J'ai bien aimé l'entrée en matière avec les cartes ; le style est fluide si bien qu'on se laisse porter par les évènements, la description de la ville et on pessent qu'il va se passer quelquechose de terrible. On fait alors la connaissance de cette petite famille avec le cri du coeur de la fille dans le bus. Votre imagination est enrichie par un souci besogneux du détail qui donne à l'ensemble une histoire agréable à lire.

... Et voici ma réponse

A mon avis trois conditions me semblent essentielles pour avoir envie de lire ce livre :

-Aimer la géographie (de notre planète, de ses climats, de ses paysages, de son ciel, de la place de notre planète dans l'espace, de son histoire depuis qu'elle existe) et par extension, aimer l'astronomie au point d'être suffisamment passionné afin d'acquérir certaines connaissances...

-Avoir une sensibilité apte à se projeter dans un imaginaire, dans le rêve et dans un “ailleurs”...

-Etre dans une dimension de pensée poétique et réflexionnelle...

Je pense que l'existence de ces trois conditions en même temps, réduisent forcément le champ des lecteurs possibles de ce livre.

-Car même des géographes professionnels ne sont pas forcément comme on pourrait le penser des “amoureux” et passionnés de la géographie de notre planète... Ce serait à mon avis davantage le fait des amateurs ou des chercheurs en la matière...

Si l'on devait (ou pouvait) définir(en gros) deux courants de sensibilité dans le monde, l'on pourrait dire qu'une très grande majorité de gens sur Terre (toutes origines ethniques et culturelles confondues) sont plutôt des gens ayant une inclination naturelle pour les choses du réel, du tangible, du crédible, de l'argumentable, du raisonné, du pratique, du discutable, et d'une manière générale pour tout ce qui touche à la vie quotidienne (besoins essentiels ou superflus, aspirations, émotions, volonté d'agir et de réaliser, loisirs ; exercer une profession, un métier, “réussir” sa vie sur le plan social, familial, professionnel)... Et que bien sûr de toute évidence, en “parallèle” à tout ce que je viens d'énoncer, cette très grande majorité de gens a aussi une certaine capacité tout de même à imaginer et à rêver (mais sans doute d'une manière “assez réaliste” dans l'ensemble)...

Par contre d'autres gens sur terre (à mon avis moins nombreux mais toujours d'origine ethnique et culturelle diversifiée) sont davantage axés sur le rêve et sur l'imaginaire, sachant bien sûr qu'ils demeurent conscients et attachés au réel, au genre de vie qu'ils aiment vivre...

La conséquence directe (et logique – et “très bien exploitable économiquement et commercialement”-) c'est que dans le roman et la littérature (et le cinéma)... Tout ce qui touche à ce que je viens d'énumérer, intéresse en priorité une grande majorité de gens.

Quant à la dimension de pensée, poétique et réflexionnelle, ce n'est pas là je pense dans le monde présent, une réalité “omni présente” et ressentie de “haute nécessité”par une majorité d'humains sur la Terre... C'est davantage le fait des artistes, des rêveurs, des poètes, de quelques écrivains ou penseurs...

Il faut cependant noter et bien prendre conscience que cette dimension de pensée poétique et réflexionnelle (avec la sensibilité qui lui est assortie) ne constitue absolument pas le “fondement d'une essence supérieure” et qu'elle n'est pas non plus “promise à quelque destin”, qu'elle n'a aucun caractère “messianique”...

En effet il y a des gens sur Terre, de toutes origines et de toutes cultures ; des artistes, des écrivains et des intellectuels en particulier, qui ont cette dimension de pensée poétique et réflexionnelle mais qui sont toute leur vie durant des êtres “infréquentables”, désagréables voire dangereux parfois... Auquel cas, et en toute logique, la dimension de pensée poétique et réflexionnelle ainsi “bafouée” dans une réalité obscure et décevante de l'être... N'a aucun impact, aucun crédit, elle n'est plus que “poudre aux yeux” ou abus de confiance... Et ne peut être que vilipendée voire exécrée...

Alors que dans “l'inclination générale et majoritaire” dirais-je, l'on rencontre tous les jours des gens fort agréables à fréquenter (même si avec ces gens là on ne peut jamais au grand jamais aborder certains sujets, certaines questions – ni jamais envisager par exemple de leur faire lire un livre tel que “Au pays des guignols gris”-)

C'est la raison pour laquelle je suis parfois tenté de me dire (et de me convaincre) que la solitude “viscérale”, émotionnelle (la solitude tout seul)... N'existe pas vraiment : n'est-il pas préférable en effet de vivre en compagnie de gens avec lesquels on ne communique pas “certaines choses” mais qu'on aime... Plutôt que de vivre “enfermé dans ses rêves”, persuadé d'avoir raison envers et contre tout, “tout seul comme un con”dans sa pensée et son imaginaire, dans une sorte de “prison” dont les murs sont les visages de ces autres que l'on n'apprend jamais à aimer ?

... Bien sûr, lorsque des êtres se rencontrent et qu'ils sont de même dimension de sensibilité, de rêve, d'imaginaire, de pensée poétique et réflexionnelle... Et que de surcroît ils se plaisent réciproquemment ; alors c'est ce qu'il y a de mieux... Ce que l'on peut penser qu'il y a de mieux... Mais je crois qu'au delà même de cette “si heureuse et émouvante conjoncture”... Il existe “la très grande beauté universelle et intemporelle de tous ces visages humains, comme une géographie dont on est amoureux et passionné”...

... Verbiage, galimatia de propos oiseux et “ne voulant finalement rien dire”... Me direz vous! Mais bon, ce n'est pas grave! Pas grave pour vous, puisque dans les 5 minutes qui viennent vous aurez oublié, enterré, poussé de côté et repris votre route telle qu'elle est, telle qu'elle vous convient... Je suis donc sûr de ne pas vous faire de mal. Je vous ai juste “un peu bassiné”!

... Je persiste et signe, sans baisser la tête ni les yeux, sans m'excuser de ceci ou de cela, sans regret et avec une sorte de “foi” dont je ne demande pas qu'elle soit partagée (mais un peu discutée tout de même s'il en est)...

... Je me mets à la place d'un de mes détracteurs, mais “à l'imagination débordante” et surtout aussi “tordu” que moi... Rédigeant un commentaire après avoir lu (ou plutôt “survolé”) ce livre...

Dans une sorte de conclusion “un peu tirée par les cheveux” mais néanmoins ayant un “certain sens”... Il caricaturerait :

“Au pue haut des Gugnols Grus”.

Je pense que dans l'esprit de ce détracteur ces “Gugnols” seraient des êtres étranges assez marginauxet de peu de crédit ; et que leurs cheveux au lieu d'être gris, seraient “grus” (une couleur non perceptible aux yeux des Guignols normaux)

Et l'on s'en doute : “ça pue haut du côté du ciboulot”!

Mouralité : Guignols gris ou Gugnols grus sont tous dans le même bateau du ciel et personne ne croit au naufrage autrement que pour “se faire peur” ou dans le dessein de gagner beaucoup de “parsécus”... Tant que ne vient pas le naufrage...