L’astronaute tournait en rond dans sa capsule, à l’intérieur d’une planète creuse dont il ne cessait de circonscrire l’enveloppe bleue le jour et noire la nuit, du trait incessant de son vol. Il se mouvait comme une très petite boule tout autour du ciel intérieur de la planète…

A la surface de ce ciel, transparaissait d’un voile lointain, des essaims d’étoiles et des mondes innombrables qu’il ne connaîtrait jamais.

Il pouvait aussi devenir tout petit et voyager dans un grain de poussière : n’y avait-il pas là, un autre univers ?

Avant d’être astronaute, il avait piloté des avions, conduit des autocars, traversé tous les pays de sa planète, et dans son enfance, parcouru tous les chemins autour de son village…

Mais il était prisonnier de la planète creuse dont il ne cessait de faire le tour à l’intérieur de sa capsule.

Depuis le centre du grain de poussière jusqu’aux essaims d’étoiles, une brume de lumière aussi fugitive que l’éclair blanc d’une nuit d’été, entrait parfois dans la mémoire de l’astronaute. Mais l’écorce céleste de la planète creuse ne révélait rien d’autre que l’intuition de cette lumière…

Et la planète creuse, c’était l’astronaute lui-même…

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