La vie est essentiellement faite de tous les gens que l'on a aimés, que l'on aime, et que l'on aimera...

De tous ces visages que l'on a rencontrés, avec lesquels on vit, tous ces visages qui nous ont permis de reconnaître, d’ effleurer des souvenirs qui nous échappent, quelque chose d'ici ou d' ailleurs, d'autrefois, de maintenant et de demain, et qui nous ont reliés, ne fût-ce qu'un instant, comme un fil invisible, ensemble, et pour toujours...

De tels visages sont toujours plus beaux que les plus beaux paysages du monde, toujours plus riches que toutes les fortunes, et ces visages-là, même si nous ne savons rien d’eux, même s'ils passent dans notre vie, un matin, un soir, un jour, une nuit, aussi vite qu'un oiseau sur une branche, un papillon d'une fleur à l'autre, s’inscriront toujours en notre mémoire comme une trace magique, et tout ce qu'ils nous laissent imaginer même, n'est rien en face de leur authenticité, de leur pureté originelle, de leur liberté absolue, de ce qui leur appartient en propre. Et quand on a la chance d'avoir, pour quelques années, ou tout au moins pour une certaine durée, ces visages dans notre vie de tous les jours, en des moments particuliers et privilégiés, il arrive que le temps semble s'arrêter, et alors, on se sent intimement relié aux êtres qui nous entourent, on perd cette conscience tragique et habituelle de la brièveté de la vie, on éprouve une sensation de sécurité et de sérénité absolus.

Les maisons ont des fenêtres, et les voitures ont des glaces. Sauf quand il pleut, les maisons et les voitures ne pleurent jamais. Par contre, les gens, eux, ils ont des yeux et il leur arrive de pleurer. Mais aussi de rire, heureusement.

Les maisons, sauf celles qui tombent en ruines, et les voitures, tant qu'elles ne vont pas à la casse, durent plus longtemps que les gens qui les possédaient tout juste avant de mourir, et lorsque les gens sont morts, on se demande souvent ce que vont devenir les maisons et les voitures : qui les habitera, qui roulera dedans ? Qui, et plutôt qui que qui ?

     Note : Ce texte "VISAGES", n'est pas encore achevé [ j'en ai 600 pages de carnets, en l'état de brouillon, et seulement une partie est "publiable"... Terminée, cette oeuvre sera celle, de moi, qui aura le plus grand nombre de pages...]