Dans son essai intitulé ''Dieu, ou la Pierre philosophale du physicien'', publié sur le site Alexandrie Online, Janik Pilet, physicien et philosophe, tente de proposer une démarche logique - scientifique - conduisant à cette conclusion, rapidement - trop rapidement - résumée ici par : Dieu existe
, ou bien on est conduit à la conclusion qu'un être suprême existe
.
J'ai lu et relu cet ouvrage et en ai fait une critique un peu sévère sur le forum d'Alexandrie. Chacun peut s'y rendre en cliquant ici ou sur le titre dans la rubrique Liens
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. En dehors de l'écriture, que l'auteur a - il le concède lui-même - par trop négligée, ce livre m'a heurté par l'emploi à sens multiple que Janik Pilet fait du mot conscience. Il l'utilise 152 fois : au début, ce mot rapproche de ce qu'on pourrait appeler la perception
, il laisse entrer le lecteur dans le monde du sensoriel
. Puis, par sauts discrets mais infimes, il atteint le domaine plus intime de la conviction
, des croyances
.
J'en faisais donc le reproche à Janik Pilet, estimant qu'il y avait, dans l'emploi variable du sens d'un mot si fondamental dans son oeuvre, un truchement incompatible avec la démarche scientifique à laquelle il invite le lecteur. D'ailleurs, je ne pense pas que ce truchement fut volontaire et je me suis bien gardé d'y voir - et à fortiori de dénoncer - de la malhonnêteté.
Mais, considérant la réponse faite par Janik Pilet sur ce seul point - la réponse ci-après :
Je pensais avoir défini assez clairement pages 95 et 96 ce que j'entendais par le mot conscience, et m'en être ensuite tenu à cette définition qui permet une large généralisation non anthropomorphique.
- je lui ai promis de rassembler les notes que j'avais prises lors de ma seconde lecture et de les lui livrer. Ces notes; transcrites plus loin dans ce billet, démontrent, me semble-t-il et une fois de plus, que Janik Pilet se trompe et trompe le lecteur - sans même s'en douter, probablement :
- Il dit définir le mot conscience aux pages 95 et 96 mais il l'emploie, ce mot, dès la page 14, et de très nombreuses fois avant cette fameuse pages 95.
- A la page 95, il donne du mot conscience une définition
à tiroirs
, multiple, et laisse le lecteur deviner quel sens il convient de choisir à chaque fois qu'il le rencontre.
Voici en effet ce qu'il écrit, en guise de définition, page 95 :
Comment pourrions nous définir, d'une manière générale, ce qu'est une conscience ?
De mon point de vue, une conscience a trois caractéristiques qui la relient au temps :
- Une individualité, qui la situe, par définition, dans ce qui est pour elle le présent.
- Un pouvoir cognitif passif, qui consiste à percevoir, dans son présent bien sûr, des signaux en provenance d'événements extérieurs, qui deviennent ainsi des événements passés dont la mise en mémoire, éventuellement provisoire, est une modification de l'état de conscience.
- Un pouvoir de choix actif, qui est un libre arbitre qui lui permet d'agir d'une manière à priori imprévisible, dans le présent toujours, sur la suite des événements, c'est à dire sur l'avenir.
En réalité, le problème de la conscience, c'est bien le problème du choix.
Et voici donc les notes que j'ai prises au fil de la lecture, et qui m'ont laissé, quant au sens du mot conscience, à la devine
!