Je reproduis ici un message que j’avais posté sur Alexandrie, le 4 juillet 2005, et qui je pense, est toujours d’actualité… C’était un an avant que nous nous rencontrions, pour la toute première fois, à Arbois, lors des « Petites fêtes de Dionysos »…

     SUR LE FORUM D’ALEXANDRIE, le 4 juillet 2005…

     Pour répondre à Pascal et aux autres au sujet de mon idée de rencontre… Il s’agit là sans doute de l’une de ces idées jaillie telle un geyser dans un paysage chaotique, une idée ne dépendant que d’un état d’esprit ou d’un ressenti tout à fait particulier éprouvé en un moment donné… Lequel moment d’ailleurs, semble pris dans l’engrenage insaisissable et incontrôlé de tout un cheminement de pensée (s ).

 En bon webmaster qu’il est, Pascal a très certainement raison. Qu’est-ce qu’un webmaster en effet sinon un humain qui communique par le Net et qui de ce fait, ne sent pas forcément la nécessité, la finalité ou le besoin d’un « vrai » contact ? Communiquer par le Net n’a peut-être rien à voir ou n’est pas comparable avec un autre moyen de communication. La question n’est même plus de savoir si l’on est dans le réel, l’instantané, l’imaginaire, le virtuel ou toute autre forme d’expression définie selon les concepts habituels qui nous sont familiers.

 Ce qui pour ma part m’attire dans le Web, c’est l’immédiateté de la relation et dans le même moment de cette relation non dépendante d’une présence physique, une impression de distorsion du temps durant lequel s’exprime « quelque chose de soi » vers un Autre incertain, imaginaire ou « réel non visible ».

Cette distorsion du temps, qui n’est qu’une impression, devient alors un créneau élargi dans lequel l’expression prend forme, se précise, se nuance et s’habille. Et sans perdre de son de son exclusivité, de son authenticité et de sa spontanéité, ce que l’on exprime en direct sur le Web, bénéficie de ce petit temps de réflexion qui nous permet de modeler notre parole. Je crois que les bons orateurs sont ceux qui savent dans de fréquentes mais brèves distorsions de temps totalement imperceptibles pour l’auditoire, modeler au mieux leur parole.

L’immédiateté de la relation d’autre part, a un avantage certain : celui de ne pas nous faire perdre de temps en de vaines espérances. Il est en effet très inconfortable et tout à fait inutile de devoir attendre 2 ou 3 mois la réponse d’un éditeur ou d’un journaliste à l’envoi d’un manuscrit, d’un texte, d’un courrier classique… Réponse en l’occurrence qui ne vient jamais, le plus souvent, pour cause d’encombrement, d’indigeste diversité dont la caractéristique essentielle est l’abondance d’œuvres et d’expressions sans intérêt réel. De toutes petites fleurs, dirais-je, perdues dans une jungle impénétrable de végétaux, de champignons et de toutes sortes de créatures dont on doute parfois de l’origine naturelle, ne seront jamais découvertes, ou, si toutefois elles le sont, elles n’ont pas d’avenir parce qu’aujourd’hui tout passe, broyé par les modes et les tendances. Sur le Net, si un contact s’établit, c’est dans 5 minutes, une heure, un jour… Et presque jamais dans « des lunes ».

Enfin, certaines personnes, « en direct », expriment en une seule phrase ou quelques mots très simples ce que d’autres mettraient 10 pages à raconter même en une de ces lettres qui serait un « monument littéraire ».

Je ne dis pas que nous devons faire l’apologie d’une expression au maximum simplifiée mais chargée d’émotion et d’image, mais il faut tout de même reconnaître que parfois, 3 mots ou une seule phrase ont plus de portée et d’intensité qu’une argumentation pseudo philosophique ou un texte bien écrit de plusieurs pages… qui ne sera peut-être jamais lu. Alors, rencontre ou pas ? Est-ce si important ? Et que se dirait-on… après avoir tant échangé sur le Web ? Où, quand et comment ? Et par quelles motivations ? J’aime beaucoup la « grande maison avec piscine » évoquée par Pascal.

 Pour pousser encore plus loin la caricature, est-ce que les filles opteraient pour le maillot deux pièces, le maillot une pièce ou le maillot zéro pièce ? Et quelle crème de bronzage devrait-on amener dans nos bagages ? Allons ! Ne plaisantons pas ! Alexandrie, ce n’est tout de même pas « La Ferme Célébrités » ni « Star Ac ». Finalement, mon idée, j’en ris après coup !