Commentaire de Didier Mérilhou, dans Alexandrie Online, sur Le Chien Vert...

L'auteur sans doute a le verbe facile, le style est riche, l'imagination fertile. Dans un premier temps sa révolte contre l'opulence et les injustices de ce monde finiraient par lasser, mais les quelques histoires qui font suite se digèrent plus facilement. Cependant elles sont pour la plupart colorées par une sorte de mélancolie qui restreint le talent de l'auteur. Je n'emploie pas ce mot (talent) au hasard car il le fustige comme il le fait d'ailleurs de la décrépitude vécue en maison de retraite.

Concernant son point de vue sur Rimbaud je me permets de préciser que par sa poésie il nous affranchit de nos pulsions et de tout ce qui en nous déshonore l'amour. Même mort il continue à vivre dans le coeur des poètes tandis que la mort de Gabriel ne peut que faire rêver les grands branleurs. Il a été un saint particulier puisqu'il a laissé des auréoles. Un peu d'humour ne fait pas de mal et c'est ce qui d'ailleurs manque à ce livre.

Voici les quelques mots que je retiens principalement de cette lecture : “un visage un sourire un regard en exemple sera toujours la plus heureuse des certitudes”.

... Et voici ma réponse :

Il y a bien là, dans le commentaire de Didier Mérilhou, dirais-je... “Une vérité clinique”.

Je ne vois donc pas ce que je pourrais infirmer ou contredire...

... “Une révolte qui finirait par lasser” : je fais plus en vérité que de lasser. J'indispose. Tel un chien qui ne cesse d'aboyer à tous ces passants qui pour la plupart d'entre eux “se sentent bien dans leur peau en dépit cependant d'une “révolte larvée” ou “en conformité avec un ordre des choses auquel ils acceptent d'être soumis... Et, aboyant ainsi et comme s'il s'apprêtait à bondir et à mordre, le chien prend le risque d'indisposer des gens qui “pourraient l'aimer”...

La mélancolie par elle même n'est rien d'autre que de la mélancolie... Plus ou moins “bien écrite ou exprimée”... Plus ou moins lassante ou inutile et assurément sans avenir...

La gravité par son ton, par son expression, a forcément en elle de la mélancolie... En général, la gravité n'a pas d'humour... Ou si elle en a, elle reste “grave”... Mais dans la gravité il n'y a pas je crois, d'austérité ni de “certitude bétonnée”... Seulement quelques interrogations profondes et intemporelles...

Gabriel, est-il un personnage qui “déshonore l'amour”?