... Jeté une fois, une seule fois dans la vie, comme sur un bout, un tout petit bout de chemin d'éternité, d'une éternité qui à vrai dire n'est que provisoire... Souvent abandonné des autres hommes et femmes eux mêmes abandonnés, tout au long du petit bout de chemin dans un petit bout de paysage entre ces deux lieux que sont celui où tu es né et celui où tu cesses d'exister ; dans une interminable solitude parfois déchirée de regards mais jamais rompue... Tu es toi une seule fois, qui un jour s'en va...

De ce qui se doit savoir de cet autre, de ces autres, dont tu ne sais rien ou croies savoir, c'est à toi à te renseigner, à demander et à comprendre le pourquoi et le comment... et si possible le sens...

Même dans le recueillement, même dans le souvenir, lorsque nous sommes entre vivants, encore vivants réunis... Viennent ces questions, ces doutes, ces "non dits", ces suppositions, au sujet de l'un ou de l'autre des vivants réunis que nous sommes...

Même dans le recueillement, même dans le souvenir, nous les vivants réunis nous croyons savoir de celui, de celle qui n'est plus...

Et l'interminable solitude qui est la tienne... que des regards ont à peine déchirée, ne peut être au mieux, exprimée, que par quelque témoin parvenant à la rejoindre...