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Ce que j'en pense :
L’auteur nous livre, sans fioritures ni superflus, son parcours de vingt années à la recherche de nobles causes à servir. Pour la défense du droit de l’homme, de l’enfant, des plus démunis, il nous livre sa rage de ne pouvoir abattre ces montagnes d’injustice et terrasser l’ennemi. Éternel insatisfait certes, mais comment ne pas adhérer à ce sentiment d’impuissance, alors qu’il est bridé, bâillonné dans sa volonté. Pour Jean-François Guilbaud, il ne s’agissait pas d’aller voir si l’herbe n’était pas plus verte ailleurs, mais plutôt de s’engager corps et âme au service de l’humanité. De quoi effectivement s’interroger sur le sérieux des ONG et la précarité du bénévolat.
Certains périples sont du domaine de l’impensable. Notamment dans ce train pour Lubumbashi au Congo. Un wagon infernal où ses voyageurs entassés risquent l’asphyxie, affamés, assoiffés, et ses clandestins en proie aux bastonnades des rançonneurs du peuple.
J’aurais tendance à croire que l’auteur n’est pas parti seul dans cette entreprise, son ange gardien devait l’accompagner pour lui avoir si souvent sauvé la mise et lui éviter, à plusieurs reprises, une mort certaine sur ces territoires où la vie est sans valeur. Dans les idéaux de partage et de justice qui l'animaient, ses actions ont souvent frisé l'inconscience, avec une bonne part d’audace et une bonne contribution du facteur chance. Infirmier, arracheur de dents, passeur et fossoyeur d’armes au service de Mandela, « combattant de l’ombre » il offre son aide sans relâche et au mépris du danger. Reconnaissance : jamais !
Remarquable cette annexe en fin de récit qui nous dévoile les « dix commandements » du travail clandestin et les plans de cache d’armes.
J’émettrais cependant une petite retenue dans mon engouement pour cette narration. À mon sens, certains passages auraient mérité d’être un peu plus développés.
Après la lecture de ce récit il m’est apparu un constat évident : Jean-François Guilbaud est un rescapé et nous avons beaucoup de chance de lire cette aventure pour le moins épique.
Un pan de vie qui ne doit en aucun cas rester secret. Le monde doit savoir, le monde ne doit pas ignorer ces guerriers humanitaires.

Un grand merci à Jean-François Guilbaud pour son émouvant témoignage qui m’aura permis, au-delà du récit, de découvrir l’homme qu’il est. Un être profondément humain, courageux et généreux.