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Jérôme Nodenot, auteur du blog " LE GALLICANAUTE DES NAINES
BRUNES ET NOIRES ", et auteur également, de plusieurs ouvrages,
dont "Marionnettes" , "La sagesse des Fouch" ,
"L'alphabet d'un paradoxe"... Ayant écouté l'un de mes 87
textes mis en voix, celui intitulé "Le mur de Facebook",
écrit à propos de ce texte :
"Vous
avez écouté le texte qui s'intitule "Le mur de Facebook"
? C'est court, et je l'ai trouvé très riche de sens.
Au
premier abord nous retrouvons la poésie, puis l'humour "pétaradant"
de Yugcib ; et, enfin, comme souvent, quand on creuse un peu, une
beauté profonde, "philosophique".
Quand
on parle sur Facebook, on le sait, on parle à un mur ; mais un mur
où il y a de vrais gens derrière.
Il
arrive parfois, nous dit Yugcib, que l'on parle à un mur pour rien :
celui de sa chambre, de son salon, etc. Cela lui arrive, ça m'arrive
aussi d'ailleurs, ça arrive peut-être à tout le monde : on parle
tout seul, quoi ! On parle à un mur. A travers ce mur, en rêve, on
parle à Dieu, à une femme aimée, à un ami, à un autre soi-même
; et la conversation est souvent très intime, très profonde, très
vraie ; stérile, certes, mais on ne peut plus satisfaisante pour
nous-même. Je le dis très mal et Yugcib le dit beaucoup mieux bien
sûr (il faut écouter ce texte !), mais il y a une vraie poésie
derrière cette intimité avec soi-même.
Alors,
de ce point de vue, Facebook, selon Yugcib (et comment montrer le
contraire), c'est une sorte de belle occasion ratée : parce qu'en
fait, hélas, c'est un lieu de clinquant, où l'on cherche à se
faire valoir plus qu'autre chose, sur lequel circulent tant de mots,
d'images superficiels et ineptes. Facebook, c'est la source, au fond,
d'un vrai défaut de communication "vraie" ; les gens
pourraient s'y épancher de manière très intime, très profonde, et
se rencontrer "vraiment" autour de ça. Le mur froid de
notre salon pourrait prendre "vraiment" vie, et ce n'est
pas le cas.
J'extrapole
un peu peut-être la pensée de Yugcib, mais c'est aussi le propre de
ses textes très souvent : nous faire méditer sur des sujets que
l'on aurait jamais abordés sans lui ! Et nous faire prendre
conscience surtout de la poésie qu'il peut y avoir en chacun de
nous, dans la mesure où cette sorte de frustration dont parle
Yugcib, nous la ressentons tous : ce décalage entre ce que l'on
parvient à se dire à soi-même, et qui a du mal à trouver écho
chez les autres (sur Facebook ou ailleurs)."
...
L'on m'a fait le reproche parfois, au sujet de mes "textes mis
en voix", qu'en tant qu'auteur lisant lui-même ses textes (et
les enregistrant), "que ce n'était pas une réussite" en
ce sens que je n'avais point la "diction appropriée", que
l'on y percevait trop l'émotion, un certain "manque de travail
de la voix", un "amateurisme" en quelque sorte... Et
que je pouvais être "bien meilleur" en fait, en écriture
(en présentation du texte écrit)...
J'avais
répondu, en gros, qu'à mon avis, les textes lus par exemple en
public, en salle, en salon, en lieu de rencontre littéraire... par
des comédiens professionnels, avec justement cette diction qui a
cours et qui fait référence (un ton on va dire de "comédien
professionnel"), que je les trouvais ces textes dits, ces
lectures faites en public... peu convaincants, peu émouvants, trop
"artificiels"... Je n'adhère pas à ce côté "pro",
ce côté comédien et théâtral dans les textes qu'on lit en
public... Et j'expliquai que j'avais à titre personnel, une
"approche" bien différente de ce que devrait être la
lecture d'un texte devant un public... Déjà, l'articulation (la
prononciation même des mots, des phrases, de manière à ce que le
texte soit réellement suivi, compris, ce qui n'est pas le cas bien
souvent lorsque le rythme est trop rapide, que des morceaux de phrase
sont quelque peu "escamotés" plus ou moins
intentionnellement afin de "créer un effet")...
Puis
le ton qui doit être à mon sens "naturel" (le plus
naturel possible), le ton, en somme, d'une "écriture parlée"
sans effet de scène, sans effet théâtral...
C'est
comme ça, comme je dis là, que je conçois que l'on lise un texte
...
Certes,
je reconnais certaines imperfections et m'efforce d'améliorer, de
travailler ma voix un peu plus)... Mais je tiens à demeurer dans ce
registre qui est le mien, même si c'est un registre qui "n'est
point d'école" (et ne fait pas recette auprès des "pros",
d'un certain public dit "averti" et habitué aux effets de
scène)...
J'ai
souvent envisagé de lire mes textes en public, notamment dans des
soirées poésie (petites manifestations locales d'une trentaine de
participants), ou même lors de réunions thématiques
d'associations... Mais après réflexion je me dis que le monde dans
lequel nous vivons, celui des gens que nous rencontrons
habituellement, celui de l'univers familial et donc de ses proches...
Ce monde n'a rien à voir par exemple avec le rebord de sa fenêtre
sur lequel on dépose des graines afin que viennent ces oiseaux
attendus qui aux alentours passent et repassent se posant au sol en
bas de la fenêtre ou dans le jardin...
Par
la fenêtre ouverte est-il seulement à mon sens, possible,
envisageable, de lancer de temps à autre quelques poignées de mots
tels des confettis, avec la conscience et l'acceptation en soi, de ce
qu'il y a d'aléatoire dans ce geste de lancer des poignées de
confettis...