… Sur France 4, dimanche 13 octobre 2013.

     Avec Tea Leoni dans le rôle de Jenny Lerner, une journaliste ; Elijah Wood dans le rôle de Leo Biedman, un jeune de 14 ans ; Robert Duvall dans le rôle de Spurgeon Tanner, le chef de l'équipe d'astronautes à bord du vaisseau devant intercepter la comète ; Vanessa Redgrave dans le rôle de la sœur de Jenny, Robin Lerner ; et Morgan Freeman dans le rôle du Président...

     Pour une fois (cela m'est d'ailleurs déjà arrivé) excusez moi mais je vais "faire dans la simplification" en ce qui concerne le cinéma Américain... (Reconnaissons tout de même, soit dit en passant, que certaines "simplifications" ont "leur raison d'être" -si l'on peut dire- et que les "gens ordinaires" dont je fais partie, versent volontiers dans la simplification lorsque cette simplification "caresse tant soit peu dans le sens du poil") (rire)...

Le cinéma Américain donc, est en grande partie axé, soit sur des thrillers ultra pétants gros flingues grosses bagnoles intrigues compliquées grands effets spéciaux... Soit -à contrario- sur des productions à grande émotion avec un peu de rêve et de romantisme à deux balles enrichi, avec en toile de fond Dieu, des valeurs morales et chrétiennes, le ou les grands héros qui sauvent le monde, personnages ultra charismatiques et, inévitablement (et là "on est aux anges") la jeune femme ultra chic ultra classe qui joue toujours l'un des rôles majeurs, et qui bien sûr n'est pas une baiseuse, a un ami ou un mari "très bien", avec un ou deux enfants qui ont une maturité surprenante...

Voilà, en gros, "pour simplifier", le cinéma Américain... Et, "ça prend toujours" ces trucs là ... C'est fou ce qu'on se laisse caresser dans le sens du poil !... Ce qui induit mine de rien, surtout si l'on n'y réfléchit jamais, cette inclination quasi instinctive à se référer à un "modèle de pensée", un modèle pour un sens du monde, un sens de la vie, avec des repères, des certitudes confortables et rassurantes, un "canevas" tout prêt posé dans lequel il ne reste plus qu'à faire courir le bout de l'aiguille le long des traits de guidage...

En l'occurrence, dans ce film "époustouflant super émouvant où l'on tremble d'effroi" la "jeune femme chic" est Jenny Lerner, une journaliste, incarnée par la comédienne Tea Leoni ; dont la soeur plus âgée, Robin Lerner, est "tout aussi chic et classe"... (un fameux duo, il faut bien le reconnaître)...

À noter aussi que le film ayant été produit en 1997 (donc bien avant l'arrivée de Barak Obama à la présidence des Etats Unis d'Amérique), par une sorte de "prémonition un peu évidente à dessein" , le réalisateur Mimi Leder choisit comme acteur pour représenter le Pésident Beck, le comédien Morgan Freeman (je lui trouvais un petit air de Sidney Poitier) qui est un Noir... Et justement, pour "bien faire dans la mesure" voilà-t-il pas que le Président, aux moments les plus graves pour l'avenir immédiat du monde, prononce une allocution qui se veut réaliste, philosophique, pratique, responsable, qui "appelle un chat un chat", et dans laquelle il invoque Dieu, les valeurs morales et chrétiennes, mais aussi fait preuve d'une grande fermeté...

Je m'attendais dans ce film, à voir les humains complètement déboussolés, aux prises avec leurs passions les plus viles et les plus basses, une violence terrible, des scènes de pillage et d'horreur, une panique monstre, des effets spéciaux époustouflants (il y en a quelques uns c'est vrai mais ça reste modéré)... Mais en réalité on n'est pas dans ce "shéma là", pas du tout... La majeure partie du film ce sont des scènes qui se passent dans les quartiers généraux décisionnels, à bord du vaisseau spatial qui emporte l'équipe chargée de détruire par des charges atomiques la comète géante de 11 km de diamètre qui va atteindre la Terre... L'on voit des images très bien faites de la surface rocheuse et déchiquetée de la comète, le passage du vaisseau spatial dans la chevelure de la comète, la pose des charges... L'échec de la mission... (ils ne réussissent qu'à couper la comète en deux, un petit et un gros morceau)...

Et seulement à la fin du film, la vague géante de 30 m de hauteur qui submerge toute la côte Est des USA ( un morceau de 2 km de diamètre qui tombe dans l'Atlantique Nord)... Et, "miracle" si l'on peut dire, le "gros morceau" de la comète, celui de 10 km de diamètre, est intercepté, détruit in extrémis quatre heures avant l'impact, par les cinq dernières charges atomiques encore à bord du vaisseau, lequel vaisseau a pu suivre dans son retour vers la Terre la trajectoire de la comète...

Le dernier discours du Président était particulièrement pathétique (on ne savait pas encore que l'équipage du vaisseau avait survécu) et il expliquait au monde entier que ça se passerait comme il y a 65 millions d'années lors de la disparition des dinosaures quand une météorite géante avait frappé la Terre...

Mais le "miracle" se produit... Bien sûr il y a des dizaines voire des centaines de millions de morts sur toute la planète, rien qu'avec l'impact du plus petit morceau, mais la planète est sauvée... Et "une nouvelle civilisation peut commencer"...

… Cette œuvre me semble tout de même, quoique tout aussi « emblématique  du cinéma Américain », d'un niveau « un peu au dessus » de tout ce qui est produit bon an mal an, dans le même genre « émotion aventure science fiction romantisme à deux balles grandes valeurs morales et chrétiennes »...