... Tous ces environnements urbains, constitués de lotissements pavillonnaires et de cités genre barres HLM et résidences, de grandes surfaces commerciales, de centre-ville en lesquels on retrouve les mêmes enseignes, boutiques de grandes marques qu'en zones périphériques ; toutes cette architecture de béton – verre – acier – structures en matériaux composites (les mêmes partout) ... Et si communs, si semblables, d'un bout de la France à l'autre et cela quelle que soit la région... Ces mêmes rues et quartiers piétons, ces mêmes décors d'arbres en grands pots, de sculptures d'art contemporain, cette uniformité du paysage urbain... Tout cela a modifié pour ne pas dire dilué et en partie vidé de son contenu, la relation humaine... A tel point que les gens se croisant dans les lieux publics très fréquentés, tout au long d'immenses galeries marchandes, ou même lors de manifestations culturelles et de spectacles de rue, ou encore dans les marchés... Ne se regardent plus, ne se rencontrent plus, ne se parlent plus...

Mais est-ce pour autant que cette uniformité des paysages urbains, péri urbains et de ruralité urbanisée, a "effacé" ce qui, il n'y a pas si longtemps encore, était "l'âme des gens" ? L'authenticité des "gens du coin" c'est à dire des gens d'un terroir, d'un quartier de ville ; une authenticité faite d'expressions propres, de langage, d'émotions, de "quelque chose de naturel en eux" ?

En somme, l' "âme des gens" a-t-elle disparue ? Je ne le crois pas ! Il suffit pour cela, une bonne fois au moins de temps à autre, en n'importe quel lieu public occupé et traversé de visages, de tous ces visages de femmes, d'hommes et d'enfants de toutes générations confondues... De regarder l'un ou l'autre de ces visages, comme si une circonstance, une situation particulière allait "allumer de la relation"... Il est vrai que la circonstance ou que la situation particulière, en général, ne survient pas...

C'est -dis-je- (à ma manière)... "Une indicible, une inexprimable émotion, que celle de parler de son regard à un visage, à des yeux, à une personne inconnue... Que l'on aurait pu connaître... Je n'ai "rien trouvé de mieux pour essayer, aléatoirement, d'ouvrir une brèche dans le mur de cette solitude qui est celle de n'être qu'une seule fois dans sa peau"...