Jean Pierre Poccioni est l'auteur de Un garçon en ville (éditions du Rocher) , Le beau désordre (Autrement) et La maison du faune (Phébus)...

Il nous dit, je le cite :

“Et quand je dis "dresser la langue" je ne signifie pas du tout s'en faire sa robe de putain avec falbalas et paillettes ou pire, déconstruction pseudo-inventive à la façon dont les enfants croient fabriquer le monde en effilant leurs jeans...”

      En vérité je crois bien que tous ces écrivains (ou plutôt pseudo écrivains) parfois même publiés et lus, revêtant une “robe de putain” afin de satisfaire les regards et de susciter une euphorie sentimentale par exemple, ou quelque engouement de mode... N'ont même pas ces “falbalas et paillettes” qui, sur une scène de théâtre de boulevard, peuvent tout de même faire rêver et s'avérer “jolis”...

Quant à ceux qui, ne revêtant pas cette “robe de putain”, donnent dans la “déconstruction pseudo inventive à la façon dont les enfants croient fabriquer le monde en effilant leurs jeans” ( sans doute avec l'idée que “le monde pourrait-être autrement” et qu'il faudrait inventer de nouveaux mots, une autre écriture, d'autres valeurs”, maudire les falbalas et les paillettes et les pésettes dans le tiroir caisse)... Ceux là, oui, sont souvent des illusionistes dans le genre “j'te sors un lapin du chapeau”. Et c'est peut-être pire, encore, que de “faire la putain”!

Cela dit, il y a tout de même des illusionistes de génie... Mais ils ne sont que des magiciens de talent se produisant en général devant le public averti des meilleures salles du “royaume”... Ou sombrant lentement et sûrement, inconnus, dans les eaux grises et indifférentes du “grand lac majeur”...

Les illusionistes ne sont ni des découvreurs, ni des inventeurs, ni des passeurs... S'ils sont des écrivains, ils ont parfois cette langue “sortie comme un lapin d'un chapeau”.

Les découvreurs, les inventeurs et les passeurs n'ont pas toujours ces mots qui font illusion mais seraient des vecteurs... Le plus souvent les mots qu'ils écrivent ou prononcent ne leur viennent que de leur foi, de leur coeur, de leur esprit et de ce qu'ils ont pressenti...