...Après un "vide" (relatif) de quelques mois...

    Les pages qui vont suivre sont un ensemble de documents divers. Textes, réflexions, anecdotes, récits, histoires, contes… En cette année 1996 s’ouvre une nouvelle période d’écriture. Je repars ainsi à l’aventure, comme faisant voile vers le milieu de l’océan, guidé par les étoiles, espérant un jour atteindre une « Terra Incognita ».
    Prenez un Atlas, ouvrez le à la page de l’Afrique, regardez l’extrémité de la Mer Rouge et le Golfe Persique. Dans l’Antiquité, avec l’océan Indien, tout cela était la mer Erythrée. Les deux plaques de l’Asie et de l’Afrique, aujourd’hui s’éloignent : un nouvel océan est en train de naître, l’océan Erythréen. Dans quelques centaines de millions d’années, la Terre n’aura plus le même visage…
Imaginez donc cet océan immense : l’océan Erythréen, entre deux continents aux contours différents.
    Mon bateau coulera… C’est bien le sort de tous les bateaux, non ? Mais, dans un million d’années, il y aura peut-être encore des humains, de part et d’autre de l’océan Erythréen, des plantes, des animaux, des oiseaux, des insectes…
L’Histoire se reconstituera, les civilisations passeront et renaîtront de leurs cendres.
    La vie est une drôle d’expérience, et en cet été de fin de siècle, j’avoue humblement que je ne sais plus très bien où j’en suis, précisément, de cette si drôle d’expérience. A dire vrai, je ne me sens guère plus avancé que lorsque j’étais, autrefois, un tout petit enfant.
Les points de repère sont toujours aussi flous, les frontières imprécises, les interrogations encore plus vives. Je n’ai pas choisi de port, ni de pays, ni de religion, ni de philosophie, ni de drapeau, et ma destination je ne la connais pas vraiment.
L’une des seules réponses possibles, serait-elle dans la RELATION ? En dépit de tous les supports qui la soutiennent et qui la font exister entre les gens, elle est encore un monde à explorer, un univers en lequel on ne peut évoluer vraiment que si l’on parvient à s’arracher à l’attraction dont on est prisonnier : ce poids énorme, cette gravité, cette densité de l’intérieur de nous-mêmes. Est-il possible d’en devenir moins dépendant, de ce « terrier » aux galeries inextricables ?
    Dans cette traversée de l’existence, ce qui m’aura finalement le plus étonné, et sans doute le plus bouleversé, c’est cette incapacité du meilleur de nous-mêmes à changer la vie que nous vivons… Et celle des personnes que nous aimons.