Le Blog du Merdier - Auteurs et livresCe "Grand Merdier" n'est peut-être pas le tas de caca que l'on pourrait croire... Sauf pour les aficionados du Sens du Monde, inféodés aux modes et aux tendances. Ce "Grand Merdier" c'est tout simplement "une autre écriture, un autre langage"...2023-06-25T05:49:59+02:00Guy Sembicurn:md5:5391986f03f141d79f5f619ed1405128DotclearL'aigle et le dragon, de Serge Gruzinskiurn:md5:a921affb4db91d11910ba2115f658e912017-03-23T07:59:00+01:002017-03-23T08:00:14+01:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal"><strong>L'auteur
: </strong>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
... Serge Gruzinski, historien
de renommée internationale (directeur de recherche au CNRS, il
enseigne en France, à l'EHESS, et aux Etats Unis, à l'université
de Princeton), est l'auteur de nombreux ouvrages dont "La pensée
métisse" (Fayard, 1999) et "Les quatre parties du monde"
(La Martinière, 2004).
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
... C'est au tout début du XVI
ème siècle que commence ce que l'on appelle aujourd'hui la
mondialisation...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Et cette "mondialisation"
a en fait-et de fait- commencé avec les Ibériques (Espagnols et
Portugais) qui ont débarqué, avec les Espagnols, au Mexique, et
avec les Portugais, le long des côtes du Sud Est Asiatique, depuis
le détroit de Malacca jusqu'à Pékin, en passant par Canton et
Nankin, dans l'empire Chinois...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Ces deux événements que furent
l'arrivée des Espagnols au Mexique, et l'arrivée des Portugais dans
le Sud Est Asiatique, ont eu lieu à la même époque, autour des
années 1517/1521...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Ce sont bien là deux événements
qui ont marqué une étape déterminante dans notre histoire (celle
des pays Européens et de la civilisation issue du monde Grec et du
monde Romain de l'antiquité, d'une part ; et celle des deux
continents que sont l'Amérique et l'Asie avec leurs peuples qui eux
aussi, avaient leur culture, leur mode de vie, leurs croyances ; en
somme leurs civilisations issues de mondes préhistoriques, et donc,
d'évolutions et d'expériences différentes dans l'environnement
naturel et géographique qui était le leur et qu'ils n'avaient pour
ainsi dire jamais quitté -sans cependant avoir vécu isolés et sans
contact avec d'autres parties du monde, autant pour les peuples de
l'Amérique centrale que pour les peuples de "l'empire céleste"
(la Chine)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Alors que Magellan au début des
années 1520, parvenait en Asie du Sud Est, Philippines et Indonésie
; Cortès menait une expédition en Amérique centrale et s'emparait
de Mexico, non sans mal il faut dire, puisque les troupes de Cortès
rencontrèrent une forte résistance de la part d'une coalition de
Nahuas, de Mexicas sous l'égide de Mexico-Tenochtitlan. (les
Espagnols de Cortès bien qu'utilisant des armes à feu et des
canons, n'étaient pas très nombreux en face de ces dizaines de
milliers de Mexicas et subirent de lourdes pertes)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Les Portugais, installés à
Malacca, rêvaient de coloniser la Chine, menèrent d'ailleurs une
ambassade par la route de Canton à Pékin par Nankin, auprès de
l'empereur Zhengde, mais cette opération fut en réalité un échec
(les Portugais de cette expédition furent suspectés d'espionnage,
emprisonnés et finalement éliminés physiquement)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Si "l'aigle aztèque"
se laissa anéantir, en revanche le "dragon chinois"
élimina les intrus...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Il faut dire que les Chinois,
depuis bien avant l'arrivée des navigateurs portugais au début du
XVI ème siècle, avaient eu des contacts (commerce, échanges) avec
les pays de l'Europe, notamment Venise et l'Italie...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Serge Gruzinski raconte ce
face-à-face entre des civilisations que tout séparait (la culture,
la religion, les modes de vie), mais surtout, démonte cette croyance
des Européens fondée sur la supériorité (savoirs et technologies)
des Blancs et des Occidentaux, sur les autres peuples "indigènes"
de l'Amérique et de l'Afrique d'avant le XVI ème siècle (XVI ème
siècle du calendrier chrétien)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
... Nous sommes bien là, devant
une réalité historique : celle de l'existence de trois
civilisations différentes, à savoir la civilisation européenne et
occidentale issue de l'héritage Egyptien, Grec et Romain (et du
Moyen Orient, Mésopotamie, Perse) ; la civilisation Chinoise, et la
civilisation de l'Amérique centrale (Aztèque)... Auxquelles il faut
ajouter aussi, la civilisation des Incas (Amérique du Sud, Andes) et
les civilisations de l'Océanie (pacifique, océan Indien), et
encore, la civilisation Amérindienne de l'Amérique du nord et de
l'Amérique du Sud...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Il faut dire aussi qu'en matière
de violence et de cruauté, de domination et de prédation, et de
guerres de conquêtes, toutes les civilisations se valent, autant
dire que violence, cruauté, domination, guerres de conquêtes ; tout
cela n'est pas le fait unique de la civilisation européenne...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Sans doute la technologie
européenne (navigation, armes de guerre, industrie) a-t-elle pu, du
XVI ème au XIX ème siècle, constituer une force, être un avantage
sur les autres peuples en Amérique et en Afrique notamment, ce qui
explique pourquoi tous ces peuples ont été colonisés et dominés,
et ont dû, de gré ou de force, se "fondre" en partie dans
la civilisation des dominants...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
La fin du XX ème siècle et
surtout le XXI ème, "change la donne" et c'est la
civilisation européenne qui "perd du terrain" sinon
décline... Du fait du développement rapide des autres pays hors
d'Europe, pays autrefois sous la domination des Européens et qui de
nos jours, "profitent" (si l'on peut dire) -mais en partie
seulement- de la mondialisation de l'économie, des technologies, et
de l'accès à la consommation de produits et d'équipements...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
EXTRAIT, page 203 :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
"Depuis l'antiquité, nous,
c'est à dire les Grecs, les Romains, les Chrétiens,les Européens,
puis les Occidentaux, avons pris l'habitude d'appeler les autres des
"barbares". L'écart des langages et des modes de vie pour
les Grecs, la différence religieuse pour les Chrétiens, la
supériorité technique, militaire et culturelle pour les Européens
de la Renaissance et des Lumières, puis la race au XIX ème siècle
ont inlassablement ravivé cette distinction. Le terme "barbare"
devient passe-partout au point qu'il s'applique même à des
Européens quand il s'agit, avec Machiavel, de dénoncer l'intrusion
des étrangers sur le sol de la patrie.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Au cours du XVI ème siècle,
dans le sillage de la mondialisation Ibérique, des Européens se
sont retrouvés face à la plupart des grandes civilisations de la
planète et à des myriades de populations que l'on a longtemps
qualifiées de primitives. Dans le Nouveau Monde, Espagnols et
Portugais ont usé et abusé du terme "barbare" (alors
qu'eux-mêmes se présentaient généralement comme des "cristianos")
, en introduisant des distinctions qui n'étaient pas que des
exercices de style puisqu'elles orienteraient les rapports que les
colonisateurs entretiendraient avec les colonisés."</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Voltaire ou le Jihad, de Jean Paul Brighelliurn:md5:a00c37d3e32a0506d89e9ecda9597e2f2016-11-04T07:54:00+01:002016-11-04T07:54:22+01:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
<em><strong>"Vers le suicide
de la culture Européenne ?"</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm"><em><strong>"Sommes
nous vraiment les héritiers de Voltaire, ou glissons nous vers la
barbarie sans nous en apercevoir?"</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
La lutte contre le Jihad
des fondamentalistes de l'Islam est aujourd'hui un théâtre de
guerre à ciel ouvert dont la scène est aussi vaste que l'Europe,
que le moyen orient et que le monde occidental tout entier, dont les
principaux acteurs politiques se présentent comme étant des
défenseurs de la civilisation ; un "théâtre de guerre"
donc, qui cache un autre "théâtre de guerre", en fait un
autre Jihad, qui lui, mené par les grandes puissances économiques
du marché et de la culture, écrase les peuples plus universellement
encore que les combattants du Jihad islamique. Car si le Jihad
islamique est "infiltré" dans les sociétés occidentales,
dans bon nombre de pays, et s'il frappe, s'il tue, si les actes de
terrorisme qu'il commet sont spectaculaires, dramatiques et d'une
violence extrême ; le Jihad mené par les grandes puissances
économiques du marché, quant à lui, est d'un caractère, d'une
emprise, d'une hégémonie bien plus universelle encore, et cela par
toutes les cultures de substitution, les cultures dites "plurielles",
les cultures des banlieues et des communautés urbaines et des
minorités revendicatrices, les nouvelles technologies... C'est bien
cela le "Jihad mondial" des puissances économiques et
politiques, qui porte en lui dans son ordre et dans sa gestion du
quotidien des peuples, une culture obscurantiste de masse
entièrement formatée et légiférée et soumise aux lois du marché,
aux lois sans cesse changeantes et opportunistes de l'opinion
publique, aux lois de la mode, aux lois de la pensée unique du
moment...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
... Extraits de l'ouvrage de
Jean Paul Brighelli :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
<em>Repentance et
culpabilité seraient les deux mamelles de l’histoire de France, si
certains groupes de pression communautaires arrivaient vraiment aux
affaires. Avec cette gauche-là, et avec une droite encline à la
démagogie, ils sont dans l’antichambre du pouvoir depuis
vingt-cinq ans. Du Cran (Conseil représentatif des associations
noires, fondé en 2005 sur le modèle du Crif et du NAACP
américain[1]) au parti des Indigènes de la République, en passant
par SOS Racisme, nombre d’associations exaltent le souvenir de
l’esclavage et demandent réparation.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>C’est
ainsi qu’en 2013 le Cran a porté plainte contre la Caisse des
dépôts et consignations pour avoir « profité de l’esclavage »
– précisément pour avoir encaissé des sommes versées par Haïti
entre 1825 et 1946 pour avoir le droit d’accéder à
l’indépendance.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>«
Seize milliards d’euros », clame Louis-Georges Tin – un
personnage intéressant à tous égards, et profondément
désintéressé. François Hollande a opposé à cette demande une
fin de non-recevoir, évoquant « l’impossible réparation ». «
Le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c’est la
mémoire, c’est la vigilance, c’est la transmission », a-t-il
déclaré, citant Aimé Césaire. S’il suffisait de payer pour que
la dette soit effacée, expliquait ce dernier, ce serait un peu trop
simple. Mais Louis-Georges Tin, quoique tout aussi martiniquais que
Césaire, ne détesterait pas que la France payât tout de même.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>>>>>>>>>>>>>>
A lire également : "Voltaire ou le jihad" : comment
l'Occident s'emploie depuis plus de trente ans à déconstruire sa
propre culture</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Cher
Louis-Georges Tin, puis-je vous suggérer de proposer à tous ceux
qui vous écoutent de prendre modèle sur vous, au lieu d’entonner
le chant de la revendication victimaire ? Vous avez réussi Normale
Sup, vous avez réussi l’agrégation de lettres, vous avez acquis
une culture certainement extensive : pourquoi les autres, tous les
autres, enfants de la Martinique et d’ailleurs, ne
bénéficieraient-ils pas de l’école qui vous a mis là où vous
êtes ? Pourquoi ne pas transmettre aux autres la culture dont vous
semblez gavé ? Pourquoi vous spécialiser dans la défense des
minorités visibles (les Noirs) ou invisibles (les groupes LGBT) ?
Pourquoi faire chorus avec Christiane Taubira sur des sujets clivants
en accentuant encore les fractures, au lieu de réclamer pour tous
une formation digne de ce nom – celle qui a fait de vous le
normalien agrégé que vous êtes ? Césaire était en hypokhâgne à
Louis-le-Grand, vous à Henri-IV – ce n’est pas une différence
notable –, et il est devenu l’une des grandes voix de la poésie
française et antillaise. Senghor aussi est passé par Louis-le-Grand
: l’agrégation ne l’a pas empêché d’être un immense poète
français et sénégalais, son amitié pour Georges Pompidou ne l’a
pas empêché d’être un chantre de la négritude. La République
était alors bonne fille, elle formait même ceux qui la
critiquaient. Mais ce que vous entreprenez, en réclamant par exemple
la mise en place d’une discrimination positive (sur quels critères
? La couleur de la peau ? Les origines familiales ? Le faciès,
peut-être ?), c’est au fond afficher un mépris abyssal pour tous
ceux qui n’ont pas eu votre chance : bénéficier de l’école des
années 1970-90, lorsqu’on apprenait encore à lire correctement,
que l’on faisait des dictées pour apprendre l’orthographe et
qu’il n’était pas absolument nécessaire d’être enfant
d’enseignants – comme vous – pour réussir dans un système
scolaire à la dérive.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Le
discours sur le colonialisme, l’esclavagisme et le nécessaire
sanglot de l’homme blanc dévoré de culpabilité est désormais
rodé. On enseigne à larges doses le commerce triangulaire en classe
– c’est l’une des rares choses que les élèves retiennent, en
quatrième, tant il leur est seriné. En théorie, on leur a parlé
aussi en cinquième des traites intra-africaines. Chose curieuse, ils
ont beaucoup moins capté. Le discours culpabilisateur influerait-il
sur les profs d’histoire au point de leur faire passer sous silence
le fait que ce sont essentiellement les Noirs et les Arabes qui «
produisaient » les esclaves, vendus par la suite à des négociants
européens qui les transportaient jusqu’aux Amériques ? Tamango,
jolie nouvelle pleine de bruit, de fureur et d’ironie, écrite par
Mérimée en 1829, décrit excellemment ce double mouvement – à
ceci près que le capitaine négrier embarque avec lui le chef noir
esclavagiste, qui sera le seul survivant d’une équipée sanglante.
Et gardons-nous d’oublier le million d’Européens vendus comme
esclaves par les Barbaresques au cours du seul xviiie siècle… Les
sociétés anciennes étaient esclavagistes – mais je ne sache pas
que les habitants actuels de la capitale italienne se couvrent la
tête de cendres à l’évocation des dizaines de millions
d’esclaves de la République et de l’Empire romains. Il en était
ainsi, et les esclaves antiques auraient mis les Romains en esclavage
s’ils en avaient eu l’occasion.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Alors,
suffit ! Il n’y a pas à se sentir coupable de faits (de crimes, si
l’on veut, mais pas selon les codes juridiques du temps) qui se
sont déroulés il y a deux ou trois siècles[2]. Les Allemands de la
première moitié du xxe siècle ont pu avoir une responsabilité
dans la Shoah. Pas ceux qui sont nés après 1945. Et il ne viendrait
à l’idée d’aucune organisation juive de leur demander des
comptes sur l’attitude de leurs grands-parents. Après tout, le
père de l’actuel président de la République, pour lequel vous
avez peut-être voté, était candidat d’extrême droite en
Normandie en 1959 et 1965. On peut critiquer la politique du
gouvernement sans faire un crime au chef de l’État des choix
politiques de son géniteur.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Quant
à la colonisation et à la décolonisation, autre gros morceau des
programmes d’histoire du secondaire… Ma foi, il y a eu des crimes
de guerre parce que toute guerre est en soi occasion de crimes, et
que ceux qui voudraient des guerres propres ne savent pas ce qu’est
la guerre. Si l’on veut solder tous les comptes, on n’en finira
pas. Faut-il rappeler aux descendants d’Algériens ce que leurs
pères ou leurs grands-pères ont fait aux harkis – alors même que
« harki » est toujours une injure couramment utilisée par les
organes de presse officiels d’Alger ? L’apprentissage
systématique de l’Histoire, une vraie culture historique
permettent justement de tout remettre en perspective selon la Raison,
au lieu de vivre dans la rancœur, c’est-à-dire dans le
(res)sentiment.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Tenez,
faisons un peu de culture sur la colonisation et le racisme…</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Le
discours de culpabilisation commence par une citation en boucle de
l’apostrophe fameuse de Jules Ferry, en 1885, sur le « droit »
que les « races supérieures » ont vis-à-vis des « races
inférieures » – et du « devoir » que ce droit engendre. « Ces
devoirs ont été souvent méconnus dans l’histoire des siècles
précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs
espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale,
ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race
supérieure. Mais, de nos jours, je soutiens que les nations
européennes s’acquittent avec largeur, avec grandeur et honnêteté,
de ce devoir supérieur de civilisation. »</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Voilà
le nœud du problème pour nos modernes progressistes, incultes ou
jouant à l’être, critiques de tous les colonialismes, tous mis
dans le même sac, même si la colonisation a apporté, outre les
Lumières, bien des progrès dans des régions qui mouraient au
soleil. Reprocher à Ferry ce vocabulaire racialiste est à peu près
aussi intelligent que de reprocher à Montesquieu le mot « nègre »
dans la diatribe fameuse où il prêche la fin de l’esclavage –
ce qui n’était pas rien en 1748. Ou d’imaginer un Voltaire
antisémite, alors que ses diatribes antibibliques visaient
essentiellement l’Église au pouvoir, et le pouvoir à travers
l’Église.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Clemenceau,
qui s’opposa à Ferry lors de ce fameux débat à la Chambre des
députés, le fit moins par considération humanitaire – tout le
monde s’en fichait – que par souci de polémique politicienne.
Les critiques modernes portent Zola aux nues pour avoir écrit «
J’accuse » et ne s’aperçoivent pas, faute de culture, que le
Zola de L’Argent est un antisémite standard de son époque, comme
les Goncourt, Daudet, voire Maupassant, qu’il fréquentait
assidument.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Porter
sur les hommes des siècles passés un regard strictement
contemporain nous fait passer à côté de ce qu’ils étaient et de
ce qu’ils nous ont apporté. Les Grecs ont inventé la démocratie
et vivaient dans une société esclavagiste – et alors ? Les
révolutionnaires de 1789 ont créé la République et coupé le cou
d’Olympe de Gouges, qui voulait étendre aux femmes les droits que
les hommes venaient de rédiger. Robespierre était révolutionnaire
et misogyne : disciple de Rousseau !</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Et
les Modernes d’aujourd’hui sont hélas de leur temps, quand ils
crachent sur la culture et ouvrent largement la porte à des barbares
bien décidés à remplir avec leurs certitudes sanglantes le vide
patiemment creusé dans les cervelles adolescentes. Ce monde en voie
d’automutilation, je voudrais tenter de le sauver malgré lui –
parce qu’une poignée d’imbéciles ne peut pas avoir raison
contre une civilisation tout entière.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Mais
encore, me direz-vous, quel rapport entre ces tentations
communautaristes et la culture ?</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Le
Cran a violemment protesté en 2008 contre l’aspect à ses yeux
excessivement culturel des concours de recrutement dans la fonction
publique, déversoir traditionnel des sociétés antillaises. Il a
suggéré que ces concours soient recentrés sur les questions
purement professionnelles et cessent d’exiger un niveau de culture
générale dont, disait-il, l’usage n’est pas bien évident dans
le cadre de leurs futures fonctions. Hmm… Combien de dialogues au
guichet seraient facilités par un niveau de connivence culturelle
adaptable ? La culture n’est pas seulement déluge de références.
Elle est usage d’une langue commune – qui tend à l’être de
moins en moins.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Quoi
qu’il en soit, le secrétaire d’État à la Fonction publique,
André Santini, a immédiatement réagi. Il a proposé de refonder
les concours administratifs dès 2009 en diminuant notablement la
part de la culture générale. « Nous avons atteint les limites d’un
élitisme stérile », s’est-il exclamé. La culture générale
était pour lui une « discrimination invisible ». La République
n’avait pas besoin de gens cultivés. Ou alors, dans des niches
spécialisées.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>L’année
d’après, c’était Valérie Pécresse, en charge de
l’Enseignement supérieur, qui, après avoir suggéré un quota
pour les boursiers à l’entrée des grandes écoles – une
discrimination positive déguisée et effective à l’entrée en
classes préparatoires[3] –, affirmait, sur la foi d’un rapport
ad hoc de l’Inspection générale, qu’il fallait ouvrir les
concours aux langues maternelles des candidats – le chinois,
l’arabe ou le vietnamien, entre autres. Et repenser le poids de la
culture générale.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>À
noter que ledit rapport enseignait un fait que le ministre a préféré
passer sous silence : les matières réellement clivantes, ce n’était
pas le français, c’étaient les maths, la physique, la biologie.
Ciel ! Le problème était moins l’accès à la culture des «
héritiers » qu’une descente en flèche du niveau du secondaire !
Mais l’essentiel de ce que les médias retinrent, ce fut cette
charge contre la culture générale.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Pierre
Assouline et les commentateurs avisés firent le lien avec la «
sarkozienne détestation[4] » de La Princesse de Clèves, qui avait
entraîné maintes lectures publiques du roman de Mme de La Fayette
devant les mairies de l’UMP. Comme quoi, dans ce curieux pays, on
peut s’enflammer pour un roman du xviie siècle, d’une écriture
complexe, et peut-être faire basculer une élection. La gauche, en
s’attaquant au latin, a pu récemment constater que ce « vieux
pays », comme disait de Gaulle, est encore, bec et ongles, attaché
à ses racines et à ses valeurs. La culture est menacée, mais elle
n’est pas morte, quelles que soient les attaques auxquelles la
soumettent des sectes fondamentalistes ou des libéraux mondialisés.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>«
Ceux qui soutiennent la culture générale dans ce type de concours,
ajoutait le rédacteur de La République des livres, ne le font pas
dans l’idée de coller un futur pompier sur la bataille de Lépante
ou une future iconographe de la Mairie de Paris sur une question de
droit public. Il ne s’agit pas de refaire “Questions pour un
champion”, mais de posséder un niveau de langue minimum appuyé
sur des connaissances. Le but n’est pas de coller le candidat sur
les véritables intentions du duc de Nemours telles qu’elles
apparaissent à travers sa déconstruction lexicale, mais de faire
lire La Princesse de Clèves pour enrichir notre langue à tous dans
les rapports quotidiens entre administrés. […] Est-il normal que
tant de gens (chauffeurs de taxi, gardiens de la paix, fonctionnaires
de la RATP, etc.) soient handicapés lorsqu’ils cherchent une rue
sur un plan parce ce qu’ils n’ont aucune idée de la manière
dont s’écrit un nom historique pour n’en avoir jamais entendu
parler[5] ? » Et de raconter que les Américains venaient de
comprendre qu’un peu de littérature ne fait pas de mal aux futurs
médecins[6] : il apparaît que cela développe leur capacité
d’empathie et modifie même leur analyse clinique.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>La
culture n’est jamais là où l’attendent ceux qui croient que
c’est une armoire à confitures. Ses effets sont toujours obliques,
jamais là où on les attend. C’est ce qui en fait la beauté et la
complexité.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal"><em>Les
effets de l’inculture, en revanche, parce que c’est un corps
simple de masse moléculaire proche de zéro, sont immédiats.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
[1] National Association for the
Advancement of Colored People, l’une des plus anciennes (1909) et
des plus influentes associations américaines. « Colored People »,
expression obsolète, ne s’emploie plus que dans le nom de cette
association. Les Noirs américains s’appellent désormais «
African-American ». Ils ont même tenté de discriminer le président
Obama, qui, métis d’une Blanche et d’un Africain (son père
était kenyan), ne pouvait bénéficier de cette appellation,
théoriquement réservée aux descendants d’esclaves. Ai-je le
droit d’appeler cela du racisme ?</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
[2] Voir sur le sujet le livre
de Paul-François Paoli, Nous ne sommes pas coupables : Assez de
repentances !, La Table ronde, 2006.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
[3] On y recrute sur ordre au
moins 25 % de boursiers, parfois au détriment d’élèves mieux
placés du strict point de vue des résultats académiques.
L’égalitarisme tue l’égalité.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
[4] En février 2006, Nicolas
Sarkozy s’était livré à une violente attaque contre le roman de
Mme de La Fayette, exemple type, d’après lui, des références à
bannir des concours de la fonction publique. Il est revenu souvent à
la charge, jusqu’à ce qu’il finisse par avouer qu’il avait
souffert, élève, sur les aventures du duc de Nemours.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
[5] Pierre Assouline, « Dehors,
la culture générale ! », larepubliquedeslivres.fr, 2 décembre
2008.</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
[6] Cf. Pauline W. Chen, «
Stories in the Service of Making a Better Doctor », The New York
Times, 23 octobre 2008.</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Histoire des Cathares, de Michel Roqueberturn:md5:d3c9d4ba875a8f24b87ab156e1f561012016-08-14T15:09:00+02:002016-08-14T14:09:04+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Michel Roquebert, Grand
Prix d'histoire de l'Académie française, est le spécialiste
reconnu de l'histoire du catharisme. Cette Histoire des Cathares est
la quintessence de trente ans de travail sur le sujet.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Si l'on regarde l'Histoire,
d'une vue d'ensemble portant depuis ce que l'on pourrait appeler l'an
Zéro (les environs de l'an Zéro) jusqu'à notre époque, début du
21 ème siècle ; sur quelque deux mille années d'existence donc...
Tout le drame de l'Humanité réside dans le fait religieux...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Le livre de Michel Roquebert,
"Histoire des Cathares", parle bien sûr, des Cathares, de
l'histoire de la société Cathare qui couvre plus de trois siècles,
du 11 ème au 14 ème... Mais le "champ" des répressions,
des violences, des inquisitions ; l'emprise des totalitarismes
exercés par les puissances dites temporelles (politique, économie,
gouvernement, lois, traités, institutions, administration) et
associés à la puissance de l'Eglise Catholique et Romaine dans
toute l'Europe, à l'Islam du Moyen Orient jusqu'en Espagne entre les
7ème et 15ème siècles... Ce "champ" et cette emprise
donc, débordent largement du cadre de la seule histoire des
Cathares...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Déjà, dès le début même du
Christianisme – et l'on peut en dire autant de l'Islam- se
développent tels des feux poussés par les vents de ci de là dans
la brousse, des foyers de dissidences tous faits de flammes plus
rougeoyantes et plus porteuses de lumière les unes que les autres,
déjà apparaissent les hérésies, déjà le sang coule, les flammes
des bûchers dévorent les impies, les dissidents, les hérétiques,
les déviants, les "suppôts de Satan"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
A l'origine de toutes ces
violences exercées par les puissances temporelles et religieuses, il
y a, en gros, deux causes principales :</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
-L'accession au Pouvoir, à
l'Autorité, à la possession des biens, des terres, des territoires,
à la domination des peuples... Tout cela au profit d'une minorité
détenant les armes, l'argent, la loi.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
-Et la différence de croyance,
les interprétations, les doctrines, la lecture des textes dans un
sens ou dans un autre "justifiant que ..."
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Et les Pouvoirs, tous les
Pouvoirs en place, et les minorités possédantes avec leurs armes,
leur argent et les lois qu'ils font à leur avantage, composent et
surtout s'appuient sur les croyances, sur les différences, sur les
doctrines, sur telle ou telle lecture du texte...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Les Pouvoirs et les minorités
possédantes s'allient ou se combattent selon l'enjeu, selon leurs
intérêts, selon ce qu'ils ont à gagner à être d'un côté ou
d'un autre, de telle ou telle Foi... Et leurs victimes sont toujours
ces milliers de gens du peuple, ces "gens de rien à leurs yeux"
qu'ils font combattre sur les champs de bataille... Ou qu'ils font
s'égorger entre eux...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
... Le "fait religieux"
c'est le drame de l'Humanité, c'est le sang versé, ce sont les
violences perpétrées, ce sont les totalitarismes de la pensée, ce
sont les assassins au nom de Dieu ou d'Allah, au nom du Bien et du
Mal... Tant que demeurera l'Humanité dans le fait religieux, la
barbarie demeurera et s'exercera, ne cessant de se montrer avec des
visages différents, des visages masqués ou non...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
Les visages masqués sont
peut-être les pires...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
... Dans les sociétés
primitives (je pense aux sociétés humaines du Paléolithique
Supérieur, en particulier des Néanderthaliens qui enterraient leurs
morts, des Sapiens -Solutréens et Magdaléniens ainsi que leurs
prédécesseurs)... Et pour tout dire avant les Monothéïsmes
(croyance en un seul Dieu), il n'y avait pas de "drame de
l'humanité du fait religieux" , il n'y avait que le drame de
l'humanité du fait de la précarité de l'existence, de la vie
humaine... A vrai dire le "drame" était bien davantage une
réalité qu'un "drame"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
La connaissance scientifique
telle que nous l'avons en partie aujourd'hui, n'existait pas, et les
"dieux", les croyances, la "grande Mère", le
"tout", le "ciel", l'au delà... Tout cela était
fondé sur l'observance, l'interprétation des événements naturels
et de l'image que l'on s'en faisait ; sur la violence, sur
l'imprévisibilité des forces de la nature, sur les manifestations
naturelles qui faisaient que l'on avait ou non de quoi manger, de
quoi se protéger... Le "fait religieux" tel qu'il est le
drame de l'humanité depuis le Monothéïsme, depuis la croyance en
un seul dieu, n'était point dans les sociétés du Paléolithique
Supérieur.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal">
La réalité naturelle, sa
violence, sa dureté... C'était "l'atelier", c'était "la
forge", là où s'élaborait ce "produit" qui est
l'Homme... Les religions du Monothéïsme sont une perversion du
"produit", plus encore que l'Inconnaissance qui était,
avant la Science -quoique la Science ne soit en fait qu'un "embryon
de la Connaissance"...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Fille de la rueurn:md5:460faf0b0824e36b0a289077534184352016-03-31T08:15:00+02:002016-03-31T07:15:23+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"> Voici
"Fille de la rue", un poème de AMINA MAHMOUD, traduit de
l'arabe par Antoine Jockey</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">[
Paru dans MISSIVES, revue trimestrielle de la Société Littéraire
de la Poste et de France Télécom : mars 2016, "Prose et poésie
irakiennes contemporaines"... ]</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><em><strong>Fille
de la rue</strong></em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Je
suis une fille de la rue</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Et
ma taille pousse courbée, en s'interrogeant.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Mon
âge? Sept bourgeons desséchés</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Sept
explosions qui ont raflé les sept membres</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>De
ma famille.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Avorte-moi
ô mon malheur!</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>A
chaque feu vert, je me laisse choir sur le trottoir, mon siège</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Sans
fin, mon royaume.</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Toutes
les larmes sont miennes</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Tous
les mouchoirs ne suffisent pas</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>A
assécher leurs sources. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>La
rue est à présent ma mère</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Et
le feu de circulation, mon père</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>J'ai
tellement goûté au soleil en pleine canicule</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Qu'il
m'a fait mûrir</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Et
les couteaux du froid se sont disputé mon corps</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Ô
Dieu, vers qui me tourner?</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Ne
connaissant pas la ruse, comment en user?</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Le
chagrin est ma Bible, les larmes mon Evangile</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>La
privation mon Coran</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Et
dans mes yeux la vie s'est changée en enfer</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Alors
l'oubli est mon seul salut</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Comme
vous, j'ai des yeux</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Une
langue et deux lèvres,</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Alors
pourquoi, Dieu,</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Suis-je
sans abri?</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Regarde-moi
lorsque la rue se calme</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Et
que le soleil rejoint sa demeure</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Comme
le policier à la fin de son service. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Regarde-moi
chercher un tas d'ordures</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>Pour
m'y planquer et me mettre à gémir. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">...
Dans un pays en guerre c'est toujours plus difficile pour un poète,
pour un écrivain ; que dans un pays dans lequel règne une sécurité,
un confort relatifs...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">Amina,
tu es comme ce naufragé de l'espace dans une coque de survie en
errance entre Andromède et la Voie Lactée... Et, quelque part sur
la planète d'où tu viens mais dans un paysage de cette planète qui
n'est pas le paysage de ton enfance et de ceux qui t'ont précédé
depuis des milliers d'années, il y a ce visage, mon visage, qui sait
que tu existes... peut-être, ce visage, est-il un petit bout de ce
Dieu en lequel tant croient, qui a des milliards de petits bouts, et
qui a vu les mots que tu as écrits... Même si on est tout seul dans
sa peau jusqu'à la fin de ses jours, quand on écrit, même si on
écrit comme un naufragé de l'espace dans une petite coque de survie
entre deux galaxies... on n'est jamais vraiment seul...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Houellebecq écrivain romantique, par Aurélien Bellangerurn:md5:291ad2a703331f3cb8bc5def7f9b3fec2016-02-19T07:48:00+01:002016-02-19T07:49:07+01:00yugcibAuteurs et livres <p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<ins>Résumé 4ème
couverture :</ins></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
Beaucoup de choses ont été
dites sur Michel Houellebecq, sur son oeuvre un peu moins, sinon
qu'on y trouvait le parfait catalogue du cynisme contemporain ou
l'encyclopédie des ratages de la modernité.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
C'est une double méprise :
Houellebecq est un écrivain sincère et ambitieux. Il ne cherche
jamais à sauver ce qui ne peut plus l'être. Néanmoins, si le monde
n'est pas toujours drôle, il est améliorable. Nous disposons, dans
la science, des moyens de le réanchanter. L'homme n'est pas condamné
au tragique.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
Désespérance et utopie, l'une
comme l'autre argumentées avec soin : la douleur est un indice ; le
monde doit être réparé. Les racines du mal sont trop profondes
pour être entièrement arrachées, mais nous saurons en extraire des
fleurs.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
Houellebecq est un écrivain
romantique.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
De Pascal à Lovecraft,
Houellebecq a étudié la littérature de la chute, mais c'est, de
Novalis à Baudelaire, celle de la rédemption par la technique qu'il
a choisi de continuer.
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<ins>Mon avis :</ins></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
Pour moi qui n' a pas fait
d'études de philosophie en classe terminale ni en université
(Positivisme, Auguste Comte ; Heidegger, ontologie, mysticisme, etc.
...) J'avoue avoir été "un peu dépassé" par certains
termes employés... Cependant, avec "recherche Google" ou
avec un dictionnaire à portée de main – et un minimum de
réflexion- je suis parvenu au bout de ce livre...
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
Cette étude réalisée par
Aurélien Bellanger sur l'oeuvre de Michel Houellebecq, me paraît
être un véritable, un incontestable démenti à l'idée selon
laquelle, pour certains intellectuels et journalistes littéraires,
"Michel Houellebecq serait une nullité littéraire" ...
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
En effet, c'est tout le
contraire d'une "nullité littéraire" !
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
... Bon c'est vrai,
personnellement j'adhère totalement à Michel Houellebecq, à ses
livres (romans et essais) que j'ai tous lus jusqu'à "Soumission"
ainsi qu'à sa poésie... Tant je "m'y retrouve" dans son
style, dans ses formulations, le ton qu'il emploie, son ironie, sa
dérision, ses clichés (types de personnages, de comportements, qui
à mon sens ne sont pas tout à fait des clichés dans la mesure où
ils correspondent à une certaine réalité)... à tel point parfois
que je me dis que j'aurais pu écrire cela pareil ou presque! (Mais
comme je dis en rigolant "au lieu que ce serait du Houellebecq,
ce serait du Yugcib")...
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>"Windows démarra avec
un petit bruit joyeux"... </em>
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>"En fin de soirée, la
montée de l'écoeurement est un phénomène inévitable. Il y a une
espèce de planning de l'horreur. Enfin je ne sais pas ; je pense"...</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>"Dans l'avion, Michel
trouve aux pieds de son voisin, un best-seller anglo-saxon merdique
d'un certain Frederick Forsyth. Le livre est d'une nullité
écrasante. Plus tard, écoeuré par sa lecture du Guide du Routard,
il s'empare avec résignation du roman La Firme, de John Grisham."</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>"J'éteignis juste après
le générique du Silure démystifié. La nuit était opaque ; le
silence également."</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>"Maigre, moustachu et
nerveux, l'homme se présenta à moi comme un naturopathe ; devant
mon ignorance il précisa qu'il soignait par les plantes, ou par
d'autres moyens naturels si possible. Sa femme, sèche et menue,
travaillait dans le secteur social, à l'insertion de je ne sais
quels délinquants primaires alsaciens ; ils donnaient l'impression
de n'avoir pas baisé depuis trente ans."</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>... </em><span style="font-style: normal">Telles
ont été, à la lecture de cet ouvrage d'Aurélien Bellanger, ces
phrases reportées, de Michel Houellebecq dans notamment "Extension
du domaine de la lutte" et "La possibilité d'une île",
entre autres... </span>
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
... Et maintenant ceci :
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>"Eh Michel, où est le
bec ? </em>
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>Le bec de l'oiseau? </em>
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>Le bec de la tortue? </em>
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>Le bec qui pue... dans les
cocktails d'entreprise ou dans les cockails littéraires, où les
participants atomisent autour de la table les particules fines de
leurs haleines épicées de petits fours ingurgités, de mélanges
alcoolisés et de fumée de clopes ? </em>
</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal; text-decoration: none" align="JUSTIFY">
<em>... </em><span style="font-style: normal">Bon,
oui... mais ça, c'est du Yugcib ! (rire)... </span>
</p>Le quai de Ouistreham, de Florence Aubenasurn:md5:42df19a7f53a1d16efcebf0cac219a9f2015-10-08T08:58:00+02:002015-10-08T07:58:29+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Florence Aubenas -en tant
que femme, journaliste et écrivain- est surtout connue du "grand
public" pour avoir été otage en Irak du 5 janvier au 12 juin
2005...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
A l'époque de sa prise en otage
elle a été soutenue par ses confrères journalistes qui dénonçaient
pour bon nombre d'entre eux, ce qu'elle dénonce aujourd'hui, à
savoir ce caractère "pyromane" et de "scoop" des
médias...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... L'on peut s'interroger
cependant, sur le caractère même (et sur la portée) de la
dénonciation, de toute dénonciation aussi justifiée et argumentée
soit-elle... Qu'y-a-t-il, que trouve -t-on en vérité, derrière la
dénonciation?
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
La sincérité du moment, dans
ce qui est ressenti dans l'événement, dans ce que cette sincérité
implique? Mais alors, pourquoi lorsque d'autres événements
surviennent, lorsque plusieurs mois ou années ont passé... Ne
dénonce-t-on plus ?
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Or plus que jamais aujourd'hui
dans l'actualité dramatique du monde, guerre de Syrie entre autres,
et flots ininterrompus de migrants... La plupart des journalistes de
télévision, de magazines et de quotidiens nationaux et régionaux,
n'ont de cesse de produire de ces "scoops", de ces "effets
spéciaux de reportage", de ces "petites phrases",
tout cela dans un "consensus" frisant l'indécence,
l'outrecuidance dans une forme de "pensée unique"
orchestrée par les politiques en place, en France et en Europe.</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Dans un Français souvent
sommaire et peu respectueux de la grammaire et de l'orthographe, avec
des articles à sensation d'un épidermisme consternant, donné "à
avaler" à des millions de gens et qui "lamine",
"nivelle par le bas", la puissance médiatique fabrique des
opinions et de surcroît ment ou dénature...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Florence Aubenas dénonce tout
cela à sa façon, c'est à dire sans outrecuidance, avec lucidité,
gravité et faisant part d'une dose d'optimisme malgré tout car elle
sait bien "de quel bois, de quelle étoffe est fait le cœur,
l'esprit des gens, des gens du peuple, des gens auxquels on ne donne
jamais la parole, des gens qu'elle fait monter dans sa voiture pour
parler avec eux, des gens qu'elle rencontre devant les portails des
usines qui ferment, des gens "ordinaires" en somme, donc
tous ces gens complètement oubliés de ces cliques de journalistes
consensuels et d'intellectuels arrogants qui eux dans "leur
monde à eux" se sentent bien !
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Le quai de Ouistreham"
est un récit saisissant de cette plongée dans le monde de la
précarité, un monde dans lequel on ne trouve plus un emploi mais
"des heures" avec un contrat à "zéro temps" !
Ce monde là, les journalistes qui ont "pignon sur rue" et
qu'on voit sur les plateaux télé, n'en parlent qu'à mots couverts,
ou pour produire des images pyromanes...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>L'ange de l'abîme, de Pierre Bordageurn:md5:6014b8e5ed203fdb2bdbd5c8f06d1a7e2015-09-22T18:28:00+02:002015-09-22T17:28:49+02:00yugcibAuteurs et livres<p><br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p> <p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>L'auteur</ins></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Né en 1955 en Vendée,
Pierre Bordage est l'auteur des <em>Guerriers du silence, </em>Grand
prix de l'imaginaire 1993, de <em>Wang</em>, Prix Tour Eiffel 1997 et
des <em>Fables de l'Humpur</em>, Prix Paul Féval de Littérature
Populaire 1999.</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Ecrivain visionnaire et conteur
hors pair, il est l'un des grands romanciers français actuels.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>L'Ange de l'abîme</em> et <em>Les
Chemins de Damas</em> (Au diable vauvert) composent la trilogie des
<em>Prophéties</em>.</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... <ins>Ce que j'en pense</ins>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
J'avais déjà lu, de
Pierre Bordage, dans une collection Librio, la série complète des
<em>Derniers hommes... </em>Un récit "apocalyptique" dans un
futur proche et <em>possible... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Selon l'idée que je me fais de
la Science Fiction, qui s'articule autour d'une <em>certaine
crédibilité et sur une base scientifique</em>, les livres de Pierre
Bordage, qui me semblent appartenir à ce que l'on peut définir par
<em>Littérature populaire, </em>sont bien dans la "ligne" de
ces ouvrages de Science Fiction que je lis d'ordinaire, même si pour
quelques uns de ces ouvrages, il y entre une part de fantastique et
de mystère avec des personnages "surnaturels"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Résumé</ins></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Dans
une Europe d'apocalypse ruinée par la faillite des OGM, enlisée
dans la guerre contre le Moyen-Orient, en proie au fanatisme
religieux et au racisme, le voyage initiatique de Stef et Pibe, deux
adolescents à la recherche de l'Archange Michel, le dictateur tout
puissant qui gouverne le vieux continent depuis sa forteresse
roumaine. Dans une ambiance crépusculaire fascinante car
terriblement proche et crédible, un grand roman épique d'une
actualité brûlante.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Mon avis</ins></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Ce livre est sorti en
octobre 2005, alors que l'on ne parlait pas encore d'Etat Islamique
et que les guerres de Lybie et surtout de Syrie ne devaient arriver
qu'en 2011...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Dans
cette Europe en guerre contre les "ousamas" sur un front de
plusieurs milliers de kilomètres, de tranchées, de fortins, du nord
de la Pologne jusqu'à la Mer Noire ; les légions de centaines de
milliers de combattants de l'Archange Michel avec leurs dirigeants,
des Chrétiens Catholiques "purs et durs" sont en guerre
contre la Grande Nation des Musulmans qui envoie elle aussi sur le
front, des centaines de milliers de combattants, et cela depuis une
quinzaine d'années... Il y a des millions et des millions de morts,
toute l'Europe est dévastée par d'incessants bombardements...
Fanatisme absolu de ces intégristes chrétiens catholiques dont les
dirigeants imposent des lois aussi terribles, aussi réductrices que
la Charia des Ousamas... Violences, tortures, massacres en masse,
viols, perversion, mafias, trahisons, éliminations de supposés
"faux convertis" et de prisonniers ousamas dans des
incinérateurs géants... Tout cela, tout au long du livre...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'on voit où conduit le
fanatisme religieux, de part et d'autre!
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Extraits</ins></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
"De part et d'autre,
on avait enrayé la progression des blindés adverses et détruit la
plupart des aéroports, porte-avions et avions de combat, puis on
s'était installé dans un pilonnage mutuel et intensif égayé de
temps à autre par des sorties suicidaires. Les rares bombardiers
ayant échappé aux missiles à tête chercheuse se contentaient de
dévaster les villes, les campagnes et les populations civiles."
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
"C'est prévu pour quand?</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
-D'après ce que j'ai cru
comprendre, les opérations commenceront dans dix jours. Il y a
environ huit millions de détenus dans l'ensembles des CERI de
l'Europe.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
-Tant que ça?</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
-Plus si on compte les camps de
transition.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
-Et après? Je veux dire quand
tu auras terminé le... nettoyage, qu'est ce que tu deviendras?
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
-Il y aura toujours du travail.
Si on ne trouve plus d'ousamas, le CERI du Centre se remplira
d'opposants politiques, de prisonniers de droit commun, de
clandestins. "</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Les pieds dans l'eau, de Benoît Duteurtreurn:md5:c9da9df2c64678ba7bcc16522226e5b92015-09-11T08:56:00+02:002015-09-11T07:56:24+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<strong>Les pieds dans l'eau,
de Benoît Duteurtre</strong></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<em>Dépôt
légal octobre 2008</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-style: normal;">Gallimard</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><ins><span style="font-style: normal;">Quatrième
de couverture</span></ins><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">
:</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;">
<em>"Le
29 septembre 1990, une vingtaine de descendants de René Coty se
retrouvèrent à l'Elysée. Chez les petites filles du Président,
d'ordinaire si ardentes à rompre avec le passé, l'opportunité
sembla éveiller un brin d'amusement. Les années glorieuses
s'éloignaient suffisamment pour prendre un arrière-goût
folklorique. Tout le monde avait oublié le nom de Coty – sauf pour
le confondre avec celui d'un parfumeur. L'époque présidentielle ne
représentait plus une menace avec ses privilèges. Rien ne pouvait
désormais entraver le triomphe de cette "vie normale" vers
laquelle ma famille inclinait depuis trente ans."</em></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;">
<em>Avec
ce roman familial, Benoît Duteurtre déploie son art d'humoriste
social sur un mode plus intime. A l'ombre des falaises d'Etretat, il
observe les transformations de la bourgeoisie en vacances, le
catholiscisme revisité par mai 68 et sa propre évolution de jeune
homme moderne à la découverte de la nostalgie. </em></span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;">
<em>Prix
Médicis pour "Le voyage en France", Benoît Duteurtre est
notamment l'auteur de "Tout doit disparaître", "Gaité
parisienne", "Service clientèle", "La petite
fille et la cigarette". </em></span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><ins><span style="font-style: normal;">Extraits</span></ins>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;">
<span style="font-style: normal;">Page
114 : </span></span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">"Les
aspirations artistiques m'occupèrent donc toujours davantage. Dans
le train-train de cette vaste sous-préfecture, on pouvait encore
faire semblant d'</span></span><em><span style="text-decoration: none;">inventer</span></em><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">
ce que Paris découvrait un siècle avant. En première puis en
terminale, j'avais formé avec mes amis un groupe moderniste à
tendance délurée. Notre amour des élucubrations d'Alphonse Allais,
des facéties d'Erik Satie et du dadaïsme de comptoir nous éloignait
des intellectuels de gauche qui régnaient à la Maison de la
culture, comme des femmes-poètes qui se réunissaient le samedi
après-midi, pour lire à voix haute des textes de René Char."</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="text-decoration: none;">
<span style="font-style: normal;">Page
222 :</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;"><span style="text-decoration: none;">"Pour
aggraver les choses, l'artisanat semblait partout sur le point de
disparaître en tant qu'activité fourmillante et peu onéreuse, aves
ses multiples corps de métiers. La notion même d'entretien devenait
problématique dans une économie fondée sur le remplacement
systématique de tout objet défectueux par de nouveaux matériaux
normalisés. Cette organisation ne laissait guère de place au
travail minutieux du bois, sauf sous forme d'activité luxueuse,
facturée au prix fort et réservée aux clients fortunés."</span></span></p>
<p align="JUSTIFY" style="margin-bottom: 0cm;"><ins><span style="font-style: normal;">Mon
avis</span></ins></p>
<p align="JUSTIFY" style="text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;">Il
y a dans les livres de cet auteur, Benoît Duteurtre, dirais-je </span><em>du
sens et de l'atmosphère. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Avec
Michel Houellebecq, Benoît Duteurtre est l'un de mes écrivains
préférés -et les plus lus par moi- de cette période contemporaine
que je situe en gros, depuis les années 70/80 du 20ème siècle.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Sans
doute y-a-t-il, depuis ces années 70/80, d'autres écrivains dont je
lis les livres, et j'espère bien découvrir des auteurs qui, comme
Houellebecq et Duteurtre, m'interpelleront autant et chez lesquels je
trouverais <em>du sens et de
l'atmosphère. </em>
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Bernard Clavelurn:md5:226cda75a5d086aad248c5e2728b19642015-08-12T09:14:00+02:002015-08-12T08:14:41+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
... A l'attention de ceux et
celles qui "n'aiment pas Bernard Clavel" je leur dis qu'en
2070 ou en 2150, il y en aura d'autres qui viendront après Bernard
Clavel et qui "continueront à porter le flambeau" à leur
façon, autant dire qu'ils en écriront autant sinon plus encore et
même mieux...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
ça fera peut-être pas "avancer
le schmilblic", mais y'aura toujours ce qu'il faudra sur cette
planète, d'un tel, d'une telle multiplié par un certain nombre,
pour se lever contre l'hypocrisie, contre l'orgueil, contre la haine,
contre tout ce consensualisme troudebalesque, ces inégalités
phénoménales entre une minorité de très riches et une majorité
de très pauvres, contre les assassins, les donneurs de leçon de
morale, les prédateurs en tout genre, les bourgeoisies aisées qui
vont à la messe et gueulent comme des putois contre les gens qui
"marchent pas dans les clous" !</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
"<em>Clavel ne donne ni
dans la bourgeoisie aisée ni dans l'aristocratie mélancolique. Ceux
qui redoutent de se trouver confrontés avec la misère des gens de
peu évitent sans doute de le lire. Et ils auront tort. Quel ami des
lettres n'a pas été secoué à un moment ou un autre par l'ouragan
Clavel?"</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
(Edmonde
Charles-Roux, de l'Académie Goncourt)</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
"<em>C'est l'écrivain
prolétarien français qui a le mieux réussi ; c'est à dire qu'il a
réussi la difficile équation d'être lu par des lecteurs qui
appartiennent au même monde de la quotidienneté que les personnages
de ses romans".</em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
(Michel
Ragon)</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
"<em>Dans la belle
langue simple et dure qui est la sienne, Clavel ne ménage personne.
Parce qu'il respecte ses personnages, ces gens du peuple sans
défense, il raconte sans fioritures. Sans trahir</em>".
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
(Dominique
Mobailly, La Vie)</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
...
Je ne conteste pas que l'on puisse "ne pas aimer Bernard Clavel"
: on a le droit de ne pas aimer Bernard Clavel, comme on a le droit
de ne pas aimer Victor Hugo, par exemple...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
D'autant
plus si l'on exprime son désamour pour Bernard Clavel avec l'humour
qui sied au propos que l'on tient sur son oeuvre en général...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
En
revanche ce qui me dérange c'est la "vision du monde" que
l'on porte en soi dans le fait de ne pas aimer Bernard Clavel, quand
il y a dans cette "vision du monde" tout ce que je combats,
tout ce qui me révolte, tout ce que je dénonce depuis mon enfance.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Or,
il se trouve que Bernard Clavel défend, par les romans qu'il écrit,
dans l'intégralité de son oeuvre d'ailleurs, toutes ces "valeurs"
que je défends moi-même et que j'illustre si je puis dire, dans mes
écrits, à travers les histoires que je raconte à ma façon...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
De
même que l'on fustige, que l'on critique, que l'on "enterre"
Bernard Clavel -ou un autre écrivain- pour "telle ou telle
raison, raison argumentée"- (parce qu'on le trouve triste,
pessimiste)... Je conçois que l'on puisse à l'égard de l'auteur
que je suis, me trouver "emmerdant", pessimiste, tragique,
hyroglyphique, brouillon etc. ... Et si en plus on y met de l'humour,
pour "m'enterrer"... ça m'intéresse !
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Je
concède à mes détracteurs le droit de m'enterrer, de ne pas du
tout aimer ma manière d'écrire, de dire les choses comme je les
dis... Mais je ne leur concède plus ce même droit lorsqu'ils
s'attaquent à ce que je défends "bec et ongles", à ces
"valeurs" qui me sont chères et que je place au dessus de
tout, en particulier du succès, de la gloire, et des avantages que
procurent le succès et la gloire...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Quand
ce qui est exprimé (même si "quelque part ça fait mal")
l'est avec l'humour qui sied au propos, je me dis (c'est ce que je
ressens) que, par l'humour, cet humour là en l'occurrence, je me
sens proche de mon prochain si différent de moi dans sa "vision
du monde" : c'est la même chose par exemple, que cet officier
Nazi, dans le film "le pianiste" qui se trouve dans une
église complètement détruite, en Pologne en 1945, en face du Juif
résistant pianiste. Les deux personnages que tout sépare et oppose
dans une violence qui est la violence réaliste et totale de la
guerre, vont alors "se rejoindre" dans une sorte de
communion autour d'un morceau de musique! Quel "message" en
effet ! Quand du tragique, de l'indicible, de l'insoutenable, du plus
inacceptable, du désespoir le plus absolu, du plus absurde, du plus
injuste, du plus dramatique de ce qu'il y a dans le "sens du
monde", dans une "vision du monde" qui peut être (et
qui effectivement est) celle de tant et de tant de gens dans le monde
toutes cultures et religions confondues... Se lève cette espérance
magnifique, vient cet optimisme, autour du seul fait de "partager
quelquechose ensemble".</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>A nous deux Paris, de Benoît Duteurtreurn:md5:c50487683fe834aed535d4aba7a759b12015-08-10T19:40:00+02:002015-08-10T18:40:25+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Un
tableau assez sombre, dans ce livre, mais réaliste, de ce que furent
à Paris ces années 80 du 20ème siècle, dans une atmosphère
"gauche bobo" de cocaïne, de "new wave", de
musique funky, de sexualité indécise, de sida ; avec notamment le
forum des halles et ses alentours, ses bars branchés, ses
noctambules, ses boîtes de nuit, tout cela dans un tourbillon de
futilité...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
"<em>Le
monde est devenu cet antre infâme et pur, envahi de normes qui
donnent l'impression de fréquenter partout le même motel texan, la
même chaîne hôtelière suédoise... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>.../...
Cette proximité du plaisir, de la gratuité, de l'inconscience,
faisait pour une part la valeur de telles aventures, avant que ne
s'impose l'idée du danger, de la punition et de la mort. Notre
époque anxieuse rêve de sécurité ; mais j'ai quelque peine à
goûter ce genre de vie nocturne, trop parfaitement hygiénique et
dépourvu d'excès .../... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Place
des Innocents, les établissements à la mode qui s'implantèrent
dans les années 1980.../... ont mis la clé sous la porte. Le Café
Costes a disparu, remplacé par cet alignement de McDonald's,
Häagen-Dazs, KFC, qu'on trouve dans toutes les villes du monde.
.../... Je me demande pourquoi il a fallu un jour détruire les
pavillons de Baltard et l'acien quartier des Halles pour édifier une
architecture en toc, faite de matière plastique, de plexiglas et de
ferraille. .../... Jamais l'on ne vit construction humaine se
dégrader aussi rapidement, pour devenir sale, jaunâtre, pisseuse et
bancale. Elle n'a pas tenu trente ans avant qu'on ne décide de la
raser à son tour. En 2010, la Ville de Paris a lancé son nouveau
chantier des Halles..." </em>...
Peut-on lire, page 329, 330 et 331...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
...
C'est fou, fou et... désolant... Ce que les villes se ressemblent
toutes, d'une région à l'autre en France, avec ces mêmes ZAC et
ZI où à perte de vue se succèdent les grandes surfaces
commerciales, les chaînes de d'hôtels et de restaurants... Tout est
formaté aseptisé normalisé avec des rond-points, des voies de
circulation et des parkings dont les entrées soit dit en passant,
par leurs barrières indiquant 2,10 m voire 1,90 m de hauteur,
interdisent l'accès à tout véhicule surrélevé ou avec une
galerie, des barres à vélo...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
...
Au moins, dans ces années 80 "post soixante-huitardes",
d'inconscience, de futilité, de looks et de modes, de recherche de
plaisir... N'y avait-il pas, aussi lourd de menace, tout ce dont on a
si peur aujourd'hui avec l'explosion de la violence et de
l'insécurité au quotidien ... Et, si "castrant", tous ces
interdits, toutes ces restrictions, avec les punitions et les
exclusions assorties...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Le
lien de cause à effet me semble à mon sens, beaucoup plus évident
entre d'une part les différentes politiques gouvernementales et
économiques de marché au niveau de l'Europe et de la France en
particulier, de la montée en puissance de la religion, du
communautarisme et des fanatismes ; et d'autre part l'explosion de la
violence et de l'insécurité... Plutôt qu'entre la futilité, les
modes, les apparences, l'insouciance, la recherche du plaisir
immédiat et leurs dérives comportementales d'une part ; et la même
explosion de la violence et de l'insécurité...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Ce
n'est pas "une casquette mise visière en arrière" ni un
foulard sur une tête de femme, ni encore une console de jeux vidéos
dans les mains d'un gosse de trois ans, ni l'utilisation d'un
smartphone pour prendre force photos et vidéos à envoyer sur le
Net... Qui va faire, plus que ne le font les politiques
gouvernementales et économiques de marché, davantage de violence,
davantage d'insécurité...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
...
Ce qui fait la violence et l'insécurité, c'est la montée en
puissance du religieux, du communautarisme et du fanatisme, tout cela
sur fond de politique gouvernementale, européenne, d'économie de
marché, d'obscurantisme planifié en matière de culture, et d'un
écart de plus en plus considérable entre une minorité de très
riches et un nombre grandissant de très pauvres...</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Madame Roland, une femme en révolutionurn:md5:f6b6254536bfe9038e07fb7ecfd762b02015-08-08T10:00:00+02:002015-08-08T09:00:36+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="CENTER" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Par Pierre Cornut-Gentille</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Collection
tempus, éditions PERRIN, dépôt légal mars 2015</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>L'auteur </ins><span style="text-decoration: none;">:</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Pierre Cornut-Gentille est
un homme politique Français né le 26 juillet 1909 à Brest, et
décédé le 21 janvier 1992 à Paris.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Il a été licencié en droit et
ès lettres, diplômé de l'Ecole Libre des Sciences Politiques,
diplomate, préfet et haut commissaire.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Avocat, il a publié chez PERRIN
L'Honneur perdu de Marie de Morell, La Baronne de Feuchères et Un
scandale d'Etat. L'affaire Prince.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="text-decoration: none;">Dans
ce livre "Madame Roland", il dresse le portrait d'une
femme, d'une aventure intellectuelle, mais le livre est aussi celui
d'une analyse vivante de la Révolution française. </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Quatrième de couverture</ins><span style="text-decoration: none;">
: </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Etre une femme engagée
dans l'action politique, telle fut, en un temps où le gouvernement
n'était pas l'affaire des femmes, la profonde originalité de
Marie-Jeanne Phlipon, épouse Roland, guillotinée pour ses idées et
son action le 8 novembre 1793, à 39 ans.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Ecrivain au talent éclatant,
collaboratrice de son mari deux fois ministre de l'Intérieur,
encyclopédiste, amie et conseillère de plusieurs hommes jeunes qui
firent la Révolution, comme Pétion, Brissot, Louvet, et amoureuse
passionnée de l'un d'entre eux, Buzot, Madame Roland a tenu tous les
rôles que l'accélération foudroyante de l'histoire lui présenta.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Emportée dans la chute de ses
amis girondins, elle fit preuve, face à la mort, d'un stupéfiant
courage. Sa correspondance et ses Mémoires offrent un prodigieux
exemple des enchaînements du coeur et de la raison chez une femme
habitée par la passion du bien public.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Un extrait</ins><span style="text-decoration: none;">,
page 196 : </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="text-decoration: none;"> "Des
rumeurs alarmistes circulent. La Fayette déploie ostensiblement la
Garde Nationale. Dans la matinée du 17 juillet 1791, Marie Roland
écrit à Bancal : "</span><em><span style="text-decoration: none;">les
matériaux de l'insurrection et de la guerre civile s'amassent... Le
feu éclatera au premier instant"... /... </span></em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Vers 7 h du soir, profitant de
cette belle soirée d'été, plusieurs milliers de Parisiens se
promènent en famille parmi les pétitionnaires quand surgit, drapeau
rouge en tête, la garde nationale commandée par La Fayette. Que
s'est-il passé? Quelques pierres lancées vers la troupe ? Un coup
de fusil parti dans la foule ? Toujours est-il que la garde nationale
ouvre le feu sans les sommations réglementaires. La fusillade
nourrie (six à sept décharges selon Mme Roland) laisse sur le sol
plusieurs dizaines de morts et de blessés.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<span style="text-decoration: none;">"</span><em><span style="text-decoration: none;">Le
deuil et la mort sont dans nos murs", </span></em><span style="text-decoration: none;">écrit
Marie, "</span><em><span style="text-decoration: none;">la
tyrannie s'est assise sur un trône souillée de sang". </span></em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Mon avis</ins> :</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Quand on pense à tout ce
qui se pratique de nos jours, dans l'arène qui est celle de la
politique, de l'actualité, des milieux journalistiques,
artistiques... En matière de diffamation, d'injures, de rumeurs, de
campagnes de dénigrement... Ce qui se passait dans ces mêmes arènes
durant l'époque révolutionnaire entre 1789 et 1795 ; était aussi
cruel, aussi violent, aussi ordurier, sinon davantage encore puisque
l'on en venait à se présenter dans les salles d'assemblée, avec un
poignard ou un pistolet sur soi...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Le "Père Duschesne"
par exemple, était une feuille bien plus "incendiaire" que
le "Canard Enchaîné" ou que "Charlie Hebdo"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
J'ai déjà dit que la
Constituante, que la Législative et que la Convention, étaient "des
paniers de crabes". Condorcet et Madame Roland durant le temps
de ces assemblées et de tous ces débats agités, furent on peut
dire "des esprits éclairés" parmi quelques autres "dans
le tas"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Mais il faut cependant se mettre
dans le contexte de cette époque de la Révolution et de la Terreur,
pour comprendre si l'on veut, même si elles nous horrifient, toutes
ces violences...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Il n'est pas sûr, pas sûr du
tout, que de nos jours, ou dans un avenir plus ou moins proche, que
tout cela ne se reproduirait pas...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'orgueil et la haine, ça pue
autant en 1793 qu'en 2015. Il n'y a que l'environnement qui a évolué
: en 1793, il y avait "Le Père Duchesne" et en 2015, il y
a Internet...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Mais c'est vrai, en France en
2015 il n'y a plus la guillotine comme en 1793... On va dire que
"c'est un progrès"... Mais... que d'armes en
circulation... Et tous ces silences, tous ces murmures, qui sont de
véritables bombes à retardement ! (Ou même des sortes de
guillotines prêtes à surgir sur la place publique )...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>La grande histoire du monde arabeurn:md5:71ba006a621979d7d633b62427140d5d2015-07-26T06:59:00+02:002015-07-26T05:59:34+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>D'Alexandre
le Grand à l'islamisme radical, </em>par
<strong>François Reynaert</strong>,
diplômé de de l'Institut d'études politiques de Paris, journaliste
au Nouvel Observateur.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins> Le
résumé que je fais, du livre</ins>
:</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Du
début du 16 ème siècle jusqu'à la fin du 20 ème siècle,
l'Europe avec tout d'abord le Portugal et l'Espagne, puis
l'Angleterre, la France, les Pays bas, la Prusse, l'Autriche Hongrie,
l'Italie et la Russie ; et à partir de la fin du 19 ème siècle
les Etats Unis d'Amérique occupés depuis le 17 ème siècle par les
Européens en majorité des Anglais... Constitue un ensemble de pays
qui a dominé la planète et dont la civilisation, la technologie,
les modes de vie, la culture, la politique ont "fait les livres
d'Histoire" comme si l'Histoire n'était "que l'Histoire du
monde vue par les seuls Européens"... Laissant de côté, du
moins en partie, le "moment arabe" du 7 ème au 13 ème
siècle, le temps de l'Empire Mongol avec Gengis Khan et ses
successeurs aux 13ème 14ème siècles ( 33 millions de kilomètres
carrés, alors que la Russie dans sa plus grande expansion n'en
faisait que 17 millions de km carrés); et le "moment Ottoman"
de 1453 avec la prise de Contantinople jusqu'à la fin de la première
guerre mondiale en 1918...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Sans parler des autres
grandes civilisations anciennes d'Amérique du Sud, d'avant l'arrivée
des Espagnols au début du 16 ème siècle, et des civilisations de
l'Inde, de l'Asie du Sud Est, de l'Indonésie, de l'Afrique (empires
du Mali, du Congo, bien avant l'arrivée des Européens)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Ce sont en fait les historiens,
géographes et chroniqueurs Européens, qui, au fil des conquêtes et
des découvertes de lointains pays, ont écrit (et surtout interprété
en conquérants, en découvreurs, en "porteurs de la
civilisation Chrétienne") l'Histoire des peuples de ces pays
éloignés de l'Europe, peuples qu'ils ont dominé et asservi en
fonction de leurs intérêts stratégiques, économiques, tout cela
dans une compétition guerrière entre grandes nations ou empires...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Les historiens européens et les
peuples européens -et c'est d'ailleurs ce que l'on apprend à
l'école- se réclament de l'héritage Gréco Romain, du temps où
tous les pays autour de la Méditerranée constituaient le vaste
empire Romain...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
De l'Orient à partir de la
séparation en 395, de l'empire romain en deux parties distinctes
jusqu'à nos jours, nous n'avons de cet Orient pour bon nombre
d'entre nous, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols,
Européens, que quelques connaissances encombrées de clichés...
Alors que Bagdad en l'an 800, avait un million d'habitants et était
le centre d'un vaste ensemble économique, de marché, de culture, de
savoirs, d'art et de culture.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Tout bascule (les équilibres
géo politiques qui arrivaient à se maintenir notamment avec
l'empire Ottoman, grand ensemble de peuples et de religions
coexistant sous l'administration Ottomane) dans les premières années
suivant la fin de la première guerre mondiale, avec les mandats, les
protectorats Anglais, Français, sur le Liban, la Syrie, l'Egypte, la
Palestine, l'Irak... Les grands vainqueurs de la guerre ont décidé,
arbitré en fonction de leurs seuls intérêts en promettant la
liberté, l'indépendance, à des peuples qui avaient jadis subi la
domination Ottomane... Les promesses n'ont pas été tenues, les
traités ont été bafoués, et les richesses de ces pays libérés
de la domination Ottomane ont été pillées, ont fait l'objet de
tensions et de conflits entre grandes puissances Européennes... Et
la seconde guerre mondiale "n'a pas arrangé les choses"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
En somme, tout ce qui se passe
aujourd'hui au début du 21 ème siècle dans cette zone géographique
que l'on appelle "le croissant fertile", l'un des berceaux
des grandes civilisations de la planète, est le résultat de la
politique désastreuse, inconséquente et prédatrice menée depuis
la fin de la première guerre mondiale par les vainqueurs de cette
guerre...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'Europe, avec ses 500 millions
d'habitants en 2015, ne représente plus que 1/14 ème à peine de
l'ensemble de la population de la planète, alors qu'au début du 16
ème siècle avec 100 millions d'habitants elle en représentait 1/5
ème... L'avenir est donc aujourd'hui désormais, davantage du côté
des 13/14 ème que du côté du 1/14 ème, autant sur le plan
économique, technologique, scientifique, que culturel...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Extraits
</ins>:</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Page 318 et 319 :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Au
tournant des XVIII e et XIX e siècles, le monde ottoman sent virer
le vent de l'histoire. Il ne va pas rester sans réagir. De nos jours
encore, la plupart des Occidentaux n'ont aucune conscience de cet
aspect des choses. L'orientalisme vu par les Européens, continue à
sévir. Dans les esprits Européens, l'Empire Ottoman du XIX ème
siècle et ses provinces arabes sont toujours ces pays sortis de
l'histoire, des fruits secs tombés de la branche depuis si longtemps
que l'Occident, fort de son progrès, n'a eu qu'à se pencher pour
les ramasser. Cette idée est fausse. L'arbre a toujours de la sève.
Les défaites militaires de l'empire, son démenbrement progressif ou
encore le débarquement des Français à Alexandrie sont autants de
chocs qui le réveillent et le stimulent. Le XIX ème siècle de
l'Orient n'est pas un siècle mort, bien au contraire. D'Istanbul au
Caire, de Tunis à Salonique, on assiste à un bouillonnement à tous
les échelons des sociétés, du plus haut au plus modeste.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Page 439 :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Si surprenant que cela nous
paraisse aujourd'hui, l'idée même d'une identité arabe est presque
neuve. Pendant des siècles, explique Eugène Rogan, un Egyptien, pas
plus qu'un habitant de la Syrie, de Tripoli ou d'Alger, ne se
considérait comme "arabe" et aurait plutôt mal pris qu'on
le désigne ainsi. Chacun se définissait par rapport à sa famille,
son clan, son village d'origine ou son appartenance religieuse. Un
Arabe, c'était un habitant de la péninsule Arabique...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
...
<em>Et c'est là, à mon
sens, cette réalité encore d'actualité, l'idée d'une "identité
arabe" même embryonnaire et toute neuve, qui, même encore
pouvant se constituer à partir de l'Islam et de ce qu'il y a de
"fondamentaliste dans l'Islam", et de la langue arabe , de
la culture arabe...Qui fera que l'Etat Islamique en tant qu'état
constitué, administré, régi et pouvant s'étendre aussi loin
autour de lui qu'il le pourra ; échouera finalement, comme a fini
par éclater l'empire Ottoman, en fait, tous les grands empires qui
ont régné sur des peuples se définissant par rapport à une
famille, un clan, une appartenance religieuse... Parce que le clan,
le groupe social, la famille, le village, la tribu, tout cela
constitue la seule réalité naturelle, la seule réalité "durable",
vraiment durable... La preuve : jusqu'au Néolithique, c'est ainsi
qu'a fonctionné la société humaine d'un bout à l'autre de la
planète durant des dizaines de milliers d'années, selon un principe
de relation, de relation avec les autres humains et êtres vivants,
avec les choses "du ciel et de la terre"... </em>
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>La Résidencia (suite à "une enfance de Jésus", de JM Coetzee)urn:md5:70ad2dac2f9cbbb057f3c35f7b24b1a12015-07-25T06:47:00+02:002015-07-25T05:47:13+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Parmi les gens de la
<em>Résidencia, </em>il en est certains d'entre eux qui, avant d'être
à la <em>Résidencia</em>, ont été -un temps-<em> au début de leur
"vie active"</em>, dans les <em>Barres Est</em> voire même
mais plus rarement, dans les <em>camps</em>... Ils ont <em>par la force
des choses</em> bon gré ou mal gré... "adhéré au Système"...
Et sont donc devenus "prospères" sinon "relativement
à l'aise" et "policés", et se sont en quelque sorte
"désolidarisés" des gens des <em>Barres Est</em> et des
gens des <em>camps</em>... Ils disent d'ailleurs à propos des gens des
<em>camps</em> : "les Cacalis", les "Romanichels",
les "voleurs de poules"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Cependant, et c'est là <em>une
vérité éternelle</em>, éternelle et intemporelle, la bonté <em>dans
un monde globalement sans bonté,</em> est de toutes les <em>Résidencia</em>,
de toutes les <em>Barres Est</em>, de tous les <em>camps</em>... Mais la
bonté est comme un drôle de gosse qui fait et dit des choses pas
comme les autres ; qui, aux yeux des gens, de la plupart des gens de
la <em>Résidencia</em>, des <em>Barres Est</em>, et des <em>camps</em>..
Est comme "une fille cacali juchée sur un vieux vélo avec des
cartons à dessin sur son porte bagage", à la quelle on largue
au passage, avec une certaine condescendance, un petit sourire...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
... Cela dit, à propos de ce
que je disais plus haut "les gens de la Résidencia"...
C'est "un état d'esprit" beaucoup plus en réalité, que
"une façon de penser par sensibilité/opinion personnelle",
un état d'esprit donc, que je combats... Un état d'esprit qui est
(souvent) celui des gens de la Résidencia et qui consiste en gros, à
rejeter, mépriser, maudire ces "cacali/ces romanos" pour
des raisons qui "sont ou seraient justifiées en partie...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Un état d'esprit c'est une
chose, une sensibilité/opinion personnelle en est une autre... C'est
bien un état d'esprit, que je combats...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Mais je combats tout autant
toute forme de prédation d'autant plus qu'à la prédation s'associe
de l'agressivité, du sans-gêne, de la vulgarité (et en ce sens,
les pauvres comme les riches, les exclus comme les élus, ne sont pas
toujours des anges loin s'en faut!)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
La générosité, la bonté, le
pardon, la mansuétude, ce ne sont pas des tapis sur lesquels on fait
sa crotte sans vergogne , ce sont des valeurs intemporelles, et dans
la relation que l'on a avec ses proches, ses connaissances, et plus
généralement les gens que l'on rencontre, la "vocation"
de la bonté c'est sa force agissant comme un moteur, plutôt que sa
faiblesse sous la forme d'un tapis sur lequel on essuie ses pieds,
qui en fait le sens... de la bonté...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Une enfance de Jésus, de JM Coetzeeurn:md5:4c35207049eec1989727ffbc1267dc6a2015-07-24T08:15:00+02:002015-07-24T07:15:25+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Le livre</ins>, tel que je
le résume :</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
David, un jeune garçon âgé
de cinq ans, et Simon, un homme d'environ 45 ans qui est le
protecteur de David, arrivent d'on ne sait où après une longue
traversée en bateau, dans un camp de "nouveaux arrivants",
Belstar...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
David sur le bateau durant la
traversée, avait une lettre dans laquelle se trouvait le nom de sa
mère, et qui disait d'où il venait, mais cette lettre a été
perdue...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Au camp de Belstar, les
Autorités attribuent au jeune garçon le nom de David et à l'homme
le nom de Simon, et leur donnent une date de naissance en fonction de
l'âge qu'ils paraissent avoir, David cinq ans, et Simon 45 ans. Ils
apprennent l'Espagnol, la langue parlée dans le pays, et on leur dit
qu'ils commencent une vie nouvelle, une vie dans laquelle les
souvenirs sont "lavés"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Simon et David quittent le camp,
traversent un désert et parviennent à Novilla, une ville située au
nord de Belstar, où ils sont accueillis et hébergés dans un Centre
pour Nouveaux Arrivants. Les services publics de la ville leur
fournissent un logement sans loyer dans "les barres Est",
une allocation de 400 "réaux" et aident Simon à trouver
un travail, un emploi de docker sur le quai numéro 2, là où l'on
décharge des sacs de grains des cales des cargos.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Se sentant âgé, Simon craint
de ne pas pouvoir exercer longtemps durant de longues journées, un
travail aussi éreintant. Mais il y parvient, et Alvaro, le contre
maître, devient son ami...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
La grande préoccupation de
Simon est de retrouver la mère de David, qui, selon lui, Simon, a dû
elle aussi, comme tous les "nouveaux arrivants", passer par
le camp de Belstar et peut-être parvenir à Novilla, puisque dans
cette ville portuaire, et relativement importante, il y a du
travail...</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
A la "Résidencia" un
lieu où vivent des gens "prospères et policés", Simon
rencontre Inès, une jeune femme d'une trentaine d'années, et, par
"intuition" comme il dit, déclare qu'Inès est la mère
naturelle de David. Simon confie David à Inès qui accepte de le
prendre chez elle, mais suite à un désaccord avec Diégo, l'un des
frères d'Inès ; Inès et David s'installent dans le petit logement
de Simon, des "Barres Est", logement que cède Simon pour
aller s'installer ailleurs, sous un abri de fortune le long des
quais... Mais en fait, Simon vient souvent voir Inès et David et, à
eux trois, ils forment comme une famille...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'éducation de David pose
problème : David ne veut en faire qu'à sa tête, il apprend à lire
dans un livre "Don Quichotte", il écrit des signes et des
traits à sa manière, déconcerte le Senior Léon son instituteur...
L'administration veut l'envoyer dans un centre éducatif spécialisé
qui ressemble à une prison ; Simon et Inès refusent et décident de
partir ensemble avec David pour fuir les Autorités... Ils empruntent
la voiture de Diégo, le frère d'Inès, traversent de nouveau un
autre désert, mais un désert moins aride, suivant une route très
longue qui mène au nord du pays...</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Réflexion personnelle</ins>
:</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'un des meilleurs livres,
à mon avis, de John Maxwell Coetzee... Mais à la vérité, quels
autres des livres de cet écrivain Sud Africain né au Cap en 1940,
seraient "moins meilleurs" ?
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'on y retrouve ici, dans <em>Une
enfance de Jésus, </em>la même densité, la même profondeur et
richesse de pensée, peut-être ici accentuée, renforcée par un
questionnement quasi permament tout au long du livre, un
questionnement sur le sens, sur le "non sens" aussi, des
choses, de l'existence, de la relation...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'on y retrouve également,
comme dans ses autres romans, les mêmes thèmes évoqués, à savoir
tout ce qui tourne autour d'un malentendu, ce qui a trait au langage,
à la filiation, à ce que l'on appelle "l'identité", à
la détresse, à la solitude, à la fragilité de l'être, au destin,
à la marginalité...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
En somme ce roman <em>Une enfance
de Jésus, </em>déposé en Août 2014, éditions du Seuil, en
collection poche "Points" ; est "d'une très grande
actualité"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>La Résidencia, les Barres
Est et les camps, </em><span style="font-style: normal;">sont bien la
</span><em>représentation </em><span style="font-style: normal;">des
trois types d'habitat -ou de lieux de vie- principaux, dans le monde
d'aujourd'hui... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>La Résidencia, </em><span style="font-style: normal;">avec
ses lotissements de maisons individuelles des "zones rurales
urbanisées" ou péri-urbaines, ses bâtiments entourés de
carrés de verdure et d'arbres d'agrément, où l'on entre par une
porte sécurisée avec un digicode, où vivent des gens "prospères
et policés"... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Les Barres Est, </em><span style="font-style: normal;">qui
sont ces bâtiments de type HLM où vivent des gens qui ont des
emplois peu payés, ou se trouvent au chômage ou reçoivent des
allocations, des aides sociales... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Les camps, </em><span style="font-style: normal;">où
vivent les réfugiés, les gens "venus d'un pays en guerre",
les "nouveaux arrivants" qui ont traversé des déserts et
des mers, fuyant la misère, la famine, les fronts de guerre et les
bombardements, les viols et le pillage ; et aussi les réfugiés des
catastrophes climatiques... Soit dit en passant, ce sont les pays les
plus limitrophes des zones de guerre et de combats, qui ont les camps
les plus immenses, où s'entassent dans des conditions d'hygiène et
de vie, sous des tentes, des abris de fortune, des dizaines de
milliers de gens... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Si ces pays là, tels que le
Liban, la Jordanie entre autres, arrivent à concevoir l'existence de
ces camps sur leur territoire alors qu'ils n'ont pas les moyens
matériels, l'argent nécessaire et les équipements qu'il faut...
Alors comment se fait-il que dans la "riche Europe" on n'
arrive qu'à concevoir que de tous petits camps en nombre limité
pour n'accueillir que quelques uns de tous ces "nouveaux
arrivants" ?
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-style: normal;"><ins>Extraits
</ins></span><span style="font-style: normal;">:</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Chapitre 11 page 119 :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Rester décent et propre
pose problème. Il se rend au gymnase dans les Barres Est pour se
doucher ; il lave ses vêtements à la main et les fait sécher sur
les cordes à linge des Barres Est. Il n'a aucun scrupule à le faire
-après tout, il est encore sur la liste des résidents-, mais par
prudence, et ne voulant pas tomber sur Inès, il ne vient qu'après
la nuit tombée. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-style: normal;">Chapitre
27, page 316 : </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Le senior Daga me fait
des cadeaux. Toi et Inès, vous ne me faites jamais de cadeaux. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Ce n'est pas vrai, mon
garçon, pas vrai et pas gentil. Inès t'aime et s'occupe de toi, et
moi aussi. Alors qu'au fond de son coeur, le senior Daga n'a aucun
amour pour toi. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Si, il m'aime! Il veut que je
vienne habiter avec lui! Il l'a dit à Inès et Inès me l'a dit. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Je suis sûr qu'elle ne le
permettra jamais. Ta place est avec ta mère. C'est pour ça qu'on
s'est battus tout ce temps. Le senior Daga peut t'éblouir, il peut
te fasciner, mais, quand tu sera plus vieux, tu te rendras compte que
les gens éblouissants et fascinants ne sont pas forcément des gens
bien. </em>
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Vers l'âge d'homme, de John Maxwell Coetzeeurn:md5:ed784c9bd059cc02f64953493cfae6052015-07-23T07:11:00+02:002015-07-23T06:11:12+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
John Maxwell Coetzee est un
écrivain Sud Africain né le 9 février 1940 au Cap...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Un écrivain sans parti pris qui
ne suit pas de courant idéologique ni de mode, et ne verse pas dans
le manichéisme (opposition entre le bien et le mal)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Le cadre historique et
l'environnement où évoluent personnages et situations,
n'apparaissent dans ses récits qu'en toile de fond et ne constituent
pas l'élément fondamental ou principal... Et encore moins, la
réflexion dialectique...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'auteur transpose les problèmes
qu'il traite, à la manière d'un artiste peintre composant un
tableau. Mais un tableau réaliste, dont les images sont pures, dures
et d'une cruelle ou tragique lucidité... Et en même temps l'on
perçoit bien dans l'écriture de l'auteur, de la candeur et de la
pudeur, et de la discrétion...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
"<em>Vers l'âge d'homme</em>"
c'est l'histoire d'un homme alors âgé de vingt à vingt-quatre ans
(en fait l'auteur lui-même) pris dans les engrenages d'un système
dont il est en même temps victime et complice... Un homme fébrile,
questionnant et au destin particulier...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Voici quelques extraits de
"<em>Vers l'âge d'homme</em>"... qui ont particulièrement
retenu mon attention :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>..."La poésie ne
consiste pas à lâcher la bonde aux émotions, mais à échapper à
l'émotion", dit Eliot dans une phrase qu'il a recopiée dans
son journal. "La poésie n'est pas l'expression de la
personnalité, mais un moyen d'échapper à la personnalité".
Puis après coup, Eliot ajoute amèrement : "Mais seuls ceux qui
ont de la personnalité et des émotions savent ce que c'est que d'y
échapper".</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Il a horreur de déverser sur
la page un simple flot d'émotions. Une fois ce flot lâché, il ne
saurait comment l'arrêter. Cela serait comme si l'on sectionnait une
artère et qu'on regarderait le sang jaillir et couler. La prose,
heureusement, n'exige pas d'émotions : il faut lui reconnaître ça.
La prose est comme une étendue d'eau calme et plate sur laquelle on
peut tirer des bords à loisir, en laissant le dessin du sillage sur
la surface. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>... Danser n'a de sens que
lorsque l'on peut l'interpréter comme symbole d'autre chose, fait
que les gens préfèrent ne pas admettre. C'est l'autre chose qui est
réelle : la danse n'est qu'un camouflage. Inviter une fille à
danser, cela veut dire qu'on l'invite à coucher ; accepter
l'invitation, cela veut dire qu'on accepte de coucher ; danser, c'est
mimer l'acte sexuel, l'anticiper. Ces correspondances sont si
évidentes qu'il s'étonne qu'on prenne même la peine de danser.
Pourquoi tout le harnachement, pourquoi les mouvements rituels,
pourquoi cette comédie ?</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>... Pourtant, avant de
pouvoir oublier, il faudra qu'il sache quoi oublier ; avant d'en
savoir moins, il faudra qu'il en sache plus. Où va-t-il trouver ce
qu'il lui faut savoir? Il n'a aucune formation d'historien, et de
toute façon ce qu'il cherche ne se trouvera pas dans les livres
d'histoire, puisque cela appartient au quotidien banal, aussi banal
que l'air qu'on respire. Où va-t-il trouver ce savoir ordinaire d'un
monde disparu, un savoir trop humble pour même savoir que c'est un
savoir ? </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>... Lui et Ganapathy sont les
deux faces d'une même pièce : Ganapathy qui meurt de faim, non
parcequ'il est coupé de sa mère patrie, l'Inde, mais parce qu'il ne
mange pas comme il faut, parce que, malgré son diplôme de maîtrise
en informatique, il ne sait rien des vitamines, des sels minéraux et
autres acides aminés ; et lui, pris dans une fin de partie
débilitante, où chaque coup l'accule davantage et le rapproche de
la défaite. Un jour ou l'autre une ambulance va arriver devant
l'immeuble de Ganapathy, et les ambulanciers le sortiront de son
appartement sur une civière, avec un drap qui lui couvrira le
visage. Quand ils seront venus chercher Ganapathy, ils n'auront plus
qu'à venir le chercher aussi."</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
John Maxwell Coetzee a reçu
pour l'ensemble de son oeuvre, le prix Nobel de littérature en
2003...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
De tous les prix littéraires
qui existent et sont chaque année décernés en France et dans le
monde, le Nobel de littérature est le seul pour lequel j'ai, disons,
"une certaine considération" (et qui pour moi a du
sens)... Car il qualifie l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain, et
non pas seulement, comme par exemple pour le prix Goncourt ou le prix
Renaudot, un ouvrage de l'auteur...</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
D'ailleurs, il y a à mon sens,
beaucoup trop de prix littéraires... Cela va des plus "prestigieux"
(en fait des tous premiers qui ont existé dans le passé) jusqu'aux
plus "impossibles" (comme par exemple ces si nombreux
"petits prix" de diverses associations d'écriture ou clubs
ou différentes sociétés d'édition et de littérature/poésie)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
C'est au salon du livre du
Festival International de Géographie à Saint Dié dans les Vosges,
que j'ai acheté ce livre "Vers l'âge d'homme", de JM
Coetzee... J'avais déjà lu "<em>Scènes de la vie d'un jeune
garçon</em>" ... Et après coup, ayant lu dans les deux jours
qui suivirent le festival, "<em>Vers l'âge d'homme</em>",
j'ai regretté de ne pas avoir aussi acheté les autres livres (dans
la collection poche "Points") de JM Coetzee...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Je peux dire que "<em>Vers
l'âge d'homme</em>" m'a vraiment bouleversé, marqué, et que
tout ce qu' exprime l'auteur dans ce livre, rejoint d'une certaine
manière le regard que je porte moi-même sur tout ce que j'observe
des gens, du monde, des évènements, des situations... Tout cela,
oui, n'est bien que "le fond général du tableau" (et non
pas l'essentiel, et encore moins le "définitif" du
tableau)... L'essentiel est dans ce qui ne se voit pas, dans ce qui
n'est pas exprimé, dans ce qui se fait à l'intérieur d'un être,
dans ce qui surgit sous la forme d'un questionnement (j'ai aimé
toutes ces phrases en questionnement, dans le livre de JM Coetzee)...</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Quand on sait quel destin
fut en réalité celui de JM Coetzee, (il poursuivit ses études,
devint professeur de littérature américaine, écrivain et prix
Nobel)... l'on peut en effet s'étonner de lire (dernière page de
"<em>vers l'âge d'homme</em>") :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
"<em>Un jour ou l'autre une
ambulance va arriver devant l'immeuble de Ganapathy, et les
ambulanciers le sortiront de son appartement sur une civière, avec
un drap qui lui couvrira le visage. Quand ils seront venus chercher
Ganapathy, ils n'auront plus qu'à venir le chercher aussi."... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Phrase effectivement, d'une
noirceur absolue... Car c'est ainsi que le "John" du livre,
le personnage central, ("il") entrevoit son destin... (il
vient de passer trois années en Angleterre, en jeune homme pris dans
un système , un "ordre des choses", dont il est à la fois
victime et complice... Et sans cependant s'être trouvé dans le
dénuement, n'en a pas moins "mangé de la vache enragée"
(surtout sur le plan relationnel et environnemental et moral)
jusqu'au jour où il fut confronté au dénuement de son ami
Ganapathy, un "exilé" comme lui (mais venu du continent
Indien alors que lui, John, venait d'Afrique du Sud)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Toute la "problématique"
si je puis dire, d'une "vision pessimiste" et d'une
lucidité aussi tragique... réside peut-être dans le questionnement
sur la nécessité (comme dans l'instinct de survie) et sur la
difficulté qu'il y a, à se libérer peu à peu, de cette "vision
aussi pessimiste et aussi empreinte de réalité tragique"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Il y a là, à mon sens, un
pessimisme absolument "moteur" (et d'autant plus "moteur"
qu'il se révèle soutenu par une forme d'humilité, de "remise
en question de soi"... et, au fond, de cette lucidité pure et
dure comme à l'intérieur d'un creuset avant le travail de
l'alchimiste...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Il ne manquerait peut-être là,
dans cette dernière phrase du livre, qu'une petite note d'humour (il
y a déjà une petite note de dérision)... Mais, à bien "creuser"
tout au long du livre, elle s'y trouve bel et bien, la petite note
d'humour)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Un "très grand livre"
donc, que "<em>Vers l'âge d'homme</em>" de JM Coetzee...</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Un homme de trop, de Jean Pierre Chabrolurn:md5:eb4fa622a5dcacc676f1cb2fcefe7aaf2015-07-20T08:13:00+02:002015-07-20T07:13:14+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
En
livre de poche, dépôt légal 2 ème trimestre 1967, Gallimard</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>L'auteur</ins></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Jean Pierre Chabrol est né
en 1925 à Chamborigaud dans le Gard. Lycéen à Alès, puis
maquisard du Bougès, c'est un Cévenol de vieille souche. Après des
études en Sorbonne, la sculpture le conduit au journalisme en
qualité de dessinateur, puis le croquis l'amène au grand reportage.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Romancier, cinéaste des marins
bretons et des mineurs cévenols, Jean Pierre Chabrol, un écrivain
parmi les plus fortes personnalités de sa génération, reçoit en
1956, le Prix du roman populiste pour <em>Le bout galeux, </em>puis la
bourse de la fondation Del Duca pour <em>Les innocents de Mars</em> et
l'ensemble de son oeuvre.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Son roman <em>Les fous de Dieu</em>,
sélectionné pour le Goncourt en 1961, n'a cependant pas été
couronné, au grand regret d'Aragon...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Il a écrit entre autres livres
: <em>Fleur d'épine, La chatte rouge, Les Rebelles, La Gueuse... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Un homme de trop</ins>, le
livre :</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
C'est, du lundi 20 juillet
au dimanche 26 juillet en 1943, durant une semaine, la vie et
l'action d'un groupe de maquisards dans la montagne Cévenole.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Thomas, commissaire technique,
s'irrite de ces paradoxes politiques qui imposent la mort et la
misère pour d'hypothétiques "lendemains qui chantent"...
Il s'interroge sur la nécessité ou non de devoir "éliminer"
un prisonnier suspect, cet "homme de trop", libéré avec
onze patriotes, du quartier des condamnés à mort de la prison de
Sarlande.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
En cet été 1943, les maquis
Cévenols, comme tous les autres maquis constitués de réfractaires,
de rebelles, en général des jeunes ayant refusé de partir au STO
(service du travail obligatoire) ainsi que de quelques communistes et
anarchistes, et aussi, par exemple, d'enseignants révoqués par
l'administration de Vichy... En dépit de quelques actions de
commando menées dans les villages contre les occupants et les
autorités de la France de Pétain et de Laval... Ne forment pas
encore comme en été 1944, une armée organisée et structurée avec
des armes lourdes, en face de la puissance Allemande, du pouvoir des
Milices et surtout -il faut le dire- des unités de <em>Waffen SS</em>
<strong>françaises</strong> ...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Cette semaine du 20 au 26
juillet 1943, se terminera donc -et hélas- très mal pour la plupart
de ces maquisards Cévenols, dont le chef Paulo, cependant, parvient
à s'échapper, pris avec "l'homme de trop" et deux de ses
compagnons par quatre de ces Waffen SS français chargés de
"nettoyer le pays"... Paulo parvient à rejoindre un autre
groupe qui se préparait à mener une action d'envergure, et
finalement une partie de l'objectif que s'étaient fixé les
maquisards est atteinte...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... De tous les livres que j'ai
pu lire sur la Résistance, sur les maquis, <em>Un homme de trop, de
Jean Pierre Chabrol, </em>est à mon avis l'un des livres les plus
vrais, les plus réalistes... A rapprocher d'ailleurs, de <em>Les
forêts de la nuit, de Jean Louis Curtis </em>(Prix Goncourt 1947).
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Voici un extrait, afin de
"donner une idée" du langage, au quotidien, de ces
maquisards Cévenols que sont <em>Terrasse, Lambris, Parquet,
Chambranle, Cimaise</em>... entre autres personnages de ce livre. Ce
sont là, des <em>noms de guerre... :</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>"Chierie d'espadrilles!
.../... pour cavaler sur les trottoirs, comme l'autre nuit, ca gaze,
mais quand tu t'amènes sous les châtaigners, dans les pellous, ça
te met les arpions en pelote à épingles. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Lambris, un petit rouquin aux
cheveux en brosse, à la face bien ronde criblée de taches, avec,
sur le front, la cicatrice bleue d'une balafre de la mine, parle en
confidence, un bras passé sur les épaules de son inséparable
Parquet : ... si encore je pouvais la voir rien qu'une petite minute
(la Simone).../... Pour t'attendre, ça, t'en fais pas, elle
t'attend! S'esclaffe Chambranle.../... et pas seule, qu'elle
t'attend, te tracasse pas, elle chôme pas des fesses, ta Simone! </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>.../... Tou po pas lui foutre
la paix à cé pétiton, s'insurge Cimaise. ... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
C'est que la vie, au
quotidien, dans le camp en pleine nature sauvage, est rude : le repas
principal c'est une grande lessiveuse pleine de nouilles avec l'eau
au dessus encore bien chaude... Et du pain...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Il y a dans ce livre,
cependant, beaucoup de philosophie et de <em>morale </em>(si l'on peut
appeler "morale" cette "autre morale" qui n'a
rien à voir avec la morale du sens du monde et de ce qui doit être
et se faire, qu'on apprend au catéchisme et qui s'articule sur le
Bien et le Mal, en gros la "morale bourgeoise ou conventionnelle
qui doit être celle du citoyen qui ne "fait pas de vagues"
et qui obéit sagement en "grinçant un peu des dents" ;
morale qui exclue, conspue, punit, guillotine, promet à l'enfer,
lorsque le "délinquant", le "salaud" "fait
quelque chose de vraiment mal ou choque, dérange)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Et c'est ce que raconte en
sourdine <em>Thomas, </em>le commissaire technique, un soir :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>"Une des choses qui
déterminèrent ma vie fut la lecture d'un texte de Jean Jaurès.
J'étais tombé dessus par hasard à la bibliothèque de l'Ecole
Normale. Je n'en suis pas sûr, mais je crois bien que c'était son
discours d'Albi, à la jeunesse. J'ai oublié les termes exacts, mais
Jaurès expliquait que dans chaque être humain, même le plus avili,
même tombé au plus bas de l'échelle sociale, il reste toujours, du
grand brasier de l'âme humaine, au moins une étincelle, et qu'on
peut, et qu'on doit souffler sur elle non pour l'éteindre, mais pour
ranimer le grand brasier de l'âme..."</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>...</em><span style="font-style: normal;">La
voilà, la "morale", la vraie, celle qui n' a rien à voir
avec la morale qui a cours, celle qui n'est pas celle des curés, des
hommes politiques, des imans... Mais qui est </span><em>intemporelle
</em><span style="font-style: normal;">et qui se pratiquait chez des
peuples anciens dits "primitifs" vivant en tribus, en
collectivités, en groupes, bien avant l'arrivée des religions
monothéistes... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Cet "homme de trop",
que l'auteur nomme "le type" dans son livre, est en fait un
condamné de droit commun, un "simple d'esprit", un
frustre, un homme qui a violé et étranglé une femme et a été
condamné à mort (à la guillotine) par un tribunal... Lors d'une
opération de commando menée par un groupe de maquisards à
Pradeilhes, contre la prison, afin de libérer onze patriotes
condamnés à mort par un tribunal de la France de Vichy, il se
trouve que dans la précipitation de l'action, une douzième porte
est ouverte, celle de la cellule du "type"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Au départ, le "type"
est considéré comme prisonnier, mais Paulo le chef de groupe et ses
compagnons décident finalement d'éliminer le "type" (Ils
venaient de liquider déjà, un milicien prisonnier)...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Mais Thomas, chargé de tuer le
"type", hésite et décide de le laisser filer dans la
nature... Ce qui va se révéler être une erreur fatale, puisque le
"type", revenu au camp "parce qu'il a faim et ne sait
où aller", s'enfuit de nouveau par crainte d'être tué, et
tombe entre les mains de quatre Waffen SS français embusqués non
loin du camp des maquisards...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Le groupe des maquisards venait
de réussir un "gros coup", ayant attaqué un train
militaire Allemand, tué les soldats allemands, récupéré du
matériel de guerre dont une mitrailleuse, des caisses de munitions
et de ravitaillement dont ont profité d'ailleurs les habitants de
Pradeilhes.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Finalement, Thomas, deux de ses
compagnons -et le "type"- pris par les Waffen SS français,
dont l'un deux a tout de même pu être tué par Thomas, sont pendus
au viaduc du chemin de fer...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Le "type" regrettait
alors de ne pas être passé par la guillotine, fou de terreur à
l'idée de se balancer dans le vide au bout d'une corde...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Tout le monde sait qu'il y
avait durant la seconde guerre mondiale en France, la zone occupée
au Nord et à l'Ouest, et l'Etat Français de Pétain et de Laval, au
Sud, avec pour capitale Vichy ; tout le monde sait qu'il y avait dans
la France de Vichy et jusqu'à la libération en été 1944, la
<strong>Milice</strong>, une organisation para militaire tout de noir vêtue
avec béret sur la tête, chargée de combattre le bolchevisme et le
terrorisme... Soit dit en passant, à l'époque, on ne disait pas
"des résistants" mais "des terroristes"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Cependant, "tout le
monde" sait moins qu'il y avait aussi dans la France de Vichy,
<strong>des unités de Waffen SS françaises</strong>, encore mieux équipées,
plus féroces, plus "expéditives" dans leurs actions de
répression, que les milices... Ces Waffen SS français étaient en
fait exactement les mêmes que les Waffen SS Allemands, habillés
aussi en noir avec sur la manche et sur la casquette le double lézard
blanc en zig zag...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Le voyage en France,de Benoît Duteurtreurn:md5:38d96771cdc0d68cfbce4d4460fab37c2015-07-18T06:56:00+02:002015-07-18T05:56:24+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Gallimard, prix Médicis
2001, dépôt légal novembre 2001</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Quatrième de couverture</ins>
:</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Un jeune Américain,
épris de culture française, part à la découverte du "pays
des peintres et des poètes". Il débarque dans la France
d'aujourd'hui, s'égare dans les quartiers touristiques et la ZUP
Claude Monet, arpente les plateaux télé et les coulisses de
l'édition puis s'enfuit dans un monastère spécialisé en nouvelles
technologies...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
L'itinéraire de David croise
celui d'un Français quadragénaire qui a longtemps rêvé
d'Amérique. Tandis que l'Américain s'éprend d'une prétendue reine
de la Bohème, le Français tombe amoureux d'une vidéaste branchée.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Conte, récit de voyage,
autobiographie et fiction s'agencent dans ce cressendo romanesque qui
glisse parfois de l'hyperréalisme au fantastique loufoque.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Un extrait</ins>, page 268
:</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>"L'Européen
d'aujourd'hui vit dans cette espèce de schizophrénie. Il grandit
dans un décor chargé de souvenirs. Il rêve d'être à la fois
d'hier et d'aujourd'hui. Il piétine sous les ombres de son passé,
tout en cherchant ses modèles dans un nouveau style mondial, très
banal, qui se répand comme un champignon sur les ruines. L'Amérique
provinciale se greffe sur l'Europe provincialisée. La beauté se
conserve comme une "spécificité culturelle"... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Et, page 274 :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>"Sur les pâturages,
quelques vaches regardaient le spectacle du crépuscule en
s'efforçant de comprendre ce qui se passait. Etait-ce la première
fois? Elles ne se souvenaient pas précisément des jours précédents.
Elles ignoraient également que les services vétérinaires de la
préfecture envisageaint de procéder à leur abattage massif pour
soutenir les cours. Impropres à la consommation, elles allaient
prochainement servir de combustible dans une cimenterie."</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Réflexion personnelle</ins>
:</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
De toute évidence, le
"Français quadragénaire rêvant d'Amérique" n'est autre
que l'auteur lui-même né en 1960 et ayant donc vécu une partie de
sa vie (en gros son enfance, sa jeunesse et jusqu'à 40 ans) dans ce
que j'appelle "le monde d'avant 1989", ce monde qui entre
dès 1990 "en transition" jusqu' au début du 21 ème
siècle (2008 on va dire) dans le "nouveau monde" celui du
21 ème siècle.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Benoît Duteurtre fait donc
partie de cette génération (celle des nés après la seconde
mondiale jusque vers le milieu des années 1970) qui, passé les
années 50 du 21 ème siècle, aura disparu du monde des vivants...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Benoît Duteurtre est en quelque
sorte, en tant qu'écrivain, romancier plus précisément, un "<em>témoin
de son temps", </em>du temps qu'il traverse entre deux mondes...
Ce qui veut dire que lorsque tous ceux et celles (écrivains, poètes,
penseurs, philosophes, artistes, et plus généralement les femmes et
les hommes que nous sommes tous, encore vivants), de ces générations
des nés entre la fin de la seconde guerre mondiale et la fin du 20
ème siècle auront disparu... Il ne demeurera plus, du "monde
d'avant 1989", que de l'écrit, de l'image, du document, des
films, des vidéos, de la photographie, de la musique... Et qu'il n'y
aura donc plus de "<em>témoin encore vivant</em>" pour
exprimer, dire, raconter de vive voix, diffuser...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Seuls cependant, les enfants,
les filles et les fils de tous ces "<em>témoins</em>"
disparus, ayant écouté, lu leurs parents, pourront encore<em>
transmettre</em> presque comme s'ils avaient eux mêmes vécu dans
leur enfance et leur adolescence, cette vie de jadis vécue par leurs
parents... Et la <em>transmission, </em>aussi précise, aussi exacte,
aussi juste qu'elle pourra l'être -et elle le sera- se diluera dans
le temps, s'altèrera par toutes sortes d'interprétations...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Il y a à mon sens, dans le
fait d'être "<em>témoin de son temps</em>" et dans la
nécessité, le besoin que l'on a de <em>transmettre</em>... Que l'on
soit écrivain, artiste ou femme ou homme de la vie de tous les
jours... <em><strong>Une certaine gravité</strong></em> à témoigner, à
transmettre, à exprimer, et cela d'autant plus que l'écrit, que
l'image, que le document, que la photo, que la séquence filmée...
sera désormais durant un temps indéfini (une "éternité
provisoire"), une <em><strong>trace</strong></em>...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
La "vraie éternité"
n'est sans doute pas à mon sens, la "vie éternelle ou le
paradis" promis par les religions... Mais la <em>certitude </em>de
ce prolongement de nous-mêmes, au delà de notre vie, dans toutes
ces vies qui seront... en 2050, 2070, 2100...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Ah, ce bébé de 2015... Il aura
cent ans en 2115 !
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
... Nous sommes la "vie
éternelle" des gens qui vécurent à la fin du Paléolithique
Supérieur, des gens qui vécurent aux 10 ème, 15 ème siècle de
l'ère Chrétienne...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>L'été 76, de Benoît Duteurtreurn:md5:c08bb7035a750ce15065f52a3447f5632015-07-17T07:19:00+02:002015-07-17T06:19:32+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<em>Gallimard, roman, dépôt
légal mars 2011</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Quatrième de couverture
</ins>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>"Il y avait pour
moi quelque chose d'incompréhensible et de fascinant chez cette
fille, seule au milieu de la cour de récréation : elle me
ressemblait mais elle ne souriait guère ; elle avait les mêmes
taches de rousseur mais les yeux plus ténébreux ; elle ne lisait
pas des livres de prêtres engagés sur l'Evangile (les lectures
préférées de ma famille) mais des brûlots anarchistes appelant au
soulèvement général ; elle ne voulait pas avoir l'air moderne en
enfilant des pantalons mais portait une jupe, dégagée de tout
mimétisme masculin. A part cela je ne savais rien d'elle, sauf pour
avoir entendu, de loin, prononcer son prénom : Hélène."</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Une adolescence provinciale
dans la chaleur de l'été 1976 : Benoît Duteurtre, en jeune
gauchiste à cheveux longs, y découvre avec enthousiasme la musique,
l'amour et la poésie.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Après <em>La petite fille
et la cigarette, </em>et <em>Le retour du Général, </em>l'auteur
revient à la <em>veine autobiographique</em> qui a fait le charme des
<em>Pieds dans l'eau. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>... </em>Nous sommes là,
dis-je, encore en 1976, dans les premières années d'une société
"post-soixante-huitarde" de marché en pleine croissance :
la "société de consommation" loisirs tendances modes avec
pour principaux relais la presse, la télévision, la publicité...
Les marques de vêtements, les multinationales, tout cela dans la
"toile de fond" des mouvements hippie, de la pop music et
de toutes sortes de danses, de styles, de modes de vie "déjantés"...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Un extrait </ins>, page
62/63 :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>Après le temps de
l'expansion sans limites se dessinaient pour la première fois les
limites de l'expansion, touchant aux symboles mêmes du progrès.
L'avion supersonique ne résisterait pas aux guerres commerciales qui
jugeraient finalement plus rentable d'arpenter le globe </em>moins
vite,<em> en entassant les humains dans d'énormes fourgons des airs.
Et si les premiers pas de l'homme sur la Lune avaient matérialisé
un projet extraordinaire, il semblerait bientôt clair que nous ne
franchirions jamais les confins du système solaire, déjà bien trop
vaste pour nous. L'exploration infinie deviendrait le domaine réservé
des films de science-fiction. Le progrès réel se reporterait tout
entier sur la miniaturisation : celle des puces et de l'ordinateur
personnel, aux magies incontestables, mais un peu plus mesquines dans
leur fonction d'organiser la vie quotidienne, de communiquer à
distance et de réduire encore le coût du travail. Le temps des
rêves ferait place au temps des peurs : aux cataclysmes de
l'économie mondiale, comme à ceux de la surpopulation, aux ravages
écologiques et aux épidémies incontrôlables – bref, au
sentiment général de foncer dans le mur. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<em>On a toujours le sentiment de
vivre -entre deux époques- celle qui nous précède et celle qui
commence ; mais certains changements sont plus marquants que
d'autres. Or ce moment précis où je commençais à devenir un homme
coïncide peut-être avec un point de basculement historique : parce
que, en 1975, l'idée du progrès infini subsistait comme le mythe
dominant, mais que le thème de la crise et du déclin se faisait
chaque jour plus présent, annonçant ce dépérissement de la
modernité entrevu déjà par quelques esprits avisés. </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
<ins>Réflexion personnelle :</ins></p>
<p align="JUSTIFY" style="background: rgb(255, 255, 255); font-style: normal; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0cm;">
Le monde était fou, il y
avait la guerre du Viet Nam, le bloc de la Russie Soviétique et des
pays à économie socialiste communiste opposé au bloc des Etats
Unis d'Amérique et de l'Europe de l'Ouest, la famine au Biafra... On
"baisait à couilles rabattues" (mais ça c'est davantage
de la légende que la vraie réalité), on était hippie, anarchiste
de gauche, pro Mao Tsé Toung, on faisait des chèques pour la faim
dans le monde ; on était poète, contestataire, on écoutait Jean
Ferrat, Léo Ferré et Jacques Brel ; les robes étaient chic et
courtes et on dansait le Jerk, et "la danse des canards" ;
et, même si ce monde là, aussi fou qu'il pouvait être, était
aussi violent, aussi injuste... et que déjà pointaient à l'horizon
la désindustrialisation, les multinationales, le chômage... Il
suffisait d'entendre "à fond la caisse" <em>Je te parie
qu'il pleut à Paris" </em>version orchestrale sans les paroles
par les <em>Manzano Dreamers </em>ou encore la musique du film <em>Le
distrait... </em>si possible en compagnie d'une <em>fille chic... </em>Pour
avoir en soi à ce moment là, une impression d'éternité dans le
temps vécu, et de ressentir "quelque chose de purement
orgasmique", une sorte de "piqûre d'héroïne sans les
effets dévastateurs" !
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>CONDORCET, un intellectuel en politique, par Elisabeth et Robert Badinterurn:md5:9d410e570da8ccc9f7557912679bb7f12015-07-11T07:50:00+02:002015-07-11T06:50:41+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Né le 17 septembre 1743, décédé
le 29 mars 1794, Marie Jean Antoine-Nicolas Caritat de Condorcet,
intellectuel et philosophe, fut le défenseur des Noirs et des Juifs,
un abolitionniste convaincu et militant... Et il fut aussi le premier
intellectuel philosophe homme, à défendre les femmes, à dire que
les femmes étaient les égales des hommes en tous points, ce qui, en
cette seconde moitié du 18 ème siècle, n'était pas encore
d'actualité...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">Homme
de sciences, mathématicien renommé dans toute l'Europe du 18 ème
siècle, il fut aussi un homme politique de premier plan à partir de
1789, à la Constituante, à la Législative puis à la Convention
jusqu'en 1793, où à l'automne de cette année là, il est déclaré
"d'accusation" puis proscrit par le comité de salut public
pour ses opinions dérangeantes... Et abandonné par bon nombre de
ses amis dont certains de longue date...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">Il
faut dire que Condorcet était un "pur", un intellectuel
engagé, un "chercheur de vérité et de justice", un homme
qui ne pouvait souffrir la moindre compromission, qui ne recherchait
pas les honneurs, la gloire, ni à briller (d'ailleurs il n'était
guère un orateur) ...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">C'est
à Condorcet que nous devons, que notre pays, la France, doit la
République : il en fut l'instigateur, le penseur, le promoteur...
Mais ce ne fut point sans mal que s'instaura en septembre 1792, dans
une France qui, jusqu'en août 1792, avec la Constituante (1789-1791)
puis la Législative (1791-1792) ; depuis les états généraux qui
s'ouvrirent le 5 mai, la prise de la Bastille le 14 juillet et
l'abolition des privilèges le 4 août en 1789, demeurait encore
monarchiste dans son ensemble...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">C'est
sous la Convention qui est une assemblée élue au <em>suffrage
universel masculin</em><span style="font-style: normal;">, et qui
débute le 21 septembre 1792, qu'est "instaurée" la
République le 22 septembre... République qui, cependant n'est pas
déclarée officiellement mais s'établit "de fait"... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Condorcet avait rédigé le
texte d'une constitution républicaine comportant plus de 300
articles, mais la Convention en octobre 1792 réduisit cette
constitution dans la précipitation du moment en un texte de
seulement 24 articles.</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
... Dans le passage "Condorcet
contre les parlements" (printemps 1788) , l'on lit ceci :
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;">"</span><em>Condorcet
est exaspéré par l'aveuglement ou la complaisance de ceux qui,
comme La Fayette, soutiennent la cause des Parlements sans mesurer
qu'ils font en réalité le jeu des privilégiés. En juillet 1788,
dans une lettre à Mme Suard, il critique le comportement et les
courtes vues de son jeune ami : -N'ayant point sur les affaires
d'opinions assez arrêtées, il (La Fayette) a le malheur d'attacher
une idée de patriotisme et de noblesse à être du parti de
l'opposition. Et je crois, au contraire, <ins>qu'il ne faut être
que du parti de sa propre raison.</ins>"</em></p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;">La
Convention, tout comme la Constituante et la Législative, c'était
un </span><em>panier de crabes... </em>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><em>De
crabes biens nourris et d'une férocité manifeste... </em><span style="font-style: normal;">Tous
autant les uns que les autres, à l'exception de quelques uns que
l'on pouvait compter sur les doigts d'une seule main, dont
Condorcet... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-style: normal;">Cette
République qui a vu le jour le 22 septembre 1792 avec la Convention
Nationale élue au </span><em>suffrage universel masculin, </em><span style="font-style: normal;">cette
république dont Condorcet est l'instigateur, le penseur, le
promoteur, a vu mourir d'épuisement après plusieurs jours d'errance
du proscrit qu'il était, recherché par la police... Cette toute
première république née dans les affrontements entre partis et
dans le sang , a vu mourir le 29 mars 1794 dans une prison
municipale pour larrons et mendiants à Bourg Egalité près de
Clamart, le dernier des philosophes du 18 ème siècle... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Condorcet fut enterré au
cimetière de Bourg Egalité dans une fosse commune, le 30 mars 1794.
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
Le cimetière ayant disparu
depuis longtemps, nul ne sait où repose Condorcet...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
... Je recommande vivement la
lecture de ce livre, de 695 pages en "livre de poche".
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
... L'orgueil et la haine,
autant de l'Ancien Régime que du temps des années de la Révolution
Française avec la Constituante, la Législative, la Convention, le
Directoire, le Consulat... Avec ces paniers de crabes qu'étaient les
assemblées constituées de personnages féroces et arrogants, bien
mieux nourris que la majorité des citoyens la faim au ventre...
</p>
<p align="JUSTIFY" style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm;">
L'orgueil et la haine, toujours
d'actualité au début du 21 ème siècle, avec certes, la guillotine
en moins...
</p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>Service clientèle, de Benoît Duteurtreurn:md5:f0df2db26169652131cd70ac59fa69b82015-07-05T16:08:00+02:002015-07-05T15:08:28+02:00yugcibAuteurs et livres <p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-style: normal;">...
Un roman bref, de 93 pages (Editions Gallimard septembre 2003), mais
qui "en dit long", très long même, sur le </span><em><strong>non
sens</strong></em><span style="font-style: normal;">, sur l'absurdité de
notre civilisation occidentalisée devenue un "système"...
</span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-style: normal;">"</span><em>Des
caisses d'hypermarché aux péages autoroutiers, des halls
d'aéroports aux guichets d'ex-services-publics-privatisés, il
fallait continuellement attendre son tour pour retirer la
marchandise, embarquer très en retard sur des vols surchargés,
franchir très lentement des kilomètres d'embouteillages. Et si, par
malheur, votre cas finissait par échapper aux cases prévues
automatiquement, alors commençait le cycle beaucoup plus long des
vaines réclamations à un personnel dépassé, lui-même, par la
logique aveugle de cette organisation.</em><span style="font-style: normal;">
"</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-style: normal;">...
Telle est la "logique du Système"... De ce "Système"
auquel j'ai donné dans mon jargon de Yugcib, le vocable de
"Soustème" ... Le pire de tous les totalitarismes, celui
de la dérive de l'économie de marché libéralisée qui, après le
déclin, le recul et pour finir la chute de l'économie communiste,
s'est emparé du monde jusqu'en des lieux en lesquels la civilisation
n'avait pas encore pénétré, au cœur des jungles de Bornéo et au
delà du Cercle Polaire arctique...</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-style: normal;">A
la page 68 et 69, l'on lit ceci :</span></p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-style: normal;">"</span><em>Ainsi
l'augmentation de la productivité, la réduction des effectifs, la
folie de la production conduisaient-elles à une réintroduction des
files d'attente communistes en pays capitalistes ; à moins
d'appartenir à la nomenklatura aisée qui peut payer le maximum,
déléguer les démarches pénibles, payer la business class ou faire
parvenir ses plaintes au sommet de la hiérarchie. L'entreprise avait
remplacé le Parti dans sa façon d'agiter une propagande irréelle
(achetez plus, voyagez plus. Profitez de nos conditions) tout en
traitant sa clientèle comme un troupeau, obligé de s'adapter aux
marges des actionnaires</em><span style="font-style: normal;">". </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
… <span style="font-style: normal;">On
le voit, on le subit, dans ce "Soustème" d'économie
mondialisée, libérale, de marché, de profit et de valeurs
boursières, de consommation de masse au plus bas prix possible, de
publicité et d'offres et promos et soldes incessants... C'est une
autre forme de totalitarisme que celui du communisme soviétique qui
s'est installé sur la planète et qui invalide, rend "caduc"
toute démocratie, toute idée ou principe de démocratie... Avec
l'illusion "d'une démocratie sur le papier", avec des
discours sur la démocratie et les </span><em>droits des peuples,
</em><span style="font-style: normal;">discours et droits qui sont
bafoués, ne faisant que « vitrine »... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
<span style="font-style: normal;">Le
« Grand Argument », celui qui est sans cesse ressorti et
qui semble apparemment convaincre beaucoup de gens, notamment ceux
qui, sans être vraiment pauvres ne sont pas cependant très riches,
consiste en la démonstration fallacieuse du « bien fondé »
de ce Système économique axé sur la Croissance, le Développement,
l'accès de biens et de services à un toujours plus grand nombre de
gens dans le monde qui, il y a encore peu de temps, à peine quelques
années, « vivaient comme au Néolithique »... </span>
</p>
<p align="JUSTIFY" style="line-height: 115%; font-weight: normal; text-decoration: none; margin-bottom: 0.35cm;">
<br /></p>
<p>
<br _moz_dirty="" _moz_editor_blogus_node="TRUE" /></p>