions, stress, déprime, révisions, stress, déprime, jamais tranquille, pas de vie, révisions, stress, déprime...). Si je n'avais pas quitté le huis-clos des concours il y a un an, j'aurais fini par faire une dépression, c'est sûr ! Déjà l'an dernier, j'étais limite.

Alors quand je vois la façon dont on est traités par eux, ça me révolte. Mais sinon, moi, ça va... ;o)

Lorenzaccio a toujours le sourire mais tout de même ... Si vous le pouvez, faites tourner ce billet car l'orthophonie est une discipline vraiment importante, susceptible d'aider des milliers d'enfants dans leur scolarité et qui aide aussi certains adultes : elle mérite donc que les organismes publics ou non organisant les concours la prennent au sérieux ! A bon entendeur ! ;o)