... Je ne suis pas, disons, "fondamentalement opposé" à l'écriture inclusive, née de la volonté de faire changer les mentalités sur l'égalité Femme/Homme dans le langage (et donc dans l'écriture)...

Toutefois, je ne suis pas d'accord (pas du tout, même) avec certaines règles nouvellement précisées, dont je donne ici quelques exemples d'application :

-"Ils font du cinéma" ("ils", bien sûr, sont les hommes ET les femmes sans distinction). Le fait de remplacer "ils" par "Elles et ils" ( Elles et ils font du cinéma) à priori, me convient, quoique l'on pourrait aussi dire et écrire "Ils et elles font du cinéma" (dans ce cas, mettre "ils" ou "elles" en premier ne me semble pas privilégier que ce soient des hommes plutôt que des femmes - ou des femmes plutôt que des hommes- qui font du cinéma).

-L'accord se faisant avec le sujet le plus proche du verbe :

"Les hommes et les femmes sont belles" : là il y a manifestement un illogisme de langage. (Si les femmes sont belles, les hommes sont comment alors?)

Dans ce cas, voici ce que je dirais ou écrirais : "Les hommes sont beaux et les femmes sont belles".

Autre cas : "l'armoire et le buffet sont poussiéreux" (buffet proche de sont-verbe- donc poussiéreux-adjectif qualificatif au masculin )... Mais "le buffet et l'armoire sont poussiéreuses" : buffet et armoire ne sont pas des êtres vivants mais des objets ; et en ce qui concerne les choses "non vivantes" (et donc à plus forte raison ne sont ni des hommes ni des femmes) je pense que la règle classique s'impose (pas d'écriture inclusive dans ce cas)... Donc on écrit comme le fait depuis toujours "le buffet et l'armoire sont poussiéreux" (ou encore " le citron et l'orange sont bons" -et non pas "le citron et l'orange sont bonnes" )...

-Utiliser un point milieu pour marquer le genre des mots :

Notamment (et pour l'essentiel dans le langage et l'écriture) en ce qui concerne les métiers, les professions : là, je ne suis pas d'accord avec la mise en place (nouvelle règle) du point au milieu ( la candidat.e, la professeur.e, les commerçant.e.s , les ambassadeur.rice.s )...

La logique naturelle du langage veut que, pour un métier, pour une profession (ce métier là ou un autre, cette profession là ou une autre) nous pouvons avoir dans ce métier, fonction, profession, aussi bien un homme qu'une femme (bien que pour certains métiers, certaines fonctions ou professions l'on y trouve soit davantage d'hommes, soit davantage de femmes)...

En conséquence pour "candidat" (qui est un état et non pas un métier) on écrit "le candidat" pour un homme, et "la candidate" pour une femme.

Mais on doit toujours selon moi écrire "professeur, commerçant, artisan"... (d'emblée on sait bien, inconsciemment, comme "coulant de source", qu'un commerçant, qu'un artisan ou qu'un professeur peut être une femme)...

A présent, pour "avocat" on dit déjà "avocate", et pour "ambassadeur" on dit déjà "ambassadrice" ...

-Ne plus utiliser les majuscules de prestige à homme ou femme :

Par exemple "les droits de l'Homme", à remplacer par "les droits humains" et "la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen" par "la déclaration des droits de l'humain et DES citoyens" (et non pas "du.de la citoyen.ne comme prévu) ... (L'état même de "citoyen" implique nettement soit UN citoyen, soit UNE citoyenne, MAIS au pluriel "DES citoyens" parce que tout simplement "des citoyens" se sont autant des hommes que des femmes)...

J'écris donc "les droits de l'humain" et "la déclaration des droits de l'humain et des citoyens"

... Cela dit, proposez moi une "dictée type" (quelque chose d'assez carabiné autant que possible, et suffisamment long -par exemple une bonne page de 45 lignes... Et je vous fais un corrigé...

N'oublions pas que ce sont les nuances (associées à une logique) qui "font l'orthographe" (déterminent la manière d'appliquer les règles -tout en demeurant dans la règle)...

... Dans l'idée que se sont les nuances associées à une logique, qui font l'orthographe et déterminent la manière d'appliquer les règles tout en demeurant dans la règle, voici :

Le terme "écrivain" :

L'on doit dire "un écrivain" pour un homme, et "une écrivain" pour une femme. (et non pas "une écrivaine")...

Mais "l'écrivain" ou "les écrivains" ou "des écrivains" (écrivain précédé de l'article "l' " ou "les" ou "des" ) cela implique que l'écrivain ou que les écrivains ou que des écrivains sont aussi bien des hommes que des femmes. (donc on ne doit pas dire "l'écrivaine" ni "les écrivaines" ni "des écrivaines" )...

Cependant, il faut bien distinguer "écrivain" en tant que métier (métier d'écrivain) et "écrivain" en tant que le fait d'écrire sans être un écrivain (ou une écrivaine) de métier... Dans ce cas (être UN écrivain ou UNE écrivaine sans être du métier d'écrivain) ce n'est plus être écrivain mais c'est être plus exactement "un homme ou une femme d'écriture" ...

"JE suis un homme d'écriture et non pas un écrivain" ... (en ce qui me concerne)

"L'une de mes amies n'est pas écrivain (ou n'est pas une écrivaine), elle est une femme d'écriture du fait qu'entres autres occupations diverses, elle rédige un journal de vie, ou bien des récits anecdotiques, ou encore s'exprime sur sa page Facebook sur des faits d'actualité"